Pendant les 2 jours de l’événement, je n’ai pas participé à la seule Masterclass prévue. J’en ai donc profité pour passer par les différents stands et dégusté quelques whiskies dans une atmosphère conviviale et pas trop serrée.

Ma journée a commencé au stand de Lateltin, le distributeur suisse pour Springbank, Bruichladdich, Longrow et Murray McDavid. Les produits étaient les mêmes que ceux présentés à Zürich, (cliquez ici pour le rapport), le seul produit que j’ai testé fut le Glen Spey 1974 Murray McDavid, 30 YO, Mission 4, 46%, un whisky très doux, léger et dominer par le miel, avec une finale,courte, ronde et miélleuse.

Je me suis ensuite déplacé chez Angel's share, présent avec les produits de Morrison Bowmore et MacArthur. La mise en bouche s’est faite avec le MacArthur Longmorn 1990, 14 YO, 59.7% cask 30110, un Longmorn, riche, fruité, floral et rond, avec des arômes de vanille et de cassis, voir de bruyère avec quelques gouttes d’eau.  Le deuxième fut un Glen Garioch 1988 de MacArthur, 18 YO. 53.9%, cask 1535, un whisky surprenant de complexité et de richesse, plein d’arômes, avec le miel et la bruyère s’arrangeant en harmonie avec le malt. Excellent et plus complexe et riche que les mises en bouteille d'origine. Parmi ces MacAthur et Bowmore, une bouteille de BenRiach 1986, OB, 58.6%, cask 285 a attiré mon attention. Il s’agit d’un whisky très tourbé, sur la noix, les épices et le pain de seigle, avec une longue finale très tourbée et intense où une certaine douceur était décelable. Pour la dernière dégustation sur ce stand, j’ai porté mon choix sur le nouveau Bowmore 25 YO, OB, 43% dans son nouvel emballage. Le nouveau Bowmore 25 ans remplace désormais le Bowmore 21 ans. Il s’agit d’un agréable whisky, rond, sur le miel, les algues marines et de la tourbe douce. Très rond et doux, d’une complexité relative, il se laisse boire facilement, mais rien d’exceptionnel.

Sur le même pont se trouvait Acla-da-Fans, avec ses raretés et les produits Strathblair. N’ayant jamais entendu parlé de Strathblair au préalable, je me suis laissé tenté par une bouteille alléchante, le Glen Grant 1970, The Strathblair Collection 2, 55.5%, bottled for Switzerland, 84 bottles, un Glen Grant très sherry, délicieusement doux, sur des tons de baies (mûres et cassis) et de fruits doux et mûrs, relativement épicé, avec une longue finale digne des grands Glen Grant. Après mon passage, le nombre de bouteilles disponibles s’est réduit de 1. Avec un rayon complet de Bowmore Sea Dragon 30 YO, OB, 43%, Edition 2006 limited to 1800 bottles, je n'ai pu résisté à la tentation: un Bowmore, rond, doux, avec une influence marquée du sherry, légèrement tourbé, sur les baies, le diesel, le caramel, la réglisse et l’algue. La finale était courte et décevante. Un bon whisky, mais sans plus, un bon cran en dessous des précédents versions en céramique. Parmi les raretés, j'ai sélectionné le Glen Garioch 1968, OB, 56.6%, cask 626. Un magnifique Glen Garioch tourbé, avec un équilibre harmonieux entre la tourbe, le sherry, le malt juteux et les fruits exotiques. Un excellent whisky malheureusement plus disponible.

De l’autre côté du pont, Glenfarclas, Highland Park et autres Macallan et Bunnahbhain étaient représentés par le smuggler. Le Highland Park a mis en bouteille un 2005, un very dark sherry single cask bottling for Switzerland et disponible sur le stand, le nouveau Exceptional Single Cask 2 for Switzerland, OB, 55.5%, 15 YO, cask 4888. Presque aussi doux et rond que la version 2005, l’ESC 2 est plus tourbé, plus épicé et plus explosif. Il m’a laissé une agréable sensation. Après cet agréable whisky, je me suis fait guidé sur le Highland Park 30 YO de MacPhails collection from G&M, 43%.A sweet, honey, on round peat smoke, oranges, tangerine with a pleasant maritime influence. Doux, miélleux, sur de la tourbe douce, l'orange et la mandarine avec une agréable influence maritime. Un vieux Highland Park which, complexe et multi-dimensionnel, plus agréable que la verion officielle de 30 ans d'âge.

Toujours sur le même navire, mon prochain arrêt fut chez World-of-Whisky, le distributeur suisse de Signatory et Tullibardine. D'entrée de jeux, je me suis porté sur le Glen Grant 1965, 40 YO, Signatory, 56.8%, cask 5543, un Glen Grant, très sherry, riche, épicé, résineux et floral, avec une longue finale épicée et quelque peu boisée. Un excellent Glen Grant de Signatory. Dommage que le Glen Grant 1964 avait déjà été vidé avant ma venue. Ensuite de quoi, le Brora 1981, 25 YO, Signatory, 60.1%, cask 1519, fut ma prochaine victime: un Brora d’un fut de sherry de 2^ème (3eme ?) Remplissage, moyennement tourbé avec une certaine influence tourbée, légèrement fruité et un peu abrasif. De la même distillerie, j’ai également dégusté le Clynelish 1973, Signatory, 45.5%, cask 8914. Délicieusement doux, juteux et fruité, un bon Clynelish légèrement tourbé. Très plaisant sur le palais, avec une composante fruitée très forte. Un excellent whisky qui devrait satisfaire bon nombre d’amateurs.

Au stande de Monnier, représentant les produits de Cadenhead, Jack Wiebers, David Stark et Mackillops, j'ai dégusté 2 Glen Grant et 2 Longmorn. Le premier Glen Grant fut le Glen Grant 1971, 35 YO, Cross Hill, 53.6%, très sherry, sur des tons de fruits mûrs et exotiques, avec des influences de  caoutchouc et de sciure. Riche et complexe, mais avec une finale un peu boisée et râpeuse. Le deuxième Glen Grant fut le Glen Grant 1970 Prenzlow Collection, 33 YO, Jack Wiebers (JWWW), 55.1%. Aussi foncé que le Cross Hill, le JWWW est plus doux, plus rond et d’avantage fruité  (mangue et baies des boies). Il est également plus agréable sur le palais et plus tourbé de que Cross Hill. Moins explosif que le Cross Hill, mais plus complexe et subtile. Je l’ai fortement apprécié. Le Longmorn 1972, MacKillops, 58.3% cask 1099 est assez typique des Longmorn des années1970s, proablement maturé dans un fût de sherry de 2emne remplissage, permettant au côté floral du Longmorn de s'exprimer, tout en bénéficiant d'une agréable et subtile influence du sherry. Très facile à boire. Le Longmorn 1976, MacKillops, 54.3%, cask 5879 est comparable au 1972, mais plus doux, floral et fruité. Ce Longmorn est délicieusement doux et remarquable. Si vous aimez les Longmorn fruité et doux, alors ne manquez pas celui là !

Sur le deuxième bateau, avant de finir ma journée, je me suis rendu chez Glen Fahrn , le nouveau distributeur suisse pour Duncan Taylor. A l'occasion de cet évenement, ils représentaient également les produits de Diageo, LVMH (Glenmorangie, Glen Moray et Ardbeg) et Balvenie. Les notes de dégustation du Ardbeg Almost There ont déjà été publiées et je me suis concentré sur les produits de Duncan Taylor. Le premier dram fut le Benriach 1968, Duncan Taylor, 48.6%, 262 bottles. Très similaire à la version officielle de 1968 du fût 2712, c'est une magnifique expression de Benriach, sur le cassis et les fruits exotiques. Pas étonnant que toutes les bouteilles furent vendues le premier jour, mais les commandes pour le second arrivage étaient possible. Ouff. Avant de quitter Lucerne, mon dernier dram fût le MacDuff, Duncan Taylor 1968, 38 YO, 45.4%, cask 8545, un whisky extrêmement fruité, sur la mangue et les fruits exotiques, avec une finale très fumée (pipe).

Je regrette de ne pas avoir eu le temps de m'arrêter chez Pernod Ricard Swiss (Glenlivet, Longmorn), qui n'avaient malheureusement pas le nouveau Longmorn 16 YO en dégustation, ou chez Michi's Whiskywelt et leur sélection de Blackadder.

En conclusion, j’ai eu l’opportunité de déguster une vaste gamme de single malts dans une atmosphère très agréable. Les prix pour la plupart des drams (1 cl) étaient entre 3 et 8 CHF (2-5 euros). C’est événement était moins couru que celui de Zürich, permettant ainsi de prendre le temps d’apprécier son verre sans se faire bousculer et de pouvoir discuter avec les détaillants. De plus, le panorama est très agréable et je ne peux que vous conseiller d’y faire un tour lors de la prochaine édition.