27 Septembre- 04 Octobre 2009
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Partie 1: 27 et 28 Septembre
Jour 1 :
Aux petites heures du matin, après une courte nuit, avec les images du Whisky Live Paris encore toutes fraîches dans ma tête, je quitte Paris pour me rendre à Dufftown, au cœur de Speyside pour rejoindre les festivités de l’Autumn Speyside Whisky Festival.
Sur les routes écossaises, le trafic fut très fluide et je suis arrivé de bonne heure à Dufftown, me permettant ainsi de visiter la distillerie Glenlivet. Il s’agissait d’un des derniers tours dans l’ « ancienne » distilleries, puisque la nouvelle Still house sera opérationelle à la fin de ce mois d’Octobre. L’ancien mash tun a cessé son activité et le nouveau mash tun full lauter est déjà en opération, permettant de réduire le temps du mashing de 6 h à 3 h 30 min. La nouvelle partie de la distillerie ne pouvait être visitée, mais comprend 2 paires d’alambiques supplémentaires, avec la capacité d’une paire supplémentaire si nécessaire. Une fois les nouveaux alambiques opérationnels, la capacité de production de Glenlivet sera portée à 10 mio LPA, soit juste en dessous de Glenfiddich.
La nouvelle salle des alambiques à Glenlivet 1 mois avant son inauguration. |
A la vente aux enchères du Speyside Whisky festival, le nombre de lot était considérablement plus faible qu’en 2008 en raison de la limitation du nombre de lots par vendeurs. Les prix des Fauna & Flora des anciennes distilleries Diageo (e.g., Craigellachie) ont atteint des prix remarquables (£200+), de même que certaines autres bouteilles (e.g., Cardhu Manager’s dram à £350). Le soir fut en musique avec la présentation du nouveau livre de Robin Laing "Whisky Legends of Islay" par son auteur, complémenté par la dégustation de 6 whiskies d’Islay (au cœur du Speyside !). Les whiskies servis furent le Bunnhabhain 12 ans officiel, Bruichladdich 16 ans Cuvée Pauillac, Bowmore 1998 NC2 46% de Duncan Taylor, Caol Ila 1996 59.0% deG&M, Ardbeg Still Young et finalement un 12 ans Laphroaig de Dewar Rattray. A mon avis, les embouteillages des indépendants sont sortis gagnant face aux officiels. Sans pause et avec une demande répétée de l’audience pour des chansons complémentaires, la soirée de Robin fut intense, mais unanimement appréciée.
Robin Laing lisant un extrait de son nouveau livre "Whisky Legends of Islay". |
Jour 2 :
Le matin suivant, après un copieux petit déjeuner écossais, j’ai rejoins le bus pour la visite de Dailuaine et Glenfarclas organisé par le comité de Dufftown 2000 dans le cadre du whisky festival. Cela fut une occasion unique de visiter cette distillerie, normalement fermée au public. Après une brève introduction par le distillery manager, notre groupe fut partagée en 2, avec chaque groupe pris en charge par un opérateur expérimenté de la distillerie. En compagnie de notre guide ayant passé 36 ans dans l’industrie avec son premier travail à l’âge de 16 ans à Dailuaine, notre visite s’est avérée des plus passionnantes. Les aires de maltages de Dailuaine furent en opération jusqu’en 1972 et depuis septembre 2009, Dailuaine a changé le style de son distillat en « green-grassy » (herbacé). Ce changement fut réalisé par un changement des condensateurs. La fermentation dure 62 h. Après une rapide dégustation du Dailuaine 16 ans Fauna & Flora, et une consultation (trop) rapide des archives photographiques de la distillerie, nous nous sommes rendus à notre prochaine destination : Glenfarclas.
Une vue saisissante: le malt loft à la distillerie de Dailuaine. |
A Glenfarclas, notre guide fut Robert Ransom. Après la visite de la distillerie, notre dernier arrêt fut au chais, où le maître des chais est venu à notre rencontre. Devant l’enthousiasme de notre groupe, il n’a pas pu résister à l’ouverture de quelques fûts présents dans ce chais. Avec un plaisir non dissimulé, nous avons pu déguster des whiskies distillées les années suivantes : 1961, 1962, 1975 (tous sherry), 1975 Bourbon, 1984 quarter cask, 1981 port pipe et un échantillon de 2001 (ou 2002)?. Le rythme étant frénétique et handicapé par mon équipement photographique, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de tous les déguster. Dans tous les cas, cette dégustation improvisée fût des plus appréciée. Ce que nous ne savions pas, c’est que la dégustation planifiée était encore à venir !
Une norvégienne assoiffée et impatiente de déguster un fût de Glenfarclas de 1961 |
Dans le salon de dégustation, confortablement assis, nous avons pu déguster les expressions suivantes : Glenfarclas new make, 15, 21, 30 YO, 1960 family cask et 1984 puncheon sherry family cask. En deux mots, simplement mémorable.
Lors de repas au Croft Inn, l’ambiance était des plus détendue. Surprenant, n'est-ce pas?
A la suite de cette visite, je me suis rendu à la distillerie de Craigellachie pour une visite avec le manager de la distillerie. Malgré son apparence compacte, la distillerie produit néanmoins 3 mio LPA, avec 2.2 mio partant chez Diageo, comme agréé avec Diageo lors de la vente de certaines distilleries e.g., Royal Brackla, Aultmore) au groupe Bacardi. Craigellachie n’étant plus mis en bouteille comme single malt, le reste de la production est vendu à d’autres compagnies telles qu’Inver House, Whyte & Mackay, Grant’s et quelques autres compagnies. Le manager de la distillerie, un homme très cordial et attachant, m’a fait part de sa carrière à Cragganmore, Macduff et Banff, ainsi que de son appréciation concernant l’évolution du métier de distillerie manager au cours de ces dernières décennies.
Une des plus belles mash tun house d'Ecosse: Distillerie de Craigellachie. |
Depuis Craigellachie, j’ai ensuite poursuivi ma route pour Carron afin d’y prendre des photos de la distillerie en sommeil d’Imperial. Avec l’extension de la distillerie de Glenlivet, la réouverture d’Imperial semble compromise.
La distillerie d' Imperial pendant son sommeil. |
Et finalement, pour conclure cette soirée, rien de tel que le Dram Party au Dufftown Whisky shop, où les restes de bouteilles entamées lors de ce festival attendaient les festivaliers pour la fin du festival. En raison des nouvelles régulations au Royaume-Uni, le libre service n’est plus possible, mais le personnel s’est fait plaisir de répondre à notre soif. Parmi les whiskies dégustés lors de cette soirée, le Convalmore 1981 de Gordon & MacPhail m’avait particulièrement séduit. Sur ce, l’Autumn Speyside Whisky festival s’est clôturé.
Patrick B. ©17 Oct 09