Whisky-schiff Luzern 2007

Whisky Schiff Lucerne, 2008, 2eme edition.
La deuxième édition du Whisky Schiff à Lucerne, Suisse, a eu lieu le 7 et 8 mars 2008. Quelque peu déçu par le Whiskyship de Zürich de décembre dernier en raison du nombre plus restreint de distributeurs/détaillant et de produits que les années précédentes, à Lucerne, la situation semblait être différente, car le nombre de bateaux est passé de 2 à 3.

L’offre à bord

Une large gamme de whiskies, principalement des Single Malts d’écosse, mais également des USA, d’Irlande et du japon étaient disponibles, avec le prix d’une mesure de whisky (environ 1 cl) variant de 1 CHF (€0.60) à 24 CHF (pour le Laphroaig 1980 Sherry OB). Comme pour l’édition précédente, l’atmosphère fut des plus agréable, spacieuse et décontractée, permettant de s’entretenir correctement avec les différents détaillants et autres gens de la profession présents.

J’ai entamé mon après-midi au stand de World-of-whisky, où une importante gamme de produits de Signatory était disponible à la désgustation, de plus que plusieurs produits de la gamme Chivas (p. ex.. Glendronach et Glenlivet), Tullibardine, Edradour et d’Irlande.

La sélection comptant plus de 100 bouteilles et ayant eu la possibilité d’en déguster un certain nombre lors de précédents événements (ex., Whisky Schiff Zurich et Whisky Live Paris), je me suis limité au Caol Ila 1974, 32 YO, Signatory, 55.7%, B: 2007, Cask 12624, 261 b., qui est un des meilleur Coal Ila que j’ai eu l’occasion de déguster jusqu’à présent. Il s’agissait d’un whisky riche, complexe, minéral et tourbé, dans la même ligne que les whiskies distillés dans les années 70s de ces voisines du sud de l’île. Ce fut le premier et le meilleur whisky dégusté lors de cet événement, dommage que le prix soit si élevé (449 CHF, app. €280). Je poursuivis avec le Banff 1975, 31 YO, Signatory, 45.4%, B: 2007, cask 3341, 296 b., un whisky fruité et plutôt fumé, qui souffrait de la comparaison avec le précédent whisky.

Lars Wiebers au stand de cherz Monnier avec ses nouveaux produits.

De l’autre côté du pont, j’ai pris plaisir à découvrir les nouveaux produits de Jack Wiebers distribués en Suisse par Monnier. Le nombre de nouveaux produits étant plutôt large, je me suis concentré sur la gamme Cross Hill, avec un riche, puissant et tourbé, Ardbeg 1993 Cross Hill, 56.3%, JWWW, B: 2007, 303 b., plus intense et riche que la précédente mise en bouteille (1991). S’en est ensui le Dalmore 1976 Cross Hill, 59.9%, JWWW, B: 2007, 110 b., un excellent Dalmore robuste, terreux-herbacé, plein de corps, puis du Dalmore 1976 Cross Hill, 59.9%, JWWW, B: 2007, 110 b. Ce Longmorn n’était peut-être pas aussi raffiné et subtile que certaines versions du début des années 70, mais plus intense, vigoureux et doté d’une finale sans fin. Excellent. Avant de quitter Lars Wiebers, j’ai dégusté un verre de Dufftown 1976 Castles Collection, 31 YO, JWWW, 56.7%, B: 2007, cask 7736, une version offrant un profile aromatique différent des versions officielles, dont entre autre des notes tourbées prononcées. Un peu plus loin chez Monnier, la prochaine tentation fut un Glen Garioch 1985 for The Whisky Exchange, 16 YO, OB, 51.9%, cask 1585, un monstre de sherry. Sans aucun doute un excellent whisky, si vous appréciez les sherry monsters. Disponible à la dégustation étaient l’ Ardbeg Single Cask 1975 53.7% mis en bouteille pour la France, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, ainsi que le Laphroaig 1980 Sherry 27 YO. Puisque relativement onéreux (20 et 24 CHF (€16), respectivement), je me suis concentré sur d’autres malts plus abordables. David Stirk de Exclusive Malts présentait sa gamme, dont le BenRiach 1987 European Oak finish, 19 YO, Exclusive Malts, 51.3%, B: 2007, cask 14388, une version non-tourbée de BenRiach, mais agréablement balancée, douce, crémeuse et fruitée. Des plus plaisants. Le suivant fut le Caol Ila 1984 Exclusive Malts, 23 YO, David Stirk, 50.7%, B: 2007, cask 2729, un Caol Ila représentatif de ce millésime, avec sa puissance et son côté boisé et l’affinage en fût de Madère pas trop dominante.

Frank McHardy et Peter Currie chez Lateltin

Après plus de 2 heures passées sur le même pont, je fis l’impasse sur les Cadenheads et les MacKillops, pour grimper d’un étage et de déguster les nouveaux produits de Springbank au stand de Lateltin.dont le nouveau Longrow CV, OB, 46%, B: 2008, qui vient d’être mis en bouteille. Il s’agit d’un whisky assez jeune, mais très tourbé et suprennement mature. Les bouteilles risquent de disparaître rapidement. Peut-être encore plus attendu est le nouveau Longrow 18 YO, OB, 46%, B: 2008, qui sera mis en bouteille ce mois-ci (380 caisses de 6 bouteilles pour le monde entier). Ce Longrow 18 ans est propre, tourbé et salé, sur la même veine que les versions distillées dans les années 1980. Excellent. Chez Murray McDavid et Bruichladdich, je n’ai pas remarqué de nouveaux produits depuis décembre.

Chez Angel's share, BenRiach, Bowmore, Glengoyne, et Glen Rothes étaient disponibles à la dégustation, mais mon choix s’est porté sur le Glen Garioch 1988 Old masters Sherry, 19 YO, James MacArthur, 53.1%, B: 2008, cask 1536. Le fut voisin (1535) était déjà excellent et cette version sherry encore meilleure ! A 118 CHF (€74), il est difficile de trouver un meilleur rapport qualité/prix.
Chez GlenFahrn,la gamme était fort variée (Diageo, Balvenie, Whisky Fair, Duncan Taylor et Alambique). Sur ce stand, j’ai entamé ma dégustation par un Ben Nevis 40 YO for Alambique, OB, 43.4% D: 1967, B; 2007, 157 b., un whisky très sherry et bien fait, sans influence boisée notable. Le deuxième whisky, Ledaig 1972, 32 YO, Alambique classique, 48.9%, B: 2005, cask 8721, 396 b., également un sherry, légèrement tourbé, épais en bouche, quelque peu « brut » et passablement caoutchouteux. Le Tobermory 1972 d’Alambique était encore plus caoutchouteux et boisé (très tannique). Avant de prendre le train du retour, le Longmorn 1973, 33 YO, Duncan Taylor, 49.4%, B: 2007, cask 8913, 192 b. eut les honneurs de la clôture. Il s’agissait d’un agréable Longmorn, très doux et fruité, mais moins intense et avec une finale bien plus courte que le Longmorn 1975 Cross Hill.

Du côté de James MacArthur chez Angel's share.

Le whisky n’était pas le produit exclusif lors de cet événement, mais bière, chocolats et autre cigares et café étaient disponibles dans des endroits décontracté, comme à la Semeuse.
En raison de sa taille humaine, de la proximité avec les gens de la profession et du choix offert, le Whisky Schiff de Lucerne est un événement des plus agréables, qui j’espère, va continuer de grandir tout en maintenant son caractère.
A l’année prochaine !