Whisky-schiff Zurich 2011

Whiskyschiff Zürich, 01-03 Décembre 2011, Zürich, Suisse.

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Comme pour les années précédentes, au début de la période festive de fin d’année prend place le Whiskyschiff de Zürich. Bien que le ciel était menaçant, le lac était calme, ainsi, la sensation d’ébriété du au tangage des navires était minimale.

Note : Lors du Whiskyschiff, j’ai dégusté un certain nombre de whiskies et pris des échantillons avec moi pour une analyse plus formelle et plus adéquates pour une évaluation correcte de ces singles malt. Les impressions mentionnées ci-dessous sont donc mon ressenti préliminaire et peuvent varier lors de leurs publication finale.

Mon premier arrêt fut chez World of Whisky pour y déguster le nouveau Highland Park 22 ans Single Cask mis en bouteille pour le Waldhaus am See. Ce whisky réduit à 46% démontrait de belles notes de sherry rondes, moelleux, légèrement fumé et sans notes excessives de caoutchouc. Lors de ma lecture de la liste des whiskies en dégustation, il me semblait que le nombre de whiskies de la gamme Signatory était notablement plus limitée qu’aux éditions précédentes. Ayant dégusté la plupart des Glenffidich, Kilchoman et autres marques disponibles, je me suis rendu chez un nouveau venu, Whisky-Handel de Ziefen, qui en plus de la gamme Laphroaig proposait une large gamme d’embouteillages Whisky Doris. Mon premier choix fut un Lochside 29 ans, un whisky riche, agréable mais relativement lourd, suivi par un Ardmore 18 ans, plus animal et fermier que la précédente version de The Whisky Agency.

Le stand de Whisky-handel

Après cette mise en bouche, il fut temps de me rendre chez Acla-da-Fans, où je fus surpris d’y découvrir une très large sélection de The Whisky Agency, y compris 3 embouteillages spéciaux pour le Whiskyschiff : un Caperdonich 1972, riche épicé et intense ; un Littlemill 1989 et un Strathmill 1974, tout en douceur et velouté. Parmi les autres whiskies de The Whisky Agency dégustés, se trouvaient une version riche et expressive de Cardhu 27 ans et le Glen Ord 14 jouant dans le même répertoire. Les Glen Grant 36 et 37 ans seront revus plus tard, de même que le BenRiach 1975 OB pour The Whisky Agency. Après tous ces Whisky Agency, je me suis laissé tenté par des raretés, en commençant par un Glen Mhor OB sur des notes de levure et de champignons. Un whisky qui a besoin certainement de temps pour se développer, suivi par un Ben Wyvis 1968 de Signatory : un whisky corpulent, un bon whisky pour donner du corps à un blend. Ah oui, j’allais oublier le Glenury Royal 37 ans, un whisky très rond et très rond, qui à mon avis, a perdu un peu de son caractère du à sa longue maturation. Non seulement les whiskies furent agréables chez Acla, mais cela fut agréable de rencontrer et échanger quelques mots avec des amis du whiskyforum.ch (Lukas, Philipp et Bernard). Le whisky, c’est plus fun comme cela !

Une vue partielle du stand d'Acla da fans

Un peu plus loin, je me suis arrêter chez Lateltin pour y déguster le GlenDronach 1985 OB Single Cask pour la Suisse : un excellent whisky sherry, rond et sans défauts. GlenDronach nous a bien gâté avec ce fût ! La plupart des GlenDronach batch 4 étaient disponibles en dégustation, malheureusement, les bouteilles du batch 5 avaient repris l’avion de soir d’avant pour l’Ecosse. Je me suis ensuite légèrement déplacé sur le bar voisin pour y déguster le nouveau Bruichladdich 10 ans en compagnie de Duncan McGillivray, le manageur de Bruichladdich : un bon whisky malté, avec une certaine légèreté provenant d’une certaine proportion de fûts de remplissage permettant au distillat de s’exprimer. J’ais saisi l’occasion d’approcher la question de l’influence de l’orge sur la qualité du distillat avec Duncan, car le Bruichladdich 2004 Islay Barley démontrait un profil organoleptique différent des autres Bruichladdich, avec des notes plus maltées et de légères notes épicées vineuses. Sur Islay, ils ont observé une différence significative sur la proportion d’amidon entre la côte est et ouest de l’île, résultant à des adaptations lors du brassage pour chaque ferme. Sur Islay, les souches d’orge sont principalement l’Optic, le Troon, le Calice et Golden Promise. Bruichladdich a des arrangements avec 9 fermes, d’Islay mais également sur d’autres régions d’écosse telles que Tullibardine, Lorsqu’il mentionnait que la dernière bouteille d’Octomore 4 fut vendue la vieille, j’ai profité de lui demandé le prix de l’orge maltée utilisée pour cet Octomore. Le prix par tonne de cette orge très tourbée est entre £300 -400.

Duncan McGillivray signant une bouteille d' Octomore chez Latelin.

Sur le même bar, je suis retourné chez GlenDronach et Donald McLellan, le brand manager pour Glendronach pour un « brin de causette ». Lors de ces dernières années, un certain nombre de GlenDronach Single Casks furent mis en bouteille pour leurs clients, mais cela va s’arrêter dès cette année pour les GlenDronach distillés avant les années 1980. Le GlenDronach 1968 initialement prévu pour le batch 4 ou 5 devrait finalement sortir en début d’année prochaine avec le BenRiach 1966 pour un prix d’environ 1000 euros. La dernière marque présente sur le stand de Lateltin était Springbank. Le nouveau Longrow Burgundy était disponible, mais pas le 21 ans. Heureusement, grâce à un coup de main, j’ai tout de même pu déguster le nouveau 21 ans. Un Springbank très bien fait, riche, intense, épicée, avec une belle influence du sherry. Une version néanmoins moins douce et fumée que le vieux 21 ans.

Par la suite, j’ai fait un tour des différents stands sur les différents bateaux, où j’ai noté la présence de plusieurs nouveaux venus (p. ex., Silver Seal ou Daily Dram), ainsi que de nouvelles marques suisses (Langatun, SWBOE ou Johnett) et un nouvel indépendant, The Maltman (crée par un des frères de Hart Brothers et son fils) distribué par Emelys.

Parmi ces nouveaux venus se trouvait la marque Hart Brothers présenté par l’un des frères qui possédèrent la marque jusqu’en 2007. Mon premier verre fut un très bon et très herbacé Littlemill 20 ans suivi d’un embouteillage pour le Whiskyschiff 2011, un Glen Scotia 18 ans first fill sherry. L’influence du fût de xérès était très prononcée, de même que les forts arômes marins de Campbeltown.

Au stand de Langatun, un des frères Hart présentant la gamme Hart Brothers.

Chez Smuggler, je n’ai pu résister au Port Charlotte 10 ans Dark Sherry de The Slimman’s. Une très belle expression sherry, minérale de Port Charlotte, sur des forts arômes d’algue et des notes tourbées plus modérées que les précédentes versions officielles de Port Charlotte. Ce whisky mature fort bien et démontrait une belle complexité. Sur le même stand, je me suis laissé tenter par un Penderyn Sherrywood. Un whisky gallois issu d’une maturation en fût de bourbon avant un affinage en fût de sherry d’après le Brand Ambassador. Un whisky correct, jeune et à la recherche d’un équilibre. En plus de la gamme standard se trouvait un single cask réduit à 50%, mais à 7 CHF le cl (275 CHF pour la bouteilles) pour un whisky de moins de 5 ans, non merci.

Sur le dernier bateau, j’en ai profité pour salué Stuart Buchanan de The BenRiach company Ltd sur le stand de Best Taste Trading avant de me rendre un peu plus loin pour y déguster le Port Ellen 28 ans de Wilson & Morgan cask 2033, un récent médaillé des Malt Maniacs Awards 2011. Un Port Ellen élégant, droit, minéral et légèrement austère. Très bon.

Avec 1 bouteille d’échantillon encore vide, j’ai décidé de visité house of single malts , avec leur gamme de whiskies Glenglassaugh, y compris un distillat de Glenglassaugh spécial pour le Whiskyschiff 2011. Pour la dégustation, je me suis tourné sur le dernier Glenglassaugh 30 ans décanteur, qui est un Glenglassaugh agé de 34 ans avec un affinage de 18 mois en fûts de Sauternes. Le whisky était fort agréable, très fruité, mais avec des notes douces et liquoreuses, créant un certain déséquilibre dans ce whisky. Je lui préfère nettement l’ancien 30 ans sans affinage ou le Chosen Few Ronnie Routledge.

Après 4 heures passées sur les bateaux et tous mes échantillons remplis, il était temps de prendre le train de retour après ce fort agréable événement.

Suart Nickerson sur le stand de House of Single Malts

Glenfahrn n’était pas présent cette année, probablement lié à la présence de compétiteurs directs. Néanmoins, au point de vue des raretés, Acla da Fans et en particulier Monnier avec ses Ardbeg Single Cask des années 1970s, Black Bowmore et autres Rare Malts (p. ex., Brora 24 ans ou Port Ellen 22 ans), ont partiellement comblés le trou. Je n’ai pas eu l’occasion de visiter le stand de Cadenhead’s où je souhaitais y déguster quelques produits, ni de m’attarder sur le stand très occupé de Peter Hoffman et Angel’s Share. Ayant pu déguster un certain nombre de Blackadder à plusieurs occasion cette année chez Blackadder, mon passage chez Micky’s whiskywelt fut bref.

Lors de ce Whisky Schiff, plusieurs Masterclasses furent organisées, avec tous les tickets en prévente vendue avant l’ouverture. Néanmoins, un certain nombre de billets étaient réservés pour la vente au Guichet. La combinaison de vente au guichet et prévente est une solution qui n’est malheureusement que trop peu souvent offerte.

Cet événement fut fort bien organisé, avec des crachoirs et de l’eau en suffisance ainsi qu’un très large choix de whiskies (plus de 1000), y compris quelques bourbons, avec le prix des échantillons variant de 1 à 75 CHF le cl. Il fut agréable de constater que plusieurs marchands ont décidé de mettre en bouteilles des whiskies spécialement pour ce festival.

A l’année prochaine !