The Whisky Exchange Whisky Show 5-7 Octobre 2013, Londres, UK
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Jour 1 : Dimanche 6 Octobre
Voyager à travers Londres le dimanche n’est pas toujours évident. Avec la ligne du Jubilé fermé pour cause de maintenance, accéder la zone du Southwark où se trouvait m’ont hôtel s’est trouvé problématique. Je suis finalement arrivé au Whisky Show vers 15h30 pour y entamer une intense session de dégustation de whisky, à commencer par Hunter Laing avec un riche, intense et complexe Glencadam 34 ans, en belle harmonie avec l’influence du sherry. Dans le désordre, les whiskies dégustés pendant la journée furent les suivants :
Chez Buffalo Trace, j’ai commencé par les Rye (seigle) whiskies avec le Sazerac 18 ans, un whisky léger, subtile et élégant, sur les épices douces et agréables notes fruitées (abricot et un peu de pêche), alors que le Sazerac de l’Antique Collection 2013 était fortement épicé, boisé et un peu rugueux, devenant plus doux après l’ajout d’eau. Le George Stagg 2013 était boisé, intense et un peu sur le chewing gum. Un whisky qui a besoin d’eau.
le stand de Buffalo Trace |
Ardbog : Un agréable Ardbeg plutôt sec, tourbé et fumé, moins citronné que le 10 ans avec les fûts de Manzanilla contribuant à une certaine douceur. Une version limitée à environ 100'000 bouteilles.
Aucune des 5 ou 6000 bouteilles de Bowmore Devil’s cask n’a fait le chemin jusqu’au Show, malheureusement.
A Kilchoman, j’ai eu une longue discussion avec Anthony Wills, qui est satisfait avec les progrès de la marque. La production initiale de la distillerie était de 50'000 LPA qui a progressivement augmenté à 125'000 L pour cette année et un volume prévu de 140'000L pour l’année prochaine, mouvement qui suit la progression des ventes. Parmi les nouveaux produits, j’ai dégusté le Kilchoman 2007 6 ans, un agréable whisky, gras, tourbé, avec quelques notes de beurre de cacahuètes, ainsi que le Kilchoman Single Cask pour le Whisky Exchange, une version très tourbée, intense et passablement boisé de Kilchoman. Entre cette version et le millésime 2007, le contraste était prononcé, permettant de ce faire une idée comment Kilchoman évolue avec la maturation.
Le personnel de Kilchoman profitant d'une acalmie. |
Tomatin : le Cu Bochan est un assemblage de Tomatin tourbé, de xérès et de virgin oak résultant en un whisky relativement léger, moyennement tourbé et bien équilibré. Le nouveaux Legacy est une version sans indication d’âge contenant une certaine proportion de fûts neufs (virgin oak). Relativement jeune.
Le nouveau batch de Glen Garioch 100% sherry matured était un whisky très rond, cireux avec le sherry donnant encore plus de poids au whisky. L’influence du sherry était plutôt végétale et sur la levure, avec quelques notes de caoutchouc. Un whisky a redéguster.
Le nouveau Tamdhu 10 ans est maturé exclusivement dans des fûts de xérès. Le whisky est très doux, rond, fruité et sur de légères notes caoutchouteuses.
Paul John est un nouveau single malt indien de la région de Goa. Une version (The Edited ?) est légèrement tourbée, jeune et douce, sur des notes de poire et de pomme, alors que la version non-tourbée (The Brilliance ?) était plus rugueuse et plus immature, avec plus de notes de poire. Dans tous les cas, des whiskies de bonne facture et une comparaison avec des Amrut sera intéressante.
Le stand Paul John |
Le Ben Nevis traditional est un nouveau whisky moyennement tourbé et passablement fumé, dans le style des vieux whiskies tels que le Shackelton.
Le Ben Nevis Tradional dans un style et avec une étiquette rétro. |
Le Bruichladdich Scottish barley était passablement doux et fumé. Le Port Charlotte Scottish Barley n’avait aucune mention d’âge, mais semblait jeune voir très jeune, doux, très tourbé et avec quelques gouttes de poire.
Le Caol Ila pour le Whisky Show était bon, propre et représentatif d’un Caol Ila de cet âge.
Nez Zealand : J’ai dégusté plusieurs versions au stand, mais je n’ai pas pu suivre avec le détail des bouteilles. Néanmoins, il s’agissait de vieux New Zealand single malt agés d’au moins 20 ans. Quelques versions étaient très douces er fruitées (le 21 ans et le millésime 1988 ?), sur les fruits du verger suggérant un whisky plus jeune qu’il n’était, alors que certaines (le millésime 1990 ?) était plus épicé et vif.
The New Zealand Whisky Collection, avec une large gamme de whiskies agés. |
Le Balvenie 12 YO Single Cask était léger, doux, sur une abondance de miel et un peu de vanille. Il semblait moins intense et complexe que les 15 ans que j’ai dégusté.
Le Limmerick 11 ans d’Adelphi est un whiskey irlandais issu de double distillation, un whiskey très doux et fruité, avec quelques épices alors que le Glenrothes 6 ans d’un sherry butt était très rond et doux, avec une belle influence du xérès et démontrant une maturité suprenante.
Pour les 10 ans du Peat Monster, Compass Box a créé un Peat Monster 10eme anniversaire, embouteillé à brut de fût sur une base de 7 malts au lieu de 3 pour la version normale. La base de ce whisky est Laphroaig (à 70%) de divers âges. Un whisky agréable mais qui manquait un peu d’équilibre. Un mariage un peu plus long aurait peut-être été nécessaire.
Le Benromach origins de cette année est à base de l’orge Golden Promsie, la variété utilisée dans les années 1970-80 pour la production de whisky.
De la distillerie de Knockdu, le nouveau AnCnoc 22 ans est un assemblage de fûts de bourbon et de sherry donnant une belle douceur et ronduer au whisky, dans le style de l’AnCnoc 1975.
Toute la gamme AnCnoc et Speyburn |
Chez Signatory, je ne pouvais résister au Craigduff 40 ans, la version tourbée de Glen Keith : un excellent whisky, complexe, riche et agréablement tourbé. Probablement mon premier Craigduff, mais dans tous les cas, une expérience fortement appréciée.
Finalement, le GlenDronach 1971 42 ans était une version épaisse et très sherry de GlenDronach, avec de fortes notes de baies, un peu de noix de Grenoble, des tannins et quelques notes boisées.
Le stand de la BenRiach distillery company. |
En raison de mon arrivée tardive, j’ai fait l’impasse sur le buffet qui paraissait moyennement appétissant et lourd, permettant également de préserver mon palais.
Concernant la littérature whisky, Ian Buxton (101 whiskies to try before you die) et Ingvar Ronde (Malt Whisky Yearbook 2014) étaient là pour signer leur œuvre respective.
Ingvar Ronde signant la nouvelle version de son Malt Whisky Yearbook |
Sur ce, le Whisky Show est parti sur des bonnes bases, avec beaucoup de bons et intéressants whiskies. Une bonne nuit de repos était nécessaire pour dissiper tout cet excitement !
Jour 2 : Lundi 7 Octobre.
Arrivé devant les portes 20 minutes avant l’ouverture, je me suis retrouvé parmi les premiers, profitant de me diriger directement chez Glenfarclas, afin d’y apprécier le Glenfarclas 105 20 ans.
Je me suis ensuite rendu sur le stand d’International Beverage pour y déguster mon premier whisky, l’AnCnoc 12 ans, un whisky doux, mais épicé, un whisky proche du Speyburn 10 ans, mais en plus robuste. La gamme AnCnoc est composé du 12 ans, issu d’un assemblage bourbon-sherry, tout comme le nouveau 22 ans, alors que le 16 ans est élaboré exclusivement avec des fûts ex-bourbons. Quant au 25 ans Speyburn, il provient d’ex-fûts de sherry. AnCnoc est un produit distribué principalement sur le marché européen, alors que Speyburn est un best seller du groupe aux Etats-Unis. Chez Old Pulteney, le 21 ans est une version maritime, douce et légèrement de cette distillerie. Pour célébrer leur support pour les courses à la voile, Old Pulteney vient de lancer le Old Pulteney Navigator, une version sans-âge indiquée, douce, moins salée et maritime que les autres versions d’Old Pulteney. La gamme Balblair est désormais embouteillée à 46%. Le Balblair 1969, 83 et 2003 seront revus prochainement sur ce site web.
le Balblair 1969 |
Après une longue discussion et dégustation sur le stand d’Inver House, je me suis rendu de l’autre côté de l’allée pour rejoindre Number One Drink, Marcin Miller et ses Karuizawas, a commencé par l’Asama millésime 1999/2000 qui sera largement disponible tantôt : un très beau whisky, riche, complexe, légèrement parfumé, avec de belles notes rondes de xérès. Une version plus complexe et riche que les précédentes versions (46% pour la France, 48 et 55% pour le Royaume-Uni). Il est tiré du même fameux batch de 77 fûts, mais avec une année de maturation supplémentaire. Spécialement sélectionné pour le Whisky Exchange, avec de superbes étiquettes, le Karuizawa 30 ans bourbon est une version plus moelleuse que l’année passée, alors que le 31 ans sherry était sur de fortes notes de sherry, riche en épices, parfumé et sur les tannins. Une version qui va séduire les fans de Karuizawa.
Le nouveau et délicieux Karuizawa Asama |
Quant à Bruichladdich, le Bruichladdich Scottish Barley est une version plus riche et boisée que le Islay Barley 2007, la version Port Charlotte Scottish Barley était jeune et très tourbée, alors que l’Octomore 6.1 Scottish Barley était sur les notes de tourbes sèches, le goudron et la cendre.
Le stand de Bruichladdich |
Au stand des embouteillages Whisky Show, j’ai dégusté un très bon Tormore 25 ans de Single Malts of Scotland, un whisky surprenamment robuste, doux et équilibré. Suivant les recommandations de Bill, le suivant fut une whisky très tourbé, maritime et légèrement tourbé, avec une très belle intégration du sherry. Il s’agissait du Ledaig 7 ans, qui peut aisément se confondre avec un whisky d’Islay. Une agréable surprise.
Chez Douglas Laing, j’ai opté pour un jeune Talisker doux et tourbé de la gamme Provenance, avant de déguster un whisky plus robuste et intense le Glen Scotia 21 ans, maritime et avec des notes de caramel. Un whisky avec plus de profondeur que le 18 ans officiel. Pour information, la nouvelle gamme Old Particular est embouteillée soit à 48.4 ou 51.5% en fonction de l’âge.
Le stand de Douglas Laing |
La gamme Tullibardine est complètement changée, avec la gamme standard contenant une version affinage Sauternes, Sherry or Bourgogne, complémentée par un 20 et 25 ans. L’affinage Sauternes s’associe bien avec Tullibardine, mieux que la version Sherry à mon avis. Le 25 ans est très agréable, rond et avec une belle douceur du fût de sherry. Si vous n’avez pas encore dégusté un Tullibardine, ce dernier pourrait positivement vous suprendre.
Le nouvel emballage de Tullibardine |
A la distillerie de Benromach, plusieurs nouveaux embouteillages viennent d’être lancés, dont l’Origins à base d’orge Golden Promise, un nouveau Peat Smoke avec un niveau de phénol de 67 ppm, une version très tourbée et plus sèche que la version précédent, avec d’avantages notes viandées et goudronneuses.
Chez BenRiach Distillery Ltd, Glenglassaugh vient de rejoindre GlenDronach et BenRiach. Chez BenRiach, un BenRiach 1998 single cask sherry finish d’un BenRiach issu de triple distillation était présent, whisky que je dégusterai prochainement.
Kilkerran mature bien et pour la première fois, deux versions sont disponibles, une version ex-bourbon et une version ex-sherry, permettant de comparer l’influence du fût sur le whisky. Kilkeran à désormais 9 ans et l’âge de maturité (12 ans) arrive. Les volumes de production sont faibles (environ 30'000 LPA) et le facteur limitant à Springbank est la capacité d’embouteillage. Une nouvelle ligne d’embouteillage est en cours d’installation pour résoudre cette limitation.
Les versions bourbon et sherry de Kilkerran |
Teeling est une compagnie irlandaise. En attendant la construction de leur distillerie, le whiskey de Teeling provient de la distillerie de Cooley. Un nouveau single grain sera bientôt lancé. Ce whisky est doux, avec d’agréables notes d’abricot et d’épices et le sherry contribuant à une douceur. Embouteillé à 46%, il est très intense, suggérant un volume d’alcool plus important. Le Teeling small batch est un whisky relativement jeune (environ 5 ans) maturé dans un fût de rhum qui donnent des notes sucrées et de molasse au whisky. Bon, mais pas aussi équilibré que le single grain. Le Vintage Reserve 21 ans est un whisky très différent, riche, intense et complexe. Des versions plus âgées (et onéreuses) sont à venir.
La gamme Teeling |
Chez Wemyss, je fus convié à déguster le Wemyss The Hive (le rucher), un blended malt de 12 ans qui porte très bien son nom, car il donne l’impression d’avoir mangé de la cire d’abeille. Le Sprice king était plus épicé, plus lourd et avec un peu de cire d’abeille. Le Glen Garioch 21 ans Brandy Basket était très à mon gôut.
Quelques uns des produits Wemyss |
Sur le stand de Chivas, j’ai pu apprécié le nouvel Strathisla 12 ans dans sa bouteille ronde, désormais embouteillé à 40% (précédemment 43%). Alors que le degré fut augmenté pour Longmorn, la réduction de Strathisla fait suite à des problèmes de stocks afin de garantir la demande de Chivas Regal ?
Chez Balvenie, j’ai dégusté le Balvenie 17 ans Double Wood, avec la maturation finale en fut de sherry donnant plus de poids et des notes fruitées au whisky que les autres version de Balvenie ex-bourbon.
Le Caol Ila 8 ans d’Adelphi était une version très propre et tourbée, avec une certaine rondeur mais sans rugosité. Une variante élégante de cette distillerie.
Quelques embouteillages d'Adelphi |
The Whisky Exchange avait sélectionné un Laphroaig 15 ans maturé dans un fût de sherry dans les stocks de Signatory, contribuant à une belle couleur rouge-ambrée au whisky. La combinaison tourbe-sherry fonctionnait très bien. Quant au Mosstowie 1979 de Signatory, il était très doux et moelleux, avec d’agréables douces notes florales et sur la vanille.
Présent pour la première fois, le whisky breton Armorik présentait sa gamme, dont le double maturation, leur best-seller. Le Breton Classique était un whisky doux, rond et légèrement épicé. Le Double Maturation et le Single Cask seront dégustés ultérieurement.
La gamme Armorik |
Chez Buffalo Trace, j’ai littéralement les dernières gouttes du Colonel E.H Taylor Small Batch, un excellent bourbon, doux, complexe, avec de belles notes d’abricots et très peu de notes boisées.
Sur cela, mes 2 jours de dégustations de whisky à Londres s’achèvent, une superbe occasion pour déguster une large gamme de whiskies, entre autres des nouveaux produits pour moi tels que le whisky breton ou de Nouvelle-Zélande. L’offre était très large, malheureusement les Diageo Special Releases 2013 manquait à l’appel ou le Red Breast 21 ans déjà disponible en France.
Le dimanche à partir de 15h30, beaucoup de Dream Drams étaient déjà épuisé et la plupart de ceux qui restaient étaient retiré le lundi. Ainsi, si vous souhaitez absolument dégusté le Dream Dram de vos rêves, assurez-vous d’être là le samedi à l’ouverture !
La disposition des stands était différente de l’année précédente, avec les Master Classes ayant lieu au premier étage et la disparition de certains stands (p. ex.. Glen Moray ou la Scotch Malt Whisky Society).
Dans tous les cas, il s’agit d’un événement très agréable, avec du personnel compétent et un choix de whisky unique.
Patrick Brossard, 16 Octobre 2013