Whisky Schiff Zürich, 2012, 29 Nov-02 Dec.
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Note : Toutes les notes de dégustations mentionnées ci-dessous sont mes impressions initiales telles que ressenties pendant cet événement. Tous ces whiskies seront dégustées à nouveau dans des conditions contrôlées.
Contrairement aux éditions précédentes, je me suis au Whisky Schiff de Zürich le jour de l’ouverture, ce qui devrait assurer que toutes les bouteilles soient disponibles et fraîchement ouvertes, y compris les nouveautés.
Les montagnes entourant Zürich étaient recouvertes d’un léger manteau blanc et l’air froid et frais. Arrivé peut de temps après l’ouverture des caisses à 16h, peu de visiteurs étaient présents.
Un des 5 bateaux amarrés pour l'occasion. |
Mon premier déplacement fut sur le bateau Pfannenstiel afin d’y découvrir les nouveautés de BenRiach et du groupe Morrison Bowmore (Auchentoshan, Bowmore et Glen Garioch). Mon premier whisky fut le BenRiach 25 ans Authenticus peated qui remplace le 21 ans Authenticus. La couleur foncée de ce whisky n’est pas due à la présence de fût de bourbon, mais d’un fut de bourbon vierge. Ce whisky était moyennement tourbé, plus rond et boisé que le précédent 21 ans et plus corpulent que le nouveau BenRiach 17 ans Peated. J’ai ensuite dégusté deux autres BenRiach Single Casks mis en bouteille en octobre 2012 pour la Suisse : Un 1996 PX sherry finish, avec une forte influence ronde, lourde et plutôt dominante du xérèes. Je lui préférais le 1995 d’un fut de bourbon de premier remplissage, plus complexe et équilibré, légèrement tourbé.
Le stand de Best Taste Trading |
Lors de ces dégustations, j’ai saisi l’occasion de discuter avec Stuart Buchanan, qui apprécie fortement son nouveau rôle de « Brand Ambassador ». Bien qu’il soit presque toujours en déplacement, il continue de sélectionner les fûts de BenRiach pour la mise en bouteille. Il m’a également informé que les BenRiach 1966 et GlenDronach 1968 furent finalement embouteillés la semaine passée. De plus, la production d’orge tourbée sur les aires de maltage de la distillerie ont repris il y a un plus de 2 semaines, après un sommeil de plus de 10 ans. Les objectifs sont d’en produire environ 500 tonnes annuellement. La conteneur en phénol (ppm) est en cours d’analyse. A propos des coûts de production, l’orge produite de cette façon est environ 2.5 x plus onéreuse que l’orge industrielle. Les récoltes étant mauvaises cette année, le prix de l’orge maltée, devrait augmenter de £300 à environ £350 l’année prochaine. De l’autre côté du pont, je n’ai pu m’empêcher de déguster le nouveau Bowmore Tempest Batch 4. Le nez était bien fumé, mais définitivement moins tourbé que les batchs précédents. Il était également plus salé et sur la mandarine. D’après l’information reçue, Bowmore n’avait l’intention que de produire le Batch 1, mais d’autres lots s’en suivirent, suite à son succès auprès des consommateurs.
Le tout récent Bowmore Tempest batch 4 (IV) |
Sur le bateau suivant, je fis mon premier arrêt chez Acla-da-Fans. Plusieurs embouteillages pour le Whisky Schiff et/ou Acla-da-fans étaient disponibles, a commencé par un Littlemill 21 doux, légèrement épicé et sur des notes de feuilles de tabac. Le Bunnhahbhain 1976 35 ans était très doux et onctueux. De plus, ces whiskies étaient proposés à des prix des plus corrects (109 CHF pour le Littlemill et 180 CHF pour le Bunnha, si mes souvenirs sont corrects). Sur ce stand, j’ai fort bien apprécié le Glen Garioch 21 ans de la collection Liquid Libary. Un whisky délicieusement doux et sans aucune touche rugueuse. Le whisky suivant offrait un contraste saisissant avec le Glen Garioch, avec des notes intenses et propre de fumée tourbée, ainsi qu’une forte influence lourde et ronde du fût de xérès (Dark Sherry). J’ai bien apprécié ce Port Charlotte Private bottling, en dépit de ces légères notes caoutchouteuses à la fin. Evidemment, je ne pouvait pas partir de là sans déguster à quelques unes de leur rareté, notamment le vieux Ardbeg 10 ans (bouteille claire), le Laphroaig 12 ans (décanteur), ainsi que le Highland Park 1959 21 ans que je vais déguster tranquillement à la maison.
Le private bottling 2002 de Port Charlotte |
Plus loin sur le bateau, je me suis arrêté chez Arran pour y déguster leurs Arran Sherry Cask et Arran Bourbon Cask embouteillés spécialement pour le marché suisse.
Les Arran Sherry et Bourbon Single Casks pour la suisse |
Quelques mètres plus loin, j’ai acheté des échantillons des derniers produits tourbés de Bruichladdich, c’est-à-dire, le nouveau Octomore 10 ans, le Port Charlotte Peat Project et le Port Charlotte PC10.
Ensuite, mes pas m’ont guidé chez Cadenhead’s et une discussion avec Grant MacPherson, qui m’indiquait que Cadenhead’s disposait d’important stocks de whiskies, leur permettant de maintenir la même fréquence de nouveaux embouteillages pour les 10-15 ans à suivre. Je doute que tous leurs concurrents soient dans la même situation. Sur ce stand, la dégustation a commencé avec leur nouveau Littlemill 21ans, un whisky doux, légèrement épicé et fumé, suivi d’un Glen Mhor 30 ans, doux, moelleux, herbacé et mielleux, alors que le Mortlach 1992 20 ans Sherry était agréablement rond, riche et passablement épicé. Mon dernier verre fut le récent Ardbeg 1991 21 ans 44.7% : léger, doux, moyennement tourbé, avec de fortes notes maritimes et moyennement tourbé.
Quelques uns des Cadenhead's dégustés |
Chez House of Single Malts, je n’ai pu résister à déguster le nouveau Glenglassaugh Evolution maturé dans des fûts de bourbon de la distillerie Dickel, que je vais déguster à nouveau dans de meilleures conditions. Le whisky était doux, avec d’agréables notes de bourbon, avec de légères notes fruitées et florales. Ma première impression est favorable. Le Glenglassaugh Master Distillers’ selection et le nouveau Lagan Mill sherry de Coopers de cette année seront revus plus tard.
Le stand de House of Single Malts |
Après quelques heures passées sur les deux premiers bateaux, il était temps de passer au suivant, où j’ai découvert un nouveau venu (et une nouvelle collection). The Warehouse Collection de Whisky Warehouse 8, avec un large choix de whiskies moyennement agés et de distilleries rarement disponibles (p. ex., Cragganmore, Deanston, Dailuaine). Je vais revoir le Caperdonich 18 ans, le Cragganmore 15 ans et le Deanston 13 ans sherry plus tard.
La gamme de whiskies de warhouse 8 |
Reto Stöckli avec ses The First Edition sont également des nouveaux venus à Zurich. J’ai eu le plaisir de déguster la plupart de la gamme depuis le début de l’année et j’en ai profité pour tester les nouveaux venus (et les plus vieux). Mon premier whisky fut le Bladnoch 21 ans embouteillé en 2011 : un whisky doux et passablement doux, me rappelant un Rosebank. Le suivant fut un excellent Longmorn 27 ans doux, et très fruité. Un des meilleurs whiskies de cet événement. Le dernier fut un Miltonduff 30 ans qui me rappelait fortement des Miltonduff distillés dans les années 1960 et mis en bouteille par Gordon & MacPhail une décennie plus tôt. Au moment de parti, Andrew Laing rejoignit le stand et une discussion s’ensuivit. Ses activités se développent bien et de nouveaux marchés se sont ouverts, dont les USA et le Canada.
Reto Stöckli et The First Editions |
Mon prochain arrêt fut chez Emely’s pour y déguster un Ben Nevis 42 ans de Maltmen, un whisky délicieusement doux qui a fort bien supporté son long séjour en fût.
La gamme Maltmen range chez Emly's |
Finalement, je me suis rendu chez World of Whiskies pour y acquérir un échantillon du Glenlossie 27 ans mis en bouteille par Signatory pour Waldhaus am See, ainsi qu'un Ayrshire 34 ans avec une étiquette brulante. J'ai trouvé ce dernier plus rugueux que les précédentes versions de Ladyburn embouteillées par Signatory. Avant de partir, j'ai dégusté en bout de table le Johnett Whisky, un single malt suisse. Mis en bouteille à un peu plus de 3 ans d’âge, il s’agit d’un whisky exceptionnellement doux et très facile à boire, et avec un fruité plus intense que j’ai dégusté dans aucun single malt. Différent, mais agréablement et méritant une dégustation. Ce single malt est élaboré à partir de bière distillée 1 fois et maturé dans d’ex fûts de pinot noir en bois de châtaigne et maturé en grotte. Plus tôt cette année, j’ai visité une autre distillerie suisse (Käser Schloss) qui utilise parfois des fûts de ce même bois (rapport à suivre).
Les Johnett Swiss Single Malts 2007 et 2008 |
D’après les communiqués de presse, plus de 700 whiskies étaient présentés à Zurich, incluant plusieurs marques suisse, bourbons et autres whiskies du monde. Sur les 4 jours de l’événement, plusieurs master class furent organisés.
Après plus de 5 heures passées sur les bateaux, il était temps de rentrer à la maison, même si je n’ai pu visité tous les stands.
Comme pour les éditions précédentes, ce fut un événement fort agréable et je me réjouis d’y retourner l’année prochaine !
Slainthe
Patrick