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Whisky and More, Lausanne, Suisse 3-4 Octobre 2014

http://www.whiskyandmore.ch/

Pour la gallerie photo, cliquez ici

La journée avait bien commencée, avec l’oubli de mon objectif principal, ce qui m’obligea de prendre des photos qu’avec mon smartphone, expliquant la mauvaise qualité des images. Désolé.

Comme toujours, les « notes de dégustations » rapportées ici ne sont que des impressions préliminaires. Les whiskies seront redégustés ultérieurement à mon domicile, dans des conditions plus adaptées. Les whiskies sont décris dans l’ordre chronologique de dégustation.

L'entrée du salon au Palais Beaulieu

Après un voyage sans problème en train jusqu’à Lausanne,  mon premier arrêt au salon fut cher Alexander Weine,  un des nombreux nouveaux venus à ce salon. Pour ma première dégustation, mon choix s’est porté sur un Littlemill intense, frais et de bonne qualité, par un nouvel embouteilleur, Lady of the Glen, une compagnie basée à Glasgow. Il fut suivit par un Bunnhabhain de 27 ans d’age de la même marque, un whisky rond, riche, relativement moelleux, légèrement fumé et sur le tabac. Le Glen Garioch 1990 de The Ultimate était un whisky facile à boire, cireux, légèrement mielleux et fumé. Un whisky avec un bon rapport qualité-prix. Le dernier whisky sur ce stand fut un Rare Ayrshire 1974 the Ultimate, de la distillerie de Ladyburn : un whisky doux et rond, mais qui manquait un peu de relief à mon gout, malgré un taux d’alcool important (plus de 50%).

Le stand d'Alexander Weine

Au stand suivant, chez Heacky, je me suis focalisé sur plusieurs produits de Douglas Laing, avec un Caperdonich 21 ans, intense, épicé et boisé, suivi par un  Clynelish 17 ans sherry très doux, avant de passé par un très bon Littlemill 25 and Director’s cut intense, relativement gras et cireux, mais tout en élégance et finesse : la complexité d’un vieux whisky combiné avec l’intensité de la jeunesse. Finalement, j’ai dégusté un Tamdhu 1988 25 ans Old Malt cask avant de poursuivre ma visite. Ce whisky était complexe, malté, relativement fumé et fort agréable.

Le stand de World of Whisky et Haeky (à droite)

La gamme Provenance de Douglas Laing était présentée par PMG trading. Ayant dégusté un certain nombre de leurs produits l’année passée, j’a dégusté deux blends irlandais : the Wild Geese Rare Irish Whiskey, un whisky léger, doux et sur les fruits du verger, ainsi qu’une version un peu plus épicée et ronde, le Wild Geese.

Les stands de The Stillman's et de The Scotsman

J’étais ravi de découvrir la gamme Michel Couvreur sur le stand du Grain d’orge. Michel Couvreur étant décédé l’année passée, son fils a repris le flambeau. La maturation des whiskies Michel Couvreur prend place en Bourgogne. Etant la première que j’ai vu la gamme Michel Couvreur dans un salon du whisky, j’ai pris le temps de déguster la quasi-intégralité des produits.

Trois whiskies sont maturés dans des fûts de xérès manzanill : L’Intravaganza, le 2003 X et le Twenty.

Le 2003 X est une version relative douce d’un whisky maturé dans un fut de manzanilla. La complexité du whisky pour son âge (10 ans) est remarquable. C’est un whisky agréablement doux, sur des notes sucrées de raisin, quelques fruits noires, sur l’orange et la mandarine. Un whisky relativement corpuleux, issu d’un fût unique destiné à un assemblage pour l’Intravagenza, mais mis en bouteille pour ses qualités. Une sage décision. Le Twenty est un whisky de 20 ans d’âge, avec le coté sec du manzanilla plus apparent, accompagné de d’aromes de caramel mou. Si mes souvenirs sont corrects, l’ Intravagenza est plus âgé que le Twenty, tout en étant moins sec, plus complexe, légèrement plus boisé et arrondi également. Le Pale Single-Single est un single maturé dans un fût de de fin. Le fino contribue généralement à des influences sèches et acétique, mais dans ce cas, l’influence est bien présente, sans être dominante. Une bonne introduction aux whiskies maturés dans un fût de fino (qui sont d’ailleurs rares).

Le stand du Grain d'orge et une bonne partie de la gamme Michel Couvreur

Le Candid est un whisky légèrement tourbé maturé dans un fût ayant préalablement contenu un autre whisky tourbé. Le résultat est un whisky légèrement à moyennement tourbé, relativement cireux, avec de légères notes de pomme. Un whisky correct, mais qui manque la complexité et l’équilibre du Old Vatted, une version issue d’un assemblage de whisky de 12, 13 et 20 and du même style que le Candid. Mon dernier whisky sur le stand était le Old Sherry Blossom, un whisky maturé au minium 15 ans dans des fûts de sherry : un whisky sherry « old style », rond et doux, sans aucune notes de caoutchouc. Un whisky très agréable.
Parmi les autres whiskies de la gamme se trouvaient  un Single Grain, le Spirale et le Clearach, avec les deux derniers étant issus d’une maturation dans un fut ayant contenu du vin jaune du jura.

Les whiskies de Michel Couvreur sont bien faits et méritent de s’y intéresser.

Chez Acla da Fans, le nouveau Kinninvie, issu d’un assemblage de fûts de bourbon et de xérès distillé en 1996, est un whisky rond, tout en douceur, sur le massepain et de légères notes boisées. Un bon whisky, mais on pouvait s’attendre à un peu plus de complexité. Le Glen Deveron 20 ans est un whisky correct, doux, malté et floral, avec une finale courte. Quelques degrés d’alcool supplémentaires furent bienvenus. Le dernier Glen Garioch de 21 ans d’Acla Selection était remarquable : frais, intense, légèrement cireux et épicé, avec la fumée tourbée la plus intense que j’ai pu dégusté dans un Glen Garioch distillé après les années 1970s. Le Longmorn 21 ans Acla Selection était un autre whisky de très bonne qualité, doux, floral, légèrement sucré et fruité, avec une impression en bouche agréable. Le Littlemill d’Acla Selection était par contre plus quelconque, très rond et herbacé, avec une certaine amertume. Finalement, le Caol Ila de The Whisky Cask était une explosion de tourbe, puissante, intense et propre. Un vrai plaisir.

Le stand d'Acla da Fans

 

Chez Magnin Vins, j’ai dégusté la plupart des nouveaux produits de la gamme Blackadder, Samaroli et quelques nouveaux produits Liquid Sun, a commencé par une version douce et agréable d’un Caperdonich Blackadder distillé en 1996. Un whisky moins rugueux que la version Douglas Laing. Dans la même collection, le Clynelish 1995 19 YO était une très belle version intense sur le sherry, qui bénéficiait de l’ajout d’un peu d’eau pour couvrir le palais d’une couche agréablement cireuse. Le Glen Garioch 1990 23 ans était une version relativement intense et épicée de cette distillerie, avec quelques gouttes d’eau qui permettait d’arrondir les angles. Le nez du Samaroli 1980 34 ans était bien tourbé, subtile, fin et élégant, mais devenant très doux et moelleux en bouche, avec seulement une fraction de la tourbe perçue au nez et sans notes boisées. Très bon, mais onéreux. Le Samaroli 2001 Caol Ila était agréablement et intensément tourbé au nez, mais nettement plus docile en bouche. Cela peut déranger certains fans de cette distillerie, mais cela permet également une approche plus facile à Caol Ila et de laisser la finesse du whisky d’être plus visible. Le Samaroli 1973 Glen Grant était élégant, doux, riche, fin, légèrement floral, avec une agréable et plaisante influence de sherry. Pour un whisky de 40 ans, le prix est raisonnable (de nos jours). Le Littlemill Liquid Sun 25 ans était plus intense et vibrant que le Littlemill de chez Acla, mais également plus herbacé et rond que le Douglas Laing.

Le stand de Magnin vins

Chez Angel’s Share, mon choix s’est porté sur la gamme Berry Bros & Rudd embouteillée exclusivement pour la Suisse (Charles Hofer, importateur pour la Suisse). Le premier fut le Glen Garioch 1991 issu d’une maturation en fut de sherry, un whisky relativement fumé et sur des notes de chocolat et de fruits secs. L’influence du sherry était encore plus forte avec le Clynelish 1996 avec de légères notes caoutchouteuses.

Le stand d'Angel's share (vue partielle)

Claudio Bernasconi opère toujours World of Whisky, mais avec une structure différente. Il va aussi inaugurer un musée du whisky dans les environs de Zurich l’année prochaine. Le Isle of Jura Heavily Peated pour World of Whisky/ Waldhaus am See de l’année passée s’étant vendu rapidement, un second embouteillage vient d’être embouteillé : une version surprenamment vive et tourbée et complexe. Excellent ! Le Caol Ila 1983 30 ans de Signatory était moins tourbé que ce dernier, mais la tourbe reste tout de même bien présente. Un whisky équilibré à un prix raisonnable. Le Glen Keith 1992 21 YO de Signatory était très rond, floral et très fruité, avec de belles notes épicées et douces. Très bon également.

La vue globale d'une des allées.

Chez The Stillman’s, j’espérais dégusté le whiskey Irlandais St Patrick Stillman’s, mais il était épuisé avant le salon. Bonnes nouvelles, un nouveau single malt Irlandais est prévu pour très bientôt. Sur ce, je me suis contenté d’un Clynelish 16 ans de la nouvelle gamme Distiller’s Art de Hunter Laing, des versions embouteillées à 48% : un whisky délicieusement doux, fondant sur la lange, avec une pointe de brise marine.

Chez Whisky Time, il fallait user des coudes pour se frayer un passage.  J’ai réussi quand même à parler à mon cher ami Patrick, fort occupé derrière le stand a géré le stock des « collectors », avant de progresser à petits pas vers la zone Ardbeg pour y déguster un très bon et très puissant Ardbog. Avec l’Auriverdes, le Supernova 2009, le SN2010 et la gamme standard, on ne s’étonne pas pourquoi cette zone était fort bien fréquentée.

Un aperçu du stand de Whisky Time

Finalement, j’ai passé la fin de ma soirée vers le sympathique staff du Bar du Nord à Carouge, en commençant par un excellent Glen Mhor 1965 Dun Eidean 26 ans, sur des arômes délicats, minéraux et fumés d’un vieux style de whisky sherry. Un vrai bonheur ! L’embouteillage spécial pour le Bar Du Nord était un produit très différent, plus marin, salé, sur des notes de sherry marqués par le caramel au beurre salée et avec des extraits de levure : un whisky avec une forte personnalité. Le Glenmorangie 1963, OB, 43% était superbe au nez, avec un sherry très doux et fruité, sur les fruits secs et la mandarine. Le palais était de la même qualité, mais la finale malheureusement brève. Le Bowmore 1974 était quant à lui intense, bois et goudronneux, mais un peu trop rugueux à mon goût. Peut-être besoin d’une plus longue aération ? Et le dernier verre de la soirée fut un Highland Park 1974 16 ans de Dun Eideann. Un whisky intense, propre, fumé et légèrement intense. Le choix de vieilles et rares bouteilles était très important sur ce stand, donc effort à poursuivre l’année prochaine.

Et le Bar du Nord

Le bouche à oreille semble avoir bien marché, car la fréquentation était sensiblement plus importante que l’année passée. On ne peux que souhaiter plein de succès aux organisateurs de se salon et espérer à une troisième édition.

Whiskyandmore est un événement très agréable, dans une atmosphère conviviale, offrant une combinaison de whisky pouvant satisfaire aussi bien le néophyte que les whiskies connaisseurs.

P. Brossard, 04 Octobre 2014.