The Whisky Exchange Whisky Show 10th Anniversary 29-30 Sep-01 Oct 2018, Londres
https://whiskyshow.com/london/
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Note : Les impressions décrites ci-dessous sont les notes prises pendant l’événement. La majorité des whiskies mentionnés ci-dessous seront redégustés dans des conditions standard.
Après un Whisky Live agréable et ensoleillé la semaine d’avant, un soleil tout aussi agréable m’accueillit à mon arrivée à Londres, même si les températures étaient bien fraiches et le vent glacial.
Un paneau spécial pour le 10eme anniversaire |
L’ouverture des portes s’effectua à l’heure prévue, et même si j’étais déjà là 1 heure en avance, la queue était déjà longue. Je me suis empressé de me rendre au sous-sol pour y déposer mes affaires au vestiaire, et également y découvrir plusieurs de bouteilles de whisky qui seront bientôt vendues aux enchères sur whisky.auction pour des œuvres caritatives. Plusieurs bouteilles 1 de 1 de fameuses distilleries telles que Port Ellen, Brora, Ardbeg, Dalmore, etc en faisait partie.
1 of 1, Ardbeg 37 YO, une des bouteilles pour la prochaine vente aux enchères caritative sur whisky.auction |
Je suis ensuite retourné sur la scène principale pour commencer une longue série de dégustation de whiskies. Comme toujours, la plupart des whiskies seront redégustées ultérieurement dans des conditions standard et les impressions reportées ci-dessous sont celles prises lors de l’événement.
La majorité des nouveaux produits de Bruichladdich |
Mon premier arrêt fût chez Bruichladdich, a commencé par le Black Art 6.1, un whisky distillé en 1990 dans différents types de fûts. Une très bonne expression âgée de cette distillerie, intense, épicée, boisée, légèrement fumée et maltée. L’influence vineuse me paraissait plus faible, avec un whisky plus intense et agréable que le dernier. Le Port Charlotte 2011 Islay Barley était très tourbé, intense, goudronneux, légèrement salé et sur la suie, avec de légers arômes vineux et une fumée tourbée persistante. Très bon ! Le Port Charlotte 10 ans était par contre moins intense, plus rond et vineux. Différent de l’Islay Barley. Le Port Charlotte MRC (Romanée Contée wine cask) 2010 était un nouveau Port Charlotte qui était embouteillé au moment du salon. Il partageait la même intensité et tourbé que l’Islay Barley, mais le whisky était légèrement plus sec et d’avantage vineux. Du côté des Octomore, les 9.1 et 9.3 étaient très tourbés, modérément goudronneux et secs, avec une légère influence vineuse et modérément boisée. Difficile de les départagés, mais ils étaient les deux très bons. Ce que je trouve dommage néanmoins dans la gamme Bruichladdich était l’absence de versions tourbées sans maturation dans un fût de vins.
Quelques uns des nouveaux Tomatin |
Du côté de Tomatin, j’ai commencé avec un très bon Tomatin 30 ans, une très bonne version, très fruitée, sur la mangue, les fruits exotiques, le melon, une belle texture et équilibre, ainsi qu’une légère fumée typique de cette distillerie. Il m’a laissé une excellente impression. Le Tomatin 36 ans était très bon, un peu plus moelleux que le 30 ans et d’avantage sur les fruits secs. J’ai également dégusté le Water Winter Distillation et le Metal. Le premier est un whisky d’environ 13 ans d’âge, avec une combinaison d’ex-futs de bourbon et de sherry, alors que le 2eme est plus âgé d'environ 2 ans et issu uniquement de fûts de bourbon de premier remplissage. Le Water était relativement moelleux, riche, modérément boisé, avec une bonne dose de fruits sucrés et diverses épices. Le Metal était plus léger, floral, plus propre, mais également légèrement plus subtile et moins boisé. Un style différent de la version plus âgée, mais également bien faite.
L'Aultmore 16 YO Centenary Edition chez whisky.auction |
Juste à côté se trouvait le stand de whisky.auction. J’ai commencé par un J&G 12 ans embouteillé dans les années 1940s. Il s’agit d’un vieux style de whisky cireux, herbacé, gras, huilé, modérément tourbé, relativement minéral et sur un peu d’huile minérale Très bon. Le Berry Bros & Rudd embouteillé dans les 1950 me rappelle le blend de Berry Bros & Rudd des années 1910s il y a quelques années, avec une fumée tourbée raffinée, terreuse et aromatique, avec du camphre, eucalyptus, fumée de diesel, d’arômes herbacés, un peu de vieille cire, de légers arômes floraux et un peu de vieux bois. Le Stoddarts embouteillé dans les 1940 se rapproche du J&G dans le style, avec son côté minéral, mais également un peu plus mou (abv plus faible ?), plus floral et parfumé, avec de légers arômes savonneux. Du côté des single malts, l’Aultmore 16 ans Centenary officiel était très riche et très marqué par le sherry, sur une influence relativement sèche de vieux sherry, les dattes, figues, raisins secs et de légers arômes floraux et un peu d’herbes aromatiques. Relativement sec et légèrement amer, mais sans être désagréable. Il était suivi par un Heaven Hill remarquablement frais et intense, avec le seigle qui se fait percevoir au nez rapidement. Le whiskey était modérément épicé, sur la mélasse, la pêche, l’abricot, un peu de poivre et de céréales cuites. Un vieux style de Bourbon que j’apprécie fortement, plous complexe, lourd et épicé que les Heaven Hill récents. Au niveaux des single malts Private Cask, qui sont (ou seront) disponibles sur whisky.auction. Le premier était un 1996 Distilled at Lochranza (i.e., Arran) pour Nigel & Lynn Arnold. Un des meilleurs Arran que j’ai dégusté, combinant de très agréables doux et fruités du sherry (principalement raisins secs, orange confite et mandarine), avec d’agréables arômes moelleux et maltés. Un fût de sherry sans défaut et des plus agréables.
Deux différents Cask Owner's Private Bottling. Pour les identifiler, il faut regarder le code barre. |
Deux Springbank officiels étiquetés simplement « Private Cask ». Le premier devait être un 14 ans 1993 ex-bourbon. Délicieusement minéral, complexe, relativement tourbé et fumé, sur la fumée de diesel, un peu de suie, de délicate fumée tourbée, brise marine et de légers arômes fermiers. Un whisky qui me rappelle le premier Local Barley 16 ans ou des vieux Springbank 1975. Je suis un fan de ce style de Springbank. Le deuxième était un Port Mature de 15 ans d’âge, dans un style proche du Springbank 15 ans pour Awico Trading (Willy Cotting), propre, légèrement salé et épicé, sur un style de Port relativement sec et sucré, sur les baies et de légers arômes vineux. Un bon Springbank Porto. Finalement, le dernier était un Private Cellar 1990-2005 cask 2064, un très bon whisky moelleux, légèrement minéral et maritime, avec un peu de melon, de vanille et une touche d’algues, ainsi que de légers arômes doux et fruités. Comparé au Black Art 6.1, il est définitivement plus moelleux, avec des arômes plus doux, sans arômes vineux et facile à boire.
Trois nouvelles expressions de Chichibu, dont l'Imperial Stout (à gauche) qui m'a laissé une très belle impression |
Je me suis ensuite rendu chez Chichibu et je fus ravi d’y accéder plus facilement qu’à leur stand à Paris. De plus, des whiskies non encore disponibles étaient présentés, ce qui donne l’occasion de les déguster avant un éventuel achat ! Mon premier fut celui maturé dans un fût d’Imperial Stout. Un whisky surprenamment mature, rond et fruité, avec un peu de houblon, et des arômes qui me rappellent certains single malts suisses de Säntis maturés dans des ex-futs de bière. L’équilibre entre les arômes, la structure moelleuse en bouche et les arômes fruités est des plus agréables. Un whisky qui devrait arriver en rupture de stock très rapidement après son lancement en février 2019. Le Chichibu London Edition était une édition spéciale pour le marché britannique, sur des arômes relativement boisés, rond et la vanille. Il semblait moins complexe et équilibré que l’Imperial Stout. Le Peated 10th Anniversary est une édition spéciale pour le 10eme anniversaire de la distillerie Chichibu. Il s’agit d’un assemblage de whiskies tourbés âgés entre 5 et 8 ans, élaborés avec de l’orge maltée tourbée provenant de Gordon Maltings, avec de la tourbe en provenance des Highland de l’Est (entre Inverness et Aberdeen). Le whisky était relativement léger et propre, sur une fumée sèche, très agréable, élégante, modérément tourbée, aromatique et goudronneuse. Une version qui devrait arriver sur le marché rapidement.
La plupart des produits distillés à la distillerie de Loch Lomond |
Je suis resté longtemps sur le stand suivant, chez Loch Lomond, une distillerie et un groupe qui m’ont positivement surpris ces dernières années, pas seulement en lançant d’excellents whiskies comme l’Inchmoan 1992 25 ans, mais également en améliorant la qualité de leur gamme, pas seulement au niveau du packaging, mais également sur le contenu. Des investissements supplémentaires au niveau du packaging vont être apporté, afin de différencié d’avantage leurs produits. Loch Lomond est capable de produire 11 styles de whiskies différents. Alors que l’Inchmoan est élaboré à partir d’orge tourbée à 55 PPM, l’Inchmurrin et le Loch Lomond sont produits avec de l’orge tourbée et dans des alambiques classiques avec différents cous (Swann neck). J’ai trouvé l’Inchmurrin 12 ans et le Loch Lomond 12 ans tous les deux ronds et relativement proches, légèrement épicé et boisé, avec un peu de fruits secs, vanille et de légers arômes fruités. L’Inchmurrin était un peu plus léger et sur la poire. Les deux whiskies étaient maturés dans une combinaison de fûts de bourbon refill et recharred. A 18 ans, ces deux whiskies étaient plus distants. Le Loch Lomond était plus lourd et épicé et l’Inchmurrin plus complexe et sur des fruits du verger murs. Je vais revoir le Loch Lomond Special Edition (pour le Gold Open) plus tard. L’Inchmoan 12 ans est un très bon whisky tourbé, avec une fumée tourbée qui sent les Highland, relativement terreuse, élégante, aromatique et avec un bel équilibre. Le Loch Lomond Single Grain était agréablement rond, épicé, relativement riche, avec un peu de porridge, pêche et abricots. Je fus des plus surpris lorsqu’on m’a dit qu’il n’avait que 3 ans d’âge, car il ressemblait plus à un whisky de grain de 12-14 ans. Ils utilisent différentes températures et nombre de plaques que les autres distilleries, ce qui peux expliquer sa richesse et intensité des arômes épicés.
La majorité des Glen Scotia, dont l'embouteillage spécial 2018 pour Campbeltown festival à gauche. |
Pour le Glen Scotia Victoriana, ils ont changés la composition et le degré en alcool. Elaboré avec des fûts Heavily Charred, l’influence des fûts très toastés et de caramel dur est très présente, mais un peu moins intense que dans la version précédente et plus marin. Le nouveau propriétaire a investi des sommes importantes, en particulier pour les fûts. Le résultat se fait sentir et le Glen Scotia Ruby Port Finish pour le Campbletown Malts Festival 2018 est un bel example. Un Glen Scotia très propre, intense, côtier et légèrement salé, avec une douce influence sucrée et vineuse de l’affinage en fût de Porto. L’influence du Porto est clairement présente, mais bien intégrée. Vendu pour £50, il offre un bon rapport qualité-prix. Les bouteilles de Glen Scotia et Littlemill 40 ans étaient malheureusement vides.
L'embouteilleur indépenant italien Hidden Spirits |
Sur la partie supérieure, j’ai fait un arrêt chez Hidden Spirits, un embouteilleurs indépendant italien, qui propose des produits intéressants comment un Bowmore 22 ans très bon et élégant, légèrement maritime et médicinal, avec une légère fumée tourbée et douceur. Le Loch Indaal 10 ans était un Port Charlotte très tourbé, aussi doux que le PC10 était sec. Dans des salons comme celui-ci, il est intéressant de comparer des produits du même âge et de la même distillerie, mais avec des embouteillages différents.
Sur le stand d’à côté, j’ai probablement passé 1 bonne heures avec Billy et d’autres amis sur le stand du Whisky Show Bottlings.
Les embouteillages pour le 10eme anniversaire duWhisky Show |
J’ai commencé par le trio avec les étiquettes argentées »Whisky Show 10th Anniversary bottlings ». Le Benriach 28 ans était du style Highland, non tourbé, moelleux, fruité à très fuité et avec une belle complexité. Très bon. L’Arran 21 ans était relativement intense et épicé, légèrement boisé, avec un peu de vanille, de légers arômes maltés et crémeux. Le 3eme était un Ardbeg 18 ans, très tourbé, complexe, maritime, intense, avec un peu de camphre, iode, algue, de fumée tourbée goudronneuse et maritime et une longue finale tourbée. En conclusion, un Adbeg qui répond à ses attentes, bien fait, et vraiment très bon.
Patrick, 03 Nov 2018