Whisky Schiff Zürich, 28 Nov-01 Dec 2018, Zürich, Suisse
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Le Whisky Schiff depuis l'extérieur |
Comparé à l’année passée, le nombre d’exposants était légèrement réduit, avec les galeries supérieures converties en zone de repos.
Quelques uns des nouveaux Cadenheads,le Laphroaig 20 YO Small batch et un très bon Longrow (à gauche) |
Mon premier arrêt fut sur la scène, vers le stand de Cadenhead’s, où j’ai profité de discuter longuement avec plusieurs connaissances que je rencontre fréquemment lors de tels événements. Mon premier verre était un très bon Longrow Sherry 15 ans de Cadenheads’s, relativement tourbé, sur une influence épaisse et sirupeuse du sherry, mais sans trop le dominer. Le nouveau Laphroaig 20 ans small batch 54.7% avait une belle et élégante fumée tourbée, mais le whisky était légèrement sec et boisé. Le bois était légèrement trop prononcé à mon goût. Finalement, j’ai pu déguster un très bon et rond Strathmill 22 ans Authentic collection maturé dans un ex-fût de Porto, bien équilibré et sur une influence ronde et fruité de Porto.
Une large sélection de The Single Cask et de FEW barrels chez Fassstar |
Une sélection Tullibardine and Speyside distillerie chez Whisky Universe |
Sur un autre stand, mon choix s’est porté sur deux whiskies tourbés de The Whisky Cask. Le premier était un Croftengea 11 ans de Loch Lomond, un whisky relativement végétal, malté, boisé et tourbé. Pas un whisky facile. Le Ledaig 10 ans était plus à mon goût, sur une fumée tourbée intense et sèche, avec de légers arômes marins. Sur le même stand, ils avaient également la gamme complète de FEW Barrels, dont un nouveau blended malt, issu de l’assemblage d’un fût de Glenfarclas 9 ans d’âge et d’un Bruichladdich 25 ans. Un whisky que j’ai oublié de déguster suite aux explications. L’autre nouvel embouteillage est un Port Charlotte 15 ans sherry de FEW, une version très moelleuse et ronde de cette distilleries, avec une influence doux et tendre du sherry. Ayant dégusté la gamme Blackadder présente, j’ai continué mon exploration du côté de Glenfahrn. A l’exception de la gamme Murray McDavid, les mêmes produits qu’au Whisky & Rum Schiff était présentée. Après plusieurs minutes d’attente chez Murray McDavid, j’ai continué mon chemin pour visiter le stand de Whisky Universe, avec un large choix d’embouteillages de Spey Distillery, Hart Brothers, A.D. Rattry et Tullibardine.
Une fraction des raretés chez Monnier |
N’ayant pas trouvé de whiskies qui m’intéressaient et que je n’avais pas dégusté, je me suis finalement arrêté sur le stand des raretés de Monnier. Mon choix s’était porté sur le Glenury 22 ans 1984 de Duncan Taylor, le Glenury 32 ans 1972 Old Malt Cask, un Glen Spey 1985 15 ans de Cadenhead’s, une très belle version herbacée, ronde et légèrement fumée, un 1978 Bunnahabhain 35 YO Director’s Cut, un Bunnahabhain 1968 38 ans de Duncan Talyor, le Royal Lochnagar 30 ans Rare Malts et un trio de Rare Malts en 20 cl, le Dailuaine 1973 22 ans, le Teaninich 1972 23 ans et le Glendullan 1972 23 ans.
Un single malt whisky non-affiné de Langatun, le Old Woodpecker. Si le prix de la bouteille était correct (65 CHF pour 50 cl), le prix du dram (5 CHF pour 1 cl!) était par contre très (trop) élevé. |
Chez Langatun, cherchant une version non-affinée, je suis tombé sur le Langatun Old Woodpecker, un single malt biologique suisse maturé en ex-futs de Charonnay. Ce whisky était très malté, propre, légèrement épicé et vineux. Un whisky bien fait, mais le prix du dram était exagéré (5 CHF pour 1 cl, alors que le bouteille de 50cl se vend 65 CHF).
Un nouveau concept "whisky" suisse, Seven Seal, un malt avec une maturation accélerée grâce à l'affinage. |
Seven Seal est un nouveau produit d’une nouvelle compagnie basée à Stans en Suisse. Ils avaient deux produits (un tourbé et un non-tourbé) affiné en fût de Porto et un en ex-fût de sherry. Les informations reçues étaient quelques peu contradictoires, mais deux étaient des single malts (moins de 3 ans d’age) et un était whisky (3 ans d’âge). Ce sont des single malts suisses affinés dans un fût de Porto ou Sherry (xérès) en utilisant un nouveau processus d’affinage en cour de brevetage pour faire accélérer la maturation. Le Seven Seals Sherry Finish était initialement jeune à très jeune et doux les premières secondes, avant qu’il migre sur des arômes très ronds, relativement maltés, de sherry et noisette. Il est bien équilibré, par forcément très complexe, mais agréable à boire. Pour un malt d’environ 3 ans, le produit est bon et démontre une belle maturité.
le stand de Säntis |
Chez Säntis, les mêmes produits que la semaine passé étaient présentés, je me suis rendu sur une autre stand avec tous des whiskies « Distillery only ». Ce dernier était si rempli, j’avais la ferme intention d’y retourner, mais sans succès.
Quelques uns des Maltman chez House of Single Malts |
Du côté de House of Single Malts, j’ai dégusté le nouveau Springbank 22 ans pour le Whisky Schiff de Maltman. Maturé (affiné ?) en Octave, le whisky était très moelleux, mou, sur des arômes fruités tendres de mandarine et orange. Le Glen Grant 23 ans 1995 Maltman était légèrement plus lourd et floral, très moelleux et un peu mou. Un peu plus d’intensité dans ces whiskies furent bienvenus.
Le Longrow 18 YO chez Lateltin |
Le Longrow 18 ans OB chez Lateltin était très rond, moelleux, légèrement tourbé, doux, juteux et sur le caramel à la crème. Bon, mais un peu mou. Le Springbank 21 ans 46% était rond et moelleux, relativement épicé, un peu rugueux et avec un peu de brise marine. Un bon whisky.
De la distillerie Rügen, le Master Edition avait capturé mon attention, mais lorsque j’ai lu que ce whisky maturé dans un fût d’Oloroso était affiné dans un ex-fût d’Islay, mon attention fur fortement réduite.
Le Ledaig 2008 pour le Whisky Schiff chez Monnier, avec quelques JWWW et Valinch & Mallet en arrière fond |
Chez Monnier, j’ai dégusté le nouveau Ledaig 2008 10 ans pour le Whisky Schiff 2018, une version relativement boisé et légèrement rugueuse de Ledaig, qui me rappelait le Croftengea de The Single Cask. Davide de Valinch & Mallet était également derrière le stand et je n’ai pas pu résister à déguster l’Irish Single Malt 14 ans County Louth, car il s’agit d’un des rares whiskies de sa gamme que je n’avais pas dégusté. Une version extrêmement ronde et douce d’un single malt irlandais soyeux et sur des fruits secs doux. Un profile très différent des single malts irlandais plus âgés que j’avais dégusté.
Quelques Berry Bros & Rudd et le reste des James MacArthur chez Angel's share avec Peter Hofmann, qui présentait également son nouveau livre. |
Me déplaçant chez Angel’s Share, j’ai saisi l’occasion d’acquérir le nouveau livre de Peter Hofmann, Whisky, Whiskey, Schottland, Irland, Nord Irland d’atVerlag. Disponible depuis septembre en allemand, je ne serais pas surpris de le voire traduire en anglais. Bien qu’imprimé en format de poche, il se glissera difficilement dans votre poche, car il contient plus de 600 pages. Imprimer sur du papier brillant de haute qualité, Peter Hofmann à parcouru le Royaume-Uni pendant 7 moins pour mettre à jour ce nouveau livre. De plus, la mise en page est fort agréable. Sur son stand, en plus des Berry Bros & Rudd que je connaissais, j’ai saisi l’occasion de déguster deux James MacArthur que je n’avais pas dégusté un Glenrothes 20 ans Classic Edition moelleux et très doux, facile à boire et floral sur des arômes fruités très doux et un peu de miel liquide. L’Allt-a-Bhainne 21 ans était agréable rond, herbacé, légèrement végétal, très moelleux et avec un peu de miel.
Les whiskies dégustés chez whisky.auction, dont un Ardbeg 1991 27 YO Private Cask |
La prochaine visite fut sur le stand de whisky.auction, qui participait à ce salon pour la première fois. En plus de quelques embouteillages légendaires tels que le Glen Garioch 1971 Cask Strength de Samaroli ou le Brora 1972 pour The Whisky Shop, il y avait également quelques vieux blends et single malts, tels que le bon et complexe Caperdonich 1968 Millenium de Signatory, un Mortlach 1957 Private Collection de G&M, qui mélangeait des arômes boisées moyennement amers et légèrement astringent, avec d’agréables arômes doux fruité, des épices (principalement cannelle et muscade), avec un peu de laque et de bois précieux. Pour finir, j’ai dégusté un Ardbeg 1991 27 ans qui sera disponible prochainement aux enchères sur whisky.auction. Le nombre de bouteilles est confidentiel. Dans ce cas, whisky.auction a aidé le propriétaire du fût avec l’embouteillage. L’Ardbeg était agréablement tourbé, moelleux, rond à très rond, végétal, légèrement aromatique, la brise marine, une fumée tourbée relativement complexe et légèrement médicinale. Très bon et d’un ex-fût de bourbon.
Un trio de Super Premium Wild Turkey chez Paul Ullrich |
Je me suis ensuite rendu chez Paul Ullrich pour y déguster un Kilchoman 2011 Single Cask, une version relativement boisée, tourbée, maritime, sur l’algue et un peu d’épices boisées. Légèrement rugueux. J’ai profité ensuite de déguster la plupart de la gamme Wild Turkey, a commencé par un Russel’s Reserve Single Barrel relativement jeune, boisé et modérément sur les céréales. Réduit à 55% et sans indication du numéro de fût, il n’est pas possible de donner plus de détails sur le fût indiqué. Le Wild Turkey 17 ans Batch 1 est le plus vieux Wild Turkey que j’ai dégusté à ce jour. Il était relativement doux, sur la confiture d’orange amère, le carmel et avec une influence amère, boisée et sèche du fut. Le boisé était trop prononcé à mon goût. Le Wild Turkey Revival était un assemblage de whiskies âgés entre 12 et 15 ans, affinés en ex-futs de xérès Oloroso. Il était plus épicé et rond que le 17 ans, plus équilibré, avec un peu de raisin sec et autres fruits secs. Moelleux, légèrement mou, et très agréable à boire, sans l’amertume ou le côté amer du 17 ans. Mon préféré de cette série « Décanteur » était le Decades, un assemblage de whiskies de la première décennie des années 2000. Le whisky était intense, complexe, bien équilibré, avec une belle sensation en bouche, des oranges confites, cannelle, muscade, un peu de sirop d’érable, de crème vanille et de porridge. Très bon !
Plusieurs whiskies français au Le Trésor du Chai |
Ma dernière visite était au Trésor du Chai, ou j’ai pu dégusté le whisky le plus original, l’AWA (Authentic Whisky D’Alsace) The Dirty Dozen, un single malt français résultat de l’assemblage de single malts maturés dans 12 !! types de fûts différents, du Stout, Vin Jaune, Pineau de Charentes et 9 autres. Mon nez étant relativement fatigué, je devrai le revoir prochainement, mais il semblait relativement complexe et épicé, avec la grande diversité d’arômes vineux relativement bien intégrés. De la gamme de whisky français Black Mountain, j’ai dégusté le nouveau Spirit of the Sea, un whisky qui a fini sa maturation dans un fût convoyé sur un bateau. Ce blended whisky était rond à très rond, légèrement floral et malté, sur des arômes ronds de vanille et un bon côté salé en finale. Connaissant toute la gamme Rozelieures et la plupart des Armorik, j’ai dégusté ensuite le Single Malt Uberach, l’embouteillage standard de cette marque de whisky alsacien. Elaboré avec de l’orge légèrement tourbée et maturés dans des fûts de vin Banyul. Le whisky était agréable, légèrement tourbé, avec de frais et intenses arômes d’orge broyée entre les deux, et d’agréables arômes ronds et doux de raisin. J’ai bien apprécié ce côté très « orge ». Avec cela, il était temps de se précipiter vers la sortie pour prendre le tram et le train du retour.
J’ai participé sereinement à ce salon, et pris le temps de discuter assez longuement avec de nombreux amateurs et détaillants. Comme pour le Whisky & Rum de la semaine passée, du point de vue du visiteur, la fréquentation était plus faible que l’année passée, mais il y avait continuellement du monde sur les stands. D’après mes discussions avec certains détaillants, ils semblaient satisfaits de cet événement. Il était aisé de ce déplacer entre les stands, mais il était tout de même nécessaire parfois d’attendre pour être servi et le service un peu lent, probablement du à la fatigue accumulée.
Comme plusieurs visiteurs, j’ai attendu à l’entrée à la mauvaise caisse, sur celui des jetons à gauche en entrant au lieu de passer par les caisses principales sur la droite. L’organisation était bonne, mais l’accès à l’eau n’était pas toujours aisé, car on ne pouvait se servir d’eau. Sur certains stands comme chez Paul Ullrich, le nombre de pipettes était limité, ce qui rendait l’ajout d’eau dans son whisky difficile. Mon plus grand reproche était l’absence de crachoir. J’espère que ce problème sera résolu l’année prochaine.
Le prix de l’entrée était de 18 CHF. Avec plusieurs détaillants participant aux 2 « whisky schiff », 4h30 sur le salon était suffisant pour faire le tour. Si vous voyagez en voiture, l’Ablisgütli propose un grand nombre de places de parking, ce qui est fort commode. Par contre, pour celui qui se déplace avec les transports publics, le déplacement en tram prend près de 20 min depuis la gare SBB.
En résumé, un bon événement, avec un grand nombre de produits, y compris de raretés. Néanmoins, le stand des raretés de Glenfahrn me manque tout comme les crachoirs !
Slainte
Patrick, 07 Décembre 2018