Whisky Schiff Zürich, 30 Nov-03 Dec 2017, Zürich, Suisse

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Pour la première fois de son histoire, le Whisky Schiff de Zürich pris place sur terre ferme, à l’Albisgütli, une halle spécieuse située à 16 min de la gare centrale par transport public. Le hall était très grand, sur différents niveaux, avec une scène et une galerie, dans un style « Viking » avec tous ces boucliers peints aux symboles de chaque canton suisse.

Le nouveau lieu du Whisky Schiff: Albisgütli à Zürich

La vue de la grande salle

Avant d’enter dans le hall proprement dit, on passe à travers une série de corridors et une grande tente avec plusieurs stands.  C’est là où j’ai commencé ma soirée, avec un nouveau venu, Von Burg Collection, l’importateur pour la Suisse des whiskies de Sansibar. Les premiers furent issus de la série Lions Antique Collection, une série réalisée par les italiens de Lions Whisky et Whisky Antique et de l’allemand Sansibar. Leur Bladnoch 27 ans était doux, moelleux, élégant et légèrement floral, avec juste une touche d’épices. La bouteille étant froide, je ne serais pas surpris si le whisky serait plus intense à température ambiante. Le Irish Malt 1989 de la même collection était moelleux, légèrement amidonné, avec  un profil aromatique qui me rappelait fortement le Irish single malt 27 ans embouteillé cette année par Acla Selection. Le Irish 15 ans Single Malts embouteillé par Sansibar et Van Der Boog était agréablement épicé, riche, et fruité, avec un peu de fruits rouges et de caramel. De la nouvelle série Clan  de Sansibar, j’ai dégusté un Tobermory 23 ans très riche, complexe et fruité, relativement épais, sur le  gâteau au chocolat collant (sticky chocolate cake), des oranges sèches et confites, ainsi qu’une légère brise marine. Très bon.

La nouvelle série des Clans de Sansibar

Chez Säntis, je j’ai pas vu de nouveaux whiskies, si ce n’est peut-être un nouveau Snow white. La même constatation s’applique chez Rüger Brau. N’ayant plus dégusté des Langatun depuis quelques temps, j’ai dégusté l’ American Barrel Age, un whisky maturé exclusivement dans des ex-futs de bourbon, alors que les Langatuns sont toujours maturés avec une certaine proportion de futs de vin. Le whisky était très doux, légèrement gras, boisé et épicé. Un whisky bien fait, avec une belle sensation en bouche.

Le stand de Langatun, avec une large gamme de single malts

Il était temps de se réchauffer dans la grande salle, à commencer chez Lateltin ave le BenRiach Authenticus 22 ans PX finish, un whisky modérément tourbé, sur une vieille fumée tourbée et des fruits secs. Je suis ensuite passé sur des GlenDronach, avec comme premier choix, le nouveau GlenDroanch 1995 Single Cask pour Lateltin Switzerland, un très bon whisky, sirupeux et très fruité, sur des arômes fruités doux et une abondance de fruits secs. Le tout nouveau GlenDronach Portwood Peated était bien équilibré, avec une fumée moyennement tourbée et aromatique,  avec une plaisante influence douce du Porto. Je l’ai trouvé meilleur que le GlenDronach Peated. Le Glenglassaugh 2009 Single Cask pour Lateltin fut maturé dans un ex-fut de Massandra Aleatico, contribuant à des arômes sirupeux et vineux au whisky, de baies et diverses épices. Le BenRiach 2009 Port Matured Peated single cask était relativement sec et tourbé, avec un peu d’arômes doux et sucrés provenant du Porto.

Plusieurs GlenDronach avec l'embouteillage pour Lateltin au milieu.

Je me suis ensuite rendu chez Acla Selection, en commençant par leur excellent Springbank 1994 23 ans pour The Nectar, qui pourrait être un Longrow. Simplement excellent, avec très peu d’influence du bois et une fumée tourbée longue et complexe, avec quelques arômes marins. J’ai ensuite dégusté un excellent Bunnahabhain 33 ans, riche, intense, salé et maritime, avec une influence très fruitée du sherry. Ce whisky embouteillé 2013 fut retrouvé en 2017, ce qui explique la nouvelle étiquette sur un whisky embouteillé il y a plusieurs années.

Un excellent Bunnahabhain embouteillé en 2013 et re-découvert en 2017

Les deux Orkney Islands single malts proviennent d’une distillerie fondée et 1798. Le 17 ans provient d’un ex-fût de bourbon, avec un profil typique de cette distillerie, alors que le 15 ans provient d’un ex-fût de sherry était relativement boisé et épicé, avec un peu de fumée tourbée sèche, des fruits secs et de la confiture d’orange amère. L’Invergordon 44 ans de The Nectar of Daily Dram était une explosion de fruits doux et sucrés, relativement sirupeux et très bon. Un jus de fruits. Le Glen Elgin 21 ans de The Nectar of Daily Dram était également très bon, moelleux, légèrement herbacé, avec un peu de miel, de légères herbes aromatiques et d’agréables arômes fruités (mirabelle et baies de maquereaux. Le suivant fut une surprise, car il s’agissait du premier Octomore embouteillé par The Whisky Agency et Acla Selection. Maturé dans un ex-fut de bourbon, il était très tourbé, relativement maritime, avec une maturité et rondeur, et de légers arômes médicinaux. Il était bon de déguster un Octomore sans influence de vin. L’Octomore 8.2 Master Class était un whisky de 8 ans d’âge, maritime, légèrement boisé et sur la fumée tourbée. La fumée tourbée était relativement moelleuse et pas aussi sèche ou tourbée qu’attendue.

Plusieurs embouteillages chez Acla, dont l'Octomore (à droite)

Après ce passage chez Acla, il était temps de ce rendre chez World of whisky et de déguster leurs nouveaux embouteillages, en commençant par un très bon Caledonian 1987 embouteillé par Signatory pour Waldhaus am See : moelleux, gras et complexe. Des plus agréables. De la même série, j’ai essayé le nouveau Inchgower 1997, un bon whisky sherry et salé, sur les arômes doux et fruités de sherry, avec d’agréables arômes épicés. Pour la première fois, ils ont un premier embouteillage d’irlandais. Le North of Ireland 27 ans est un Bushmills très fruité, sur les fruits exotiques, principalement de la mangue, avec un peu de cassis et diverses épices, plus amidonné en bouche. Très bon. Les nouveaux Bladnoch étaient disponibles et mon choix d’est porté sur le Bladnoch 15 ans affiné dans un ex-fut de sherry. Un whisky surprenamment épicé, sur des intenses arômes gommeux de sherry, des fruits secs, orange, mandarine et diverses épices. Le suivant fut l’Ocean Special Old Whisky Blended and Bottled by Mercian, les propriétaires de la distillerie de Karuizawa. Il est supposé contenir du single malt de Karuizawa. Même réduit à 40%, le nez était agréablement riche, intense, fruité et épicé, avec une belle complexité en bouche et d’agréables arômes doux et fruités. J’ai bien apprécié ce whisky, avec un profil aromatique qui suggère une forte proportion de single malts de Karuizawa. Je n’ai pas senti l’influence de whisky de grain.

les nouveaux Inchgower et Caledonian de Signatory pour Waldhaus am See

Sur le stand de Dettling, le tout nouveau Highland Park The Dark était mis en évidence, à côté du  Full Volume. Le Full Volume (100% ex-bourbon) semblait légèrement jeune et rond, sur une fumée tourbée ronde et de légers arômes crémeux. The Dark 17 ans est composé exclusivement de fûts de sherry de premier remplissage, avec une belle fumée tourbée terreuse et une agréable douce et légère influence fruitée. Le sherry est moins intense que l’on pourrait s’attendre d’un whisky 100% sherry, ce qui résulte en un whisky bien équilibré. Très bon. Il fut temps alors de déguster mon whisky le plus cher de la soirée, le Macallan Reflexion. Le packaging était impressionnant, tout comme son prix (1190 CHF), néanmoins, le contenant l’était un peu moins. Il s’agit d’un whisky très facile à boire, très doux et fruité, mais je trouvais qu’il manquait un peu de complexité, intensité et d’épices. Il me rappelait fortement au Rare Cask, mais un peu plus intense et complexe. Il aurait peut-être pu être embouteillé à plus de 43%. Lors de ma discussion avec le distributeur, je fus informé que le 21 ans sera retiré de la gamme et le prix des Highland Park serait augmentée d’environ 25% l’année prochaine.

Le Macallan Reflexion, une très belle réussite au niveau du packaging.

Chez Angel’s share, je n’ai trouvé aucun nouveau James MacArthur, son propriétaire ayant décider de cesser ses activités. Néanmoins, sur le stand, j’ai pu dégusté le nouveau single malt anglais de Cotswolds. Leur but étant de créer un whisky très fruité, ils procèdent à une fermentation longue de 96 heures. De cette distillerie fondée en 2014, il s’agit de leur premier whisky. Le résultat est un single malt doux et fruité, légèrement vineux et sur les baies rouges. Il apparaissait bien mature, sans influence de new-make que l’on retrouve dans une grande partie des très jeunes whiskies.

Le premier single malt des anglais de Cotswolds

Un peu plus loin, chez Cadenhead’s, j’ai dégusté un bon Caperdonich 20 ans rond et crémeux, un Glen Garioch 25 ans relativement complexe, intense et aromatique, avec une légère fumée tourbée et aromatique, ainsi qu’un Glen Grant 31 ans délicieusement doux et fruité, sur une explosion de fruits et de baies rouges. Maturé dans un fût de sherry, j’ai eu le plaisir de trouver le même fruité que dans les Glen Grant sherry des années 1960-1970. Excellent.

Les Cadenhead's dégustés pendant la soirée

Chez C-Ach trading, lors du dernier Berner Whisky Messe, j’avais dégusté plusieurs Sgile, et mon choix s’est porté sur le Millstone 100% Rye, un whisky complexe, intense,  riche, épicé et légèrement poivré. Très bon, comme attendu de la distillerie de Zuidam.

Chez C-Ach Trading, une large sélection de Sgile et plusieurs Millstone, dont le 100 Rye.

Chez Alexander Weine, le Wolfburn Klyver #3 n’était pas encore arrivé.

Sur le balcon,  je n’ai pas trouvé de raretés intéressantes. Néanmoins, chez Monnier, il y avait plusieurs bonnes surprises parmi leurs propres embouteillages, à commencer par un Gen Elgin cireux, riche, équilibré et très fruité, dans leur gamme Kreuzritter. Leur embouteillage spécial pour le Whisky Schiff 2017 était un Blair Athol 1988, un whisky moelleux, rond et relativement fruité, sur des arômes parfumés ronds et sans aucune amertume, comme on peut l’observer souvent dans cette distillerie. Un des meilleurs Blair Athol que j’ai dégusté. Le Glentauchers 19 ans Fighting Fish était un autre exemple de whisky rond et très fruité. Merci Fritz pour tes conseils.

Le Glentauchers Fighting Fish parmi d'autres embouteillages de Monnier

Redescendu chez Best Taste Trading, j’ai essayé sans succès de discuter avec le Distillery Manager de Glen Scotia. Il était fortement demandé. J’ai eu néanmoins une belle discussion avec l’ambassadeur de Bunnahabhain. Toute la gamme va être re-packagé, avec des nouveaux emballages et des nouveaux codes couleurs pour mieux distinguer les différentes versions. Ce changement l’année prochaine serait associé avec une augmentation de prix.

Sur un autre stand, parmi les whiskies de la Speyside Distillery, il y avant 3 embouteillages différents de leur Black (noir) Whisky, le Beinn Dubh. The Flying Scotsman et le Black sont les mêmes whiskies, avec un étiquetage spéciale pour la version vendue au musée de la locomotive Flying Scotsman. Le 20th Anniversary a une composition légèrement différente des 2 autres, même d’un age similaire. Les whiskies sont distillés à la Speyside distillery. La couleur provient de l’utilisation de fûts de Porto et de colorant E150.

Les "Black" Whisky de Speyside (haut) et autres BenRomach et Gordon & MacPhail chez Best Taste Trading

Sur le chemin de la sortie, en passant chez Acla pour collecter mes achats, j’ai aperçu une étiquette qu’il m’est familière.  Et effectivement, une bouteille de Glen Garioch 1968 Archives avait fait son apparition. Je n’ai pu résister à l’achat d’un échantillon de cette bouteille.

Parmi les autres stands se trouvait le Whisky Store et les produits de the Stillmans et cooper's choice.

En conclusion, le nouveau lieu était une bonne surprise, très spacieuse et le jeudi, il était aisé de naviguer entre les stands. Le nombre de whiskies proposés était très important. Il semblait même plus important que les précédentes éditions. Par contre, le nombre de rareté était plus faible, dans la tente les températures étaient basses, ce qui rendait l’appréciation des whiskies plus difficile. De plus, il était fort difficile de trouver des crachoirs et j’espère en voire plus l’année prochaine. Une nouveauté fortement appréciée était le vestiaire (2 CHF). J’ai finalement pu participer au whisky schiff sans ma veste et lourd sac à dos.

J’ai fortement apprécié ma soirée, avec beaucoup de nouveaux whiskies dans une atmosphère agréable. Je me réjouis de la prochaine édition.

Slainte
Patrick B. 02 Décembre 2017.