Whisky Schiff Lucerne 2018

Whisky Schiff Lucerne, Suisse, 8-10 Mars 2018

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Avec mon rhume disparu et un nez qui a cessé de couler, je me réjouissais de participer à cette édition, car de nombreuses nouveautés étaient annoncées.

L'entrée des bateaux

Cette année, de nombreux nouveaux arrivants sont venus avec de belles surprises. Le prix d’entrée était 15 CHF, plus 3 CHF pour le verre.

La plupart des récents Malt Barn chez Ramseyer's Whisky Connection, dont leur embouteillage exclusif, le Glen Garioch 26 ans

Mon premier arrêt eut lieu chez Ramseyer’s Whisky Connection pour y déguster un très bon Glen Garioch 26 YO Ramseyer’s Whisky Connection de Maltbarn, un embouteillage spécial pour le Whisky Schiff 2017. Un whisky bien équilibré et intense, complexe, relativement cireux. Très bon. Quelque peu inattendu, Signatory a embouteillé pour Malt barn un Glenburgie 22 ans délicieusement doux et fruité, intense, avec de légères notes épicées qui contribuait à une belle complexité à l’ensemble. Des plus agréables.

Un grand nombre de raretés chez Ramseyer.

Le Port Charlotte 8 ans était fier, intense, très tourbé, avec des arômes vineux prononcés. Ce n’est que lorsque j’ai regardé l’étiquette plus attentivement que j’ai vu la mention «matured in a châteaux Margaux cask » . Markus Ramseyer a également ramené de nombreuses raretés, pas uniquement en vente en bouteille, mais également au verre. Je n’ai pu résister à y déguster le Brora 1981-1999 43% de Signatory. Un brora relativement tourbé et fumé pour ce millésime et très différent du Millénium. La fumée tourbée était particulièrement fermière. Un très bon départ.

Un carousel de rateté au stand du Bar du Nord

Sur le pont du niveau supérieur, le Bar du Nord à Carouge (Genève) a fait pour la première fois le déplacement à Lucerne. Stan, son propriétaire, en a profité pour apporter une très belle sélection de vieux embouteillages. Inutile de dire que j’y ai passé beaucoup de temps (et d’argent). J’ai commencé pour un charmant Lochside, doux, rond, fruité et herbacé embouteillé à 43% par Cadenhead’s, suivi par un Glenugie 1965 de Hart Brothers à 43%, rond, légèrement épicé et boisé. Après quoi, mon choix s’est porté sur un Rosebank 1983 riche, sherry et très fruité. Un excellent whisky sherry de cette distillerie. Le suivant fut un Brora 1981 de Duncan Taylor du fût 1426. J’ai eu l’occasion de déguster ses fûts voisins mais pas celui si. Ce whisky était moelleux, rond, cireux à très cireux, légèrement fermier et épicé, avec un peu de vanille, peu tourbé, comme on peut s’y attendre d’un Brora de ce millésime. Pour les fans de Laphroaig, un vieux 10 ans 75 cl pour l’Italie a capturé beaucoup d’attention. Le Glenlivet 1965 20 ans pour Intertrade était excellent, propre, aiguisé, légèrement minéral et tourbé, avec de légers arômes épicés élégants. Finalement, j’ai dégusté leur embouteillage maison, l’Erin’s drop, un Caol Ila jeune, très intense et tourbé, avec de forts arômes marins.

Une sélection des whiskies dégustés au Bar du Nord

Le stand de Paul Ullrich

Chez Paul Ullrich, une large gamme de Wild Turkey, Kilchoman et Adelphi étaient présentés. Ayant dégustés tous les Kilchoman présents et la plupart des Adelphi, je me suis rendu sur le stand voisin et très impressionnant de Ralph Peschl. Il est rare de découvrir un stand avec 95% de whiskies que je n’ai pas dégustés. Peschl voyage fréquemment l’écosse et ses distilleries pour y acquérir les embouteillages exclusifs vendus dans les centres pour visiteurs. Il y avait probablement 80 embouteillages de ce style en dégustation.

Une partie de la sélectiobn de Peschl: que des embouteillages exclusifs aux distilleries.

Le GlenDronach Hand Filled cask 6630 de 2017 était excellent, rond, fruité, bien équilibré et complexe, sur les baies et fruits secs. Le GlenDronach Distillery Exclusive 2016 cask 3399 était plus moelleux, boisé et légèrement moins intense. Très bon. Le Glenfiddich 15 ans 2017 à 55.6% était riche, fruité, rond, intense et bien équilibré, avec un peu de fruits secs et des fruits du verger. Très bon. Plus d’embouteillages de cette qualité et à ce degré d’alcool de la part de Glenfiddich seraient bienvenus. Le Glengoyne Distillery Cask 2004/2018 cask 3550 était rond, malté, légèrement moelleux et avec un léger fruité. Une version relativement grasse de cette distillerie. Je n’ai pu résister à déguster le Lagavulin Exclusive Bottling de 2017, qui était très bon, intense, tourbé, fumé, maritime et sur une fumée relativement sèche. Si seulement je pouvais me rendre prochainement à la distillerie. Avant de partir, on m’a aimablement offert un verre d’Edradour 14 ans PTM Distilery, un Peated Through Maturation. Plus précisément, il s’agit d’un whisky exclusivement maturé dans un ex-fût de Port Ellen. Ce whisky était rond, équilibré et relativement subtile, complémenté par une fumée tourbée maritime subtile et élégante. Il existe un embouteillage similaire de Ballechin.

Deux GlenDronach distillery only déguster sur le bateau.

Chez Cadenhead’s et Cotswolds, je n’ai pas vu de nouveaux produits par rapport au Whisky Schiff de Zürich, et continué mon chemin jusqu’au stand d’Awico et de Willy Cotting. J’ai débuté par un bon Dalmore 2006 sherry 10 ans de The Whisky Chamber (TWC), bien équilibré et doux, avec de légères notes épicées. Cela faisait longtemps que je n’avais plus dégusté un bon Dalmore sherry. Mon deuxième choix fut le Buair an Diabhail of Islay N°1 ex-Sauternes exclusive for Awico, qui est un single malt distillé à Lagavulin et maturé exclusivement dans un fût de Sauternes. Je ne suis pas un grand fan de whiskies maturés dans des fûts de vins, mais celui ci était excellent et un des meilleurs whiskies de la soirée. Le whisky était tourbé, fumé, maritime, mature, corpulent, avec une agréable et ronde douceur. Les arômes fumés étaient excellents, secs et intenses et le Sauternes très bien intégré. Une symphonie d’aromes. L’autre Buair an Diabhail of Islay N°1, the ex-Port, a probablement souffert de la comparaison directe avec l’excellent fut de Sauternes, car celui-ci était plus sec, boisé et vineux. Dans tous les cas, un excellent Lagavulin.

Une excellent single malt distillée près de la baie de Lagavulin par The Whisky Chamber et maturé dans un fut de Sauternes.

Il est ensuite devenu très difficile de naviguer entre les stands, car la foule était très dense à partir d’environ 20h. De ce que j’ai pu voire, il n’y avait pas beaucoup de nouveaux produits du groupe BeamSuntory chez Haecky. Le choix de Glengoyne était très bon, mais il était difficile de s’en approcher et d’y déguster le nouveau Glengoyne 30 ans.

Chez Whisky Haupstross, je n’ai pu découvrir la gamme Caora, car la foule était trop dense.

Au trésor du Chai, les whiskies AWA (gauche) et l'Uberach (droite), des deux distilleries du village alsacien d'Uberach.

A la sortie du pont, j’ai pu me glisser chez le Trésor du Chai, où mon choix s’est porté sur deux whiskies alsaciens. Le premier était l ‘AWA (Authentique Whisky Alsacien) Gewürztraminer, un whisky agréable et facile à boire, sur de riches arômes de fruits à chaire jaune (dont de la pêche). Un whisky qui a suscité un fort intérêt. Une belle surprise qui mérite une dégustation. Le suivant fut un whisky de l’autre distillerie du village Uberach, l’Uberach Alsace Whisky Cask Jaune Cask 209F. Le whisky était intense, riche, relativement vineux et boisé. Je l’ai trouvé plus agressif que l’AWA, mais l’ajour d’eau le rend plus fruité et agréable. Finalement, j’ai dégusté un Rhum colombien qu’ils importent, le Juan Santos Gran Reserva. Il s’agit de la dernière distillerie familiale du pays et élaboré sans autres additifs tels que du sucre. Le Rhum était très élégant, subtile, sur la mangue, autres fruits exotiques. Bel équilibre. Dégusté après des whiskies bruts de futs, il semblait que la finale était bien courte. Merci pour la dégustation !

Un des nouveaux Acla Selection par Signatory

Il fut relativement facile d’atteindre le stand d’Acla da Fans, où j’ai pu y déguster un très bon Glenlossie 1997 20 ans Signatory pour Ala, un whisky moelleux, rond et très bon. Leur Glen Keith 1997 était plus boisé, légèrement rugueux et épicé. L’Hammerfall 18 ans était un très bon Imperial embouteillé pour le groupe de musique suédois du même nom. L’influence du sherry était relativement épaisse et sirupeuse, avec une abondance de fruits et de légères notes aromatiques. Un whisky facile à boire avec une belle complexité. Parmi les raretés, je ne pouvais résister à re-déguster le Port Ellen 20 ans Rare Malts, avec sa fumée tourbée maritime massive et très intense, sur des arômes marins prononcés. Un chef d’œuvre. L’Highland Park 1967 Murray McDavid Mission était un très bon malt de cette distillerie, très moelleux, avec une belle fumée tourbée sèche, de la fumée de bruyère et de miel.

Le nouveau Highland Park Single Cask Series pour World of Whisky

Après plusieurs tentatives pour s’approcher à 1m de leur stand, je me suis résigné à visiter Glenfahrn. Chez World of Whisky, c’était plus calme et j’ai pu y déguster leur Single Cask officiel 2002/2018. L’alcool était prononcé, mais après l’ajout d’eau, un whisky propre et ciselé se présentait, sur une fumée tourbée relativement sèche et le cacao. Un très bon whisky après dilution. L’Ardmore 20 ans OB était relativement moelleux, avec une fumée tourbée aromatique persistante. Légèrement vineux. Le tout nouveau Jura 20 ans OB One and All était moelleux, très rond et vineux, sur le raisin sec et de légères épices. Les arômes vineux étaient relativement dominants. J’ai essayé le nouveau Glen Keith 1997 Signatory pour les 20 ans de WoW, qui partageait un profil similaire à l’embouteillage d’Acla. Avec l’heure avancée, il devenait plus facile de se déplacer entre les stands.

la sélection de Carn Mor Celebrations of the Cask chez the Stillman

Chez The Stillmans, un nombre important de nouveaux produits étaient disponibles, à commencer par un très bon single malt Irlandais, le Jack Ryan 12 ans, frais, fruité, sur les fruits du verger et de ronds arômes maltés. Le Dunville’s Peated était très inhabituel, avec une fumée tourbée qui s’estompait rapidement et de forts arômes de baies de genièvre. Le nouveau batch de Old Perth 21 ans était riche, intense, épicé à très épicé, floral, sur la mandarine et les fruits secs. Les Old Oert sont des blended malts brut de fut, avec un très bon rapport qualité-prix (moins de 100 CHF/90 euros). Le partenaire allemand de Daniel Kissling embouteille désormais sous la marque Stillman’s DE. Le Seiran Peatside est un Glenglassaugh tourbé, légèrement jeune, mais rond, avec une belle fumée tourbée aromatique, grasse et légèrement épicée. Un whisky bien fait. Le Glen Grant 1996 Carn Mor était très rond, moelleux, floral, avec un peu de miel et des arômes fruités ronds. Le Clynelish 2006 de Carn Mor était embouteillé à un haut degré d’alcool. Un malt très agréable à boire, avec le côté cireux de cette distillerie, des épices, un peu de graines de moutard et une agréable et ronde légèrement influence du sherry sur l’orange. Très bon et profitez de déguster des Clynelish indépendants, car il n’y a plus de futs de cette distillerie disponible. Merci pour les drams.

La gamme de Glen Scotia chez Best Taste Trading, dont leur single cask for Switzerland

Sur le stand de Best Taste Trading, mon choix s’est porté sur le très bon Glen Scotia OB single cask pour Best Taste Trading, épicé, intense, maritime, légèrement maritime et fumé. Le Glentauchers 1990 Cask Strength de Gordon&MacPhail était doux, sucré, légèrement épicé et sur l’humus.

Davide Romano sur le stand de Monnier avec ses whiskies Valinch & Mallet

J’ai visité ensuite Monnier, où j’ai eu l’occasion d’avoir une longue discussion avec Davide Romano, le fondateur de l’embouteilleur indépendant Valinch & Mallet, tout en dégustant son Tobermory 22 ans sherry en même temps qu’un Tobermory 22 ans de Jack Wiebers d’un ex-fut de bourbon. Deux très bonnes expressions de cette distillerie, avec un profil aromatique différent, comme attendu par la différence de fut. Il s’ensuit un Glen Garioch 2010 Red Wine Barrique d’Exclusive Malts, avec de déguster un excellent, riche, complexe et tourbé Port Ellen 32 ans de Valinch & Mallet, du même fut que l’embouteillage pour Auld Alliance.

le nouveau Wolfburn 270 et sur la gauche, le Wolfburn exclusive pour la Suisse chez Alexander Weine

Mon dernier arrêt fut chez Alexander Weine pour y déguster le nouveau Wolfburn N°2700 et le Conrad Gessner, une version exclusive pour la Suisse. Les deux furent embouteillés à la main la nuit précédente pour leur première mondiale au Whisky Schiff. Le N°270 était une expression non-tourbée maturée dans des ex-futs d’Islay, alors que le Conrad était un assemblage de 8 quarter casks.

Le choix de whiskies présentés au Whisky Schiff de Lucerne (Luzern) était excellent et plus diversifié que les années précédentes. L’organisation était très bonne, mais le déplacement entre les stands entre 20h00 et 21h30 était très difficile, ce qui m’a empêché d’en visiter plusieurs. De plus, mettre une caisse à la sortie du stand de Glenfahrn vers un lieu d’accès n’améliorait pas les choses.

L’accès à l’eau était acceptable, mais le nombre de crachoirs était des plus limités.

Dans tous les cas, un excellent événement et à la prochaine
Slanthe
Patrick

19 Avril 2018