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Limburg Whisky Fair 2018,
Limburg Whisky Fair, 21-22 Avril 2018, Limburg an der Lahn, Allemagne

Comme les éditions précédentes, tous les whiskies mentionnés ici seront re-dégustés en conditions standard. En raison de la température élevée lors de l’événement, des différences sont attendues.

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Avec le retour du printemps et le soleil, c’est également la période du Whisky Fair Limburg, une réunion d’exposants venant de l’Europe entière, proposant au verre (2 cl), les dernières nouveautés, ainsi qu’une des sélections les plus importante au monde de rares whiskies.

Le prix d’entrée est resté le même (10 euros, y compris 1 verre) et l’achat en ligne permet une organisation facile, mais cela n’empêche une longue queue à l’entrée.

Le voyage jusqu’à Limburg a bien commencé, avec les trains de la Deutsche Bahn (DB) à l’heure.

Le vendredi soir, j’ai passé une soirée des plus agréables au restaurant, avec un large groupe d’amis et d’amateurs de whiskies du monde entier, permettant d’intéressantes discussions, ainsi que de partager le plaisir de déguster un grand nombre de whiskies en bonne compagnie.

Le soleil baignait le Whisky Fair

Samedi était très ensoleillé et chaud, ce qui facilitait l’attente.

Mon premier whisky, un Glen Garioch de TheWhiskyCask

Mon premier verre était un très bon Glen Garioch 1993 TheWhiskyCask, légèrement austère et tourbé, intense et relativement épicé.

Une belle sélection de raretés chez Giulliani Rarities

Je me suis rendu ensuite sur le stand de Giulliani Rarities. Le premier whisky fut un Glen Mhor 1978 Cask Strength 10 ans de Gordon MacPhail. Je lui ai préféré le Glen Mhor 1978 Cask Strength étiquette blanche de Gordon MacPhail. Ce dernier était plus complexe, doux et intense, avec un peu de fumée minérale, humus, cire et fruits secs. Le Caol Ila 15 ans « étiquette orange » Bulloch Lade importé par Bonfanti était un bel exemple du style propre de Caol Ila distillé dans la vieille distillerie, avec une fumée tourbée, subtile, élégante et maritime, ainsi qu’un peu de charbon et de goudron. Bien équilibré. Le Caol Ila 1977 Gordon & MacPhail était légèrement plus boisée et tourbée, mais également moins subtile. Bien équilibré. Mon dernier fut un Glen Garioch 1986 3rd Millenium Samaroli. Une version parfumée et savonneuse de cette distillerie. Un whisky à conserver scellée.

L'Ardbeg North Star avec une constellation de stars à Sansibar

J’en ai profité d’y déguster leur Ardbeg 12 ans, un Islay qui semblait relativement jeune, médicinale, maritime et phénolique. Un bon Ardbeg, dans un style différent que les produits officiels. Il est bon de voire des embouteillages indépendants d’Ardbeg apparaitre. Le Vega blended Speyside Malt 1977 40 ans était vraiment très bon : épicé, intense, floral, avec de complexes arômes épicés, un peu de cuir, tannins, une belle complexité et équilibre, ainsi que de riches arômes fruités. Pour moins de 200 euros, c’est un des whiskies avec le meilleur rapport qualité-prix que j’ai vu. Un whisky à déguster si l’opportunité se présente.

Plus bas, dans le hall principal, le nouveau Ardbeg 1993 25 ans de Douglas Laing a capturé mon attention, mais à 20 euros le cl (999 euros la bouteille), il était en dessus de ma limite psychologique.

Un excellentTeeling for Shibnanoya, mais malheureusement épuisé

Sur le stand des japonais de Shinanoya, j’ai très fortement apprécié le Teeling 23 ans pour le 10eme anniversaire de Shinanoya, un single malt irlandais très riche et fruité, qui combine des baies, les oranges, mandarine et fruits exotiques. Un bombe de fruits. Le Tomatin 1984 OB pour Shinanoya était moelleux, herbacé, légèrement floral, sur l’humus, un peu de bruyère, et de légers arômes épicés et fruités. J’ai également pu y déguster mon plus vieux, un Komagatake 29 ans, distillé dans l’ancienne distilleries, qui combinait des arômes relativement épicés, avec de ronds et moelleux arômes de sherry ainsi qu’un corps rond.

Un excellent Speyside Region de Lions Antique Spirit

Chez Lions Whisky, à l’exception de quelques Glen Grant, il y avait très peu de bouteilles ouvertes. Chez Whisky Antique, j’ai dégusté leur tout nouveau Speyside region 1976 42 ans de Antique Lions Spirits : un excellent whisky, complexe, très fruité, moelleux et légèrement épicé. Un whisky des plus agréables. Pour leur nouveau Clynelish et Springbank 20 ans, ainsi que le vieux Clynelish 12 ans 70 proof étiquette blanche et le Linkwood 1939 Connoisseur’s choice étiquette noire de Gordon & MacPhail, ils seront revus ultérieurement.

En partant du stand, j’ai rencontré des amateurs de whiskies suédois et allemands ( ?), qui m’ont aimablement versés un verre d’un très bon Inchmurrin 1967 Part Nan Angelen très fruité et moelleux, ainsi qu’un très bon Speyside region 1973 de Whiskybase. Merci à vous pour les drams !

 

Une combinaison de rares whiskies et de vieux blends chez whisky.auction

Sur le stand de whisky.auction, le choix était varié (de vieux et rares single malts et des vieux blends). J’ai commence par un Ben Nevis 1972 19 ans OB, sur la noisette verte et légèrement épicée. Pas un whisky facile. Le Dailuaine 1980 Cask Strength Fauna & Flora était un vrai sherry monster, très sherry, viandé, sur le cuir neuf, le caoutchouc et un peu de caoutchouc. Pas mon style. Mr St-Magdalene m’a aimablement servi un verre d’un très bon Linlithgow 19874 26 ans Old Malt Cask. Il fut suivi par un bon Sandy Ross servi que Nicolas ma proposé : un whisky relativement aromatique, sur la sève, de légers arômes tourbés et fruits, avec un peu d’humus et de sève de pin. Un bon vieux blend, avec son propre style.

le coin de raretés chez Angus

Dans le coing d’Angus, mon choix s’est porté sur le Highland Park 8 ans 100 Proof James Grant de Gordon & MacPhail, une version, propre, légèrement fumée et maritime de cette distillerie, avec un peu de brise marine. Le Old Vatted Malts all over 10 years 80 proof de Cadenheads était un whisky riche, juteux, moelleux, fruité, légèrement fumé et épicé. Un bon whisky, mais il semblait plus faible que des 46°.

Des étiquettes très colorés chez The Whisky Agency pour leur 10eme Anniversaire

Sur la gauche se trouvait le stand de The Whisky Agency, avec une large gamme de nouveaux produits pour célébrer leurs 10 ans. Mon premier choix fut le Springbank 21 ans 1996 Peated (Longrow). Un whisky très différent du Springbank 23 ans Peated de Perfect Dram de l’année passée. La fumée tourbée était modérée, douce, légèrement minérale et maritime. Bon, mais je m’attendais à plus de tourbe et d’intensité. L’Irish Single Malt Sherry 1990 28 ans était très moelleux, sur le cassis, de doux et juteux fruits (principalement orange et mandarine), avec un peu de fruits exotiques. Un très bon et intense whisky irlandais. Le Speyside 1979 était complexe, moelleux, fruité, complexe et très doux, riche, sur de doux arômes fruités, dont de la mandarine, orange, un peu de baies, fruits exotiques et quelques épices douces. Le Speyside 1976 46.1% était plus complexe, intense, et sur de forts arômes de jus de cassis. Très bon. Sur la base de ces dégustations, on peut raisonnablement assumer que la qualité des embouteillages sélectionnés par Carsten et son équipe pour est très bonne, comme on peut se l’attendre de cet embouteilleur.

Un très bon Springbank de chez Murray McDavid

Dans un autre partie du bâtiment, Murray McDavid disposait de son propre stand et mon choix s’est porté sur le Springbank 1997-2017 Mission Gold Koval Cask finish. Le fut Koval est un fut d’environ 80 L. Le whisky était très bon, épicé, relativement fumée, avec un peu de brise marine et une belle complexité. Ils avaient également une collection de bouteilles « cask sample ». J’était content d’y trouver une bouteille de Glen Garioch 1991 21 ans bouteille 1 de 1, ce qui en fait ma plus rare bouteille.

le stand conjoint de "Gadonni" et de la distillerie Dornoch

De l’autre côté, il y avait le stand conjoint de Dornoch Distillery et d’Enrico Gaddoni. J’ai commencé par le stand de Phil Thompson pour y déguster un très bon, riche, complexe, intense et légèrement floral Blended Malt 40 ans, sur de beaux arômes épicés et de fruits secs. Chez Enrico, j’ai suivi ses recommandations et dégusté un Glenlivet 1984 10 ans de Wilson & Morgan. Une très belle surprise, car il était précis, très sherry, légèrement minéral et fumé, sur du cuir de haute qualité, des oranges sanguines et diverses épices. Un vieux style de Glenlivet. Excellent ! Il avait également un Highland Park 8 ans 100 Proof de Gordon & MacPhail, avec la même étiquette que celui du stand d’Angus, mais plus foncé (ambré) en couleur. Il n’était pas seulement plus sombre, mais également plus intense, fruité et complexe. Très bon. Avant de le quitté, il m’a apporté un verre de Coilltean Pure Malt 1997 de Samaroli. Avec le temps qui passait, j’ai essayé de localiser une connaissance à moi, mais cela s’est avéré mission impossible. Néanmoins, au rez de chaussé, j’ai découvert un labyrinthe de corridors et de stands qui s’étendaient dans chaque coing du bâtiment.

Le plus vieux whiskies du Whisky fair chez les Italines du Milano Whisky festival: un old Mountain Dew de Gillon's

En parcourant les stands une dernière fois, une étiquette a retenu mon attention avec les mentions « Gillon » et « Real Mountain Dew ». Pour ceux qui connaissent l’histoire de Clynelish et/ou qui ont acheté mon livre, savent que Gillon fut une compagnie qui a fusionnée avec Ainslie et Heilbron en 1913. Gillon possédaient la distillerie de Glenury Royal et probablement achetaient du Clynelish Single Malt. C’était la première fois de ma vie que j’ai vu cet embouteillage qui vient probablement de la période 1890-1910. Ce blend était très résineux au nez, avec une abondance d’herbes aromatiques, un peu de charbon, suie et une légère fumée tourbée sèche. En bouche, il était sirupeux et très cireux, légèrement épicé, aromatique, tourbé et minéral, avec une légère influence côtière, de la sève de pin et sapin. Pas le blend le plus complexe, mais très différent des blends actuels, avec un profil compatible avec les vieux Clynelish (Brora) single malts.

Le stand de Malts of Scotland, avec un grand nombre de nouveaux produits dont un Ardbeg 18 ans sherry.

Mon dernier verre était un Ardbeg 2000 18 ans de Malts of Scotland, un malt agréable, épicé, très intense, maritime, tourbé et légèrement doux. Un peu d’eau lui permet d’augmenter le côté sucré et plus doux. Il ne s’agit pas seulement d’une version rare d’Ardbeg sherry, mais également d’un très bon whisky.

Vue du hall principal

Avec sa dernière expansion, le Whisky Fair a augmenté sa surface considérablement avec le temps. Néanmoins, une meilleure signalétique serait désirable, car j’ai découvert plusieurs stands un peu par hasard. De l’eau était disponible, mais par contre, je ne me souviens pas d’avoir vu un stand avec un crachoir. Une amélioration dans ce sens serait bienvenue. Probablement du à l’augmentation de surface, la densité de whisky fans semblait plus faible que l’année précédente, ce qui est appréciable. Avec l’offre de whisky présentée, c’est déjà une performance si vous réussissez à visiter la moitié des stands.

En terme de raretés, Limburg continue toujours à m’impressionner, mais si le choix de réduit d’année en année. La sélection de whiskies récents et à des prix abordables (moins de 10 euros les 2 cl) est très importante, et même si certaines personnes ne font plus le voyage de Limburg en raison de la foule, cela reste un de mes événement préféré de mon calendrier. Pas seulement les whiskies présentés valent le détour, mais surtout la possibilité de rencontrer des amateurs de whiskies du monde entier.

Concernant le voyage du retour, mon train de Limburg est arrivé avec 20 minutes de retard à Francfort, et disposant de 22 minutes prévues pour changer de train, j’ai réussi à prendre ma connexion après un sprint à travers la moitié de la gare. Je me demande quand est-ce que je réussirai à faire un trajet aller-retour en Allemagne sans retard…

Slainte, Patrick, 29 Avril 2018.