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Limburg Whisky Fair 2017,
Limburg Whisky Fair, 22-23 April 2017, Limburg an der Lahn, Allemagne

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Remarque: Les impressions décrites si dessous sont celles enregistrées pendant l’événement et seront re-dégustés ultérieurement en conditions standard.

Fin avril ne correspond pas seulement au début du printemps, mais également au retour du Limburg whisky fair, un des festivals whiskies les plus attendus de l’année. Au cours des années, la réputation de cet événement à largement dépassé les limites de l’Europe et en plus de certains américains, un nombre croissant d’asiatiques  de Chine, Japon, Singapour et Taiwan est présent. Le nombre de scandinaves est également imposant.

Le prix d’entrée est resté stable à 10 euros, verre y compris. Depuis l’année passée, la possibilité d’imprimer son billet en ligne facilite les entrées. La majorité utilisant ce procédé, il n’y a plus d’entrée séparée pour les détenteurs de ces billets.

Le Whisky Fair est très populaire et heureusement sans pluie.

Cette année, j’ai eu la possibilité de me rendre à Limburg déjà le vendredi soir et de profiter du souper avec mes collègues Malt Maniacs et nos amis. Comme à l’accoutumer, la ponctualité des trains de la Deutsche Bahn n’était pas respectée et au lieu d’avoir 23 minutes pour changer de train, j’en ai eu que 4 min. Grace à une course de demi-fond et d’obstacle, j’ai néanmoins réussi  monter à bord du train pour Limburg juste avant la fermeture des portes. Le souper fut très agréable, même si je n’ai pas dégusté la vingtaine de bouteilles qui circulaient sur la table. Lors de cette soirée,  quelques uns de mes favoris furent un Aberfeldy Exceptional Single Cask sherry matured avec une deuxième maturation de 5 ans en ex-futs de Marsala (embouteillage exclusif pour la Chine) et un Invergordon 1973 43 ans de The Whisky Agency pour Taiwan. Il y avait également un intéressant Clynelish 19 ans de The Maltman maturé dans un ex-fût de Lagavulin et un jeune Port Ellen 14 ans de Signatory. Merci Keith pour l’organisation et tous les autres participants pour ce bon moment passé ensemble !

Quelques bouteilles dégustés le vendredi soir, avant l'ouverture du salon

Les discussions whisky ont recommencé le matin suivant autour du petit déjeuner avec des connaissances whisky de Facebook, avant de rejoindre le Whisky Fair.

Nous sommes arrivés 5 min avant l’ouverture des portes et la queue était déjà impressionnante ! Après 20 min d’attentes, j’ai pu profité de dégusté mon premier whisky sur le stand de Diageo, avec le Cambus 40 ans Special Release, un whisky mature, relativement vif, intense et boisé.

Mon premier whisky: le Cambus 40 ans encore encapsulé à mon arrivée

Sur le stand partagé de Giovanni et d’Ilie, j’ai commencé par le Lochindaal Single Islay Malt avec son étiquette rétro. Le contenu était intense, boisé, épicé et légèrement maritime. Un Bruichladdich moderne. Le Dufftown 8 ans 80 Proof était un vieux style de Dufftown « sale », fumé et légèrement austère. Bon, mais pas aussi tourbé ou élégant que la version plus vieille avec le bouchon en liège. Le Strathisla 10 ans 43% de Chivas Brothers était très élégante, léger, relativement complexe et légèrement complexe, sans les arômes aromatiques que l’on peut déguster dans certains vieux Strathisla. Le suivant, le Justerini & Brooks 20 ans décanteur, était floral et sur la noix, avec une légère influence du sherry, qui me rappelle certains Knockando. Pas sur si il s’agit d’un single malt ou d’un blended malt. Le dernier était un vieux Glenlivet 20 ans OB 45.7% importé par Baretto. Le whisky était malté, légèrement floral, épicé et fumée, avec une influence douce et moelleuse du sherry sur la mandarine et l’orange.

Un très bon North Port au stand d' Ilie et Giovanni

Chez Sansibar, le devant du stand était particulièrement occupé, j’ai forcé le passage pour rejoindre le fond du stand pour acquérir des échantillons de Port Ellen 1969 de Gordon & MacPhail. Bien que presque tous les Connoisseurs Choice sont embouteillés à 40%, ces deux étaient embouteillés brut de fut. Je ne sais pas où Jens les as trouvés. J’ai également sais l’occasion d’acheter un échantillon de Caol Ila 1968 58.5% de Gordon & MacPhail.

Qui peu résister à ces jumeaux?

Sur un autre stand en bas de la scène se trouvait une large sélection d’Ardbeg et de Signatory, il y avait un très bon Ledaig 2005 embouteillé cette année par Signatory maturé dans un fut de sherry de premier remplissage : intense, tourbé et légèrement viandé.

 

le stand avec le bon Ledaig. A noter, les bouteilles sur l'étagère du haut.

Mon déplacement suivant fut chez The Whisky Agency, ou j’y ai passé au moins 2 heures,  principalement à discuter et déguster de très bon whiskies avec Patrick, Enrico, KC Fan, Emma et Hideo. Nous avons commencé par un Springbank 12 ans 57% étiquette noire, une versions propre, fumée, minérale, tourbée et légèrement maritime, suivi par un Bowmore 18 ans Dumpy de Cadenhead’s, un Springbank 25 ans Frank McHardy, un Clynelish 12 ans 56.9% short cap étiquette blanche, un Cognac Fine Champagne distillé en 1848 et embouteillée en 1933, un vieux Talisker 8 ans OB des années 1970s, un Rosebank 12 ans 1980 de Kingsbury et pour clore le tout, quelques gouttes d’un Highland Park embouteillé dans les années 1930. J’en ai certainement oubliés quelques un. Merci beaucoup Enrico, Hideo, KC Fan et Patrick !

Quelques bouteilles privées dégustées pendant le salon

Venant de réaliser que j’avais oublié la majorité de mon argent liquide à l’hotel, j’ai du m’absenter quelques minutes du salon. Néanmoins, la sortie fut retardée, suite à ma rencontres avec mes amis suisses Lukas, Philip, Bernhard et Co (les whisky kitties), qui m’ont aimablement servi un verre d’Islay Malt 9 ans de Cadenhead’s, qui est un assemblage d’Ardbeg des années 1960s qui était en dessous des 40% avec un Caol Ila de 9 ans d’âge pour augmenter le volume d’alcool en dessus des 40%. Merci les Burlet. Après la recharge de liquidités, je suis retourné sur le stand de The Whisky Agency, où Angus disposait d’un large choix de vieux embouteillages de la Scotch Malt Whisky Society, dont deux Laphroaig des années 1970 (29.3 et 29.7), Bunnahabhain 1965 (10.5) et un Ardbeg 1974. Mon dernier verre sur le stand fut un très bon Caol Ila 1974 21 ans de Cadenhead’s, très intense et tourbé. Après discussion avec la « Swiss Whisky Mafia » (Pascal, Christian & Co), il semble que j’ai manqué de déguster un excellent Irish whisky 1990 de The Whisky Agency.

Beaucoup de tentations autour du stand de The Whisky Agency

Chez Whisky Antique, la plupart des bouteilles ouvertes m’étaient familières, mais je n’ai pu résister à l’excellent Glenlivet 34 ans embouteillé en 1974 pour les 150 ans de la distilleries : moelleux, complexe, avec un bon sherry fondu et comme attendu pour un whisky distillé en 1939 ou 1940, il était relativement tourbé.

Un excellent Glenlivet chez Whisky Antique

Je me suis ensuite déplacé sur la gauche chez Diego/ Lions whisky.  Ayant très récemment fini la lecture de l’excellent livre de Charles Maclean « The Famous Grouse »,  mon attention avait été capturé sur une vieille bouteille de Matthew Cloag, avec une étiquette des Famous Grouse des années 1930, sur laquelle était inscrit « Rosebank 1923 20 UP ». Ne sachant pas si il s’agissait d’une bouteille authentique, Diego la proposait au prix doux de 10 euros les 2 cl. Le whisky était faible en intensité, probablement autour des 30-35%, avec une finale courte, mais le whisky était très bon, doux et floral, avec une élégante influence douce et fruité. Faux ou pas ? Difficile à dire, mais qui mérite une dégustation. Le T.W. Palmer Finest Scotch Whisky Guaranteed 14 YO était probablement un blended whisky embouteillé dans les années 1930s. Un blend très bon et inhabituel, légèrement à modérément fumé, tourbé et maritime, avec une abondance d’ananas, un peu de cendres froides, papaye et de la vieille fumée  minérale et de diesel. Qui peut résister à un vieux Talisker  étiquette noire 80 Proof embouteillé par Robert Watson ? Un Talisker, doux,  élégant, tourbé à très tourbé, salé, maritime et relativement poivré. Plus léger et moins marqué par le bois que la production actuelle, mais plus maritime et tourbé. On reconnaît bien la signature Talisker.

le vieux Rosebank par Matthew Cloag

 

Chez Duncan Taylor, j’ai acheté un échantillon de leur Clynelish 26 ans. Il était agréable de contempler une large gamme de Duncan Taylor, car la disponibilité de leurs produits s’est fortement réduite en Europe ces dernières années.

Un très vieux Clynelish par Duncan Taylor

Le Glen Ord Maltings 25 ans Managers’ Dram était herbacé, floral et relativement épicé. J’ai apprécié d’avantage le Longmorn-Glenlivet Liqueur embouteillé dans les années 1930 pour les USA, une version élégante, raffinée, relativement sèche, fumée et complexe de Longmorn, avec d’agréables arômes épicés.

Un bon Glen Ord Manager's Dram et un vieux Longmorn des années 1930.

Un nouveau venu est Shinanoya, le plus grand importateur et distributeur de whisky au Japon. Même si ils ne disposent pas de distributeurs ou magasins en Europe, les commandes en ligne avec expédition vers l’Europe sont désormais possibles. Leur Glen Garioch 25 ans de Douglas Laing était très doux, légèrement épicé et sur le gingembre. Très bon. L’Hanyu 1988-2014 Game pour Shinanoya était très bon, riche, très sherry, sur le cacao, l’encens et quelques herbes aromatiques. Le Karuizawa 1981 32 ans pour Shinanoya était un bel exemple de Karuizawa, intense, riche, très sherry, sur le cacao et quelques herbes aromatiques. Malheureusement, ces deux whiskies sont épuisés depuis longtemps. Le Speyside 1975 Fino de The Whisky Agency pour ARen trading et Shinanoya  était très moelleux, rond, doux, riche, avec une douce influence du fino. Un whisky qui a connu un très grand succès à Limburg.

Des single malts de distilleries perdues du Japon chez Shinanoya

 

Sur le stand de Whiskykeller, il y avait une nouvelle gamme « The Lords of… » single malts. Le Lord of Ireland était un très bon single malt irlandais distillé à Cooley en 2004, intense, riche, doux, fruité, avec une influence modérée et douce du sherry. Vendu pour 99 euros, c’était un des whiskies avec le meilleur rapport qualité-prix que j’ai dégusté pendant la journée. Leur Laphroaig 1997 était élégant, avec peu d’influence du bois, permettant à la fine et élégante fumée tourbée de ressortir. Le Glen Garioch 1994 21 ans fût 25 de Berry Bros & Rudd était intense et relativement rugueux. Bien qu’il provienne d’un fût de sherry, je n’ai pu sentir l’influence du sherry.

la série "Lords of .." de Whiskykeller

En route pour ma sortie définitive, je suis passé devant le stand avec les whiskies Douglas Laing.  Le Laphroaig 18 YO étiquette noire m’intéressait, mais le prix était un peu trop élevé à mon goût (5 euros par cl) et j’ai fait l’impasse dessus. Quitter Limburg n’est jamais aisé, et ma sortie fut retardée par Carlos, un amateur de whisky bien connu, qui m’a fort aimablement servi un excellent Longmorn 1969 G&M embouteillé pour le Mash Tun à  Tokyo. Quelques mètres plus loin, je suis retombé sur la Swiss Whisky Mafia où nous avons parlé de nos impressions tout en dégustant un fort bon Longmorn 1973 Fino servi par Christian.

Le Whisky Fair reste très populaire

 

A 17h18, j’ai pu finalement me reposer dans le train du retour après une journée fort intensive, sans pause. Cela fut certainement mon meilleur Limburg. Même si je n’ai peut-être pas trouvé autant d’excellents whiskies que l’année passée, je n’ai jamais rencontré ni passé de temps avec autant de whisky fans. Le whisky est fait pour être apprécié et cela en fut une démonstration.

A l’année prochaine à Limburg !

D’un point de vue organisationnel, j’ai regretté l’absence de crachoir et l’eau en quantité limitée sur certains stands. Une garde-robe fut bienvenue pour y déposer ses affaires.

P. Brossard, 23 avril 2017