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Whisky Schiff Lucerne, Suisse, 28-30 Mars 2018

http://www.whiskyschiff-luzern.ch/

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Avec l’arrivée du printemps, c’est également le temps de faire ma visite annuelle à Lucerne pour le Whisky Schiff, mon premier salon whisky de l’année.

Un bon ciel bleu à Lucerne

Cette année, ils avaient eu la bonne idée d’ouvrir les caisses avant l’ouverture des portes, ce qui m’a permis de franchir la passerelle à 17h00 précise.

Mon premier arrêt fut sur le stand de Jim McEwan, précédent manager de la  distillerie de Bruichladdich. Il s’est associé avec Reto Stöckli, le nouveau propriétaire de Whisky Neumarkt à Zurich. Ensemble, ils commercialisent les stocks de Jim sous le nom de « The Cask Whisperer ». Mon premier jour était l’Octomore 2009 maturé dans un ex-fût de château Latour, une version très tourbée, intense, maritime, épicée, avec d’agréables arômes ronds et modérément épicés de vin rouge.  Le second Octomore était un autre « wine matured », mais de couleur bien plus pâle, car maturé dans un ex-fût de Sauternes. Ce whisky semblait moins tourbé que le 2009. Il était également plus doux, rond et moins épicé. Le Port Charlotte 2001 17 ans était une expression très ronde de ce whisky, modérément tourbé, sur l’algue, les raisins secs, des arômes ronds de mandarine, cannelle et épices douces. Equilibré.

Lancement mondial de la gamme Cask Wisperer single casks de Jim McEwans

Juste à côté se trouvait le stand du Whisky Schiff Lucerne, avec les éditions spéciales des éditions précédentes, ainsi que le nouveau Caol Ila 11 ans pour cette année. Le Caol Ila était un whisky très rond et doux, très tourbé, maritime, goudronneux, sur les fruits secs et un peu de caoutchouc.

Sur l’autre côté du bateau se trouvait le stand conjoint de Charles Hofer et d’Angel’s share. J’ai commencé par y déguster quelques House of McCallu (un embouteilleur indépendant fondé, par un ancien Distillery Manager de Glengoyne). Le premier était le McWarrior, un très bon single malt des Highlands, doux, fruité, légèrement épicé et aromatique, Il est maturé pendant 5 ans dans des ex-fûts de bourbon et environ 2 ans dans des ex-fûts de sherry. Un bon whisky à boire. De la gamme Vintage Series, j’ai commencé par le Ben Nevis 22 ans affiné en fût de chêne français vierge : un whisky doux, rond, moelleux, légèrement épicé et vineux, Les arômes de Porto du Bruichladdich 14 ans étaient bien intégrés dans ce whisky très rond, doux, légèrement malté et maritime, avec un peu de brise marine, de légers et doux arômes vineux. Le Ledaig 11 ans était un assemblage de 2 fûts. Le whisky était léger, maritime, tourbé à très tourbé, avec une fumée tourbée agréablement complexe, marine et subtile.

Quelques uns des House of McCallum Vintage malts

Il s’ensuit un duo de Glenallachie brut de fût du batch 1 pour l’Europe, avec un très bon et intense 2006, intense, complexe, épicé et floral, et une touche d’épices boisées. Le 1989 était plus moelleux, rond et fruité, et nettement moins épicé que le 2006, avec une touche d’orange en plus. Très bon.

La gamme de base Glenallachie avec les 3 nouveaux single casks pour l'Europe

Le Kilkerran Heavily Peated « Peat in Progress » venait d’arrivé. Il était très doux,  relativement jeune et épicé, sur une fumée tourbée modérément aromatique, la brise marine, un peu d’épices boisées et de cuir. Un assemblage de 55% de fûts de bourbon et 45% de sherry.

la gamme Kilkerran dont le nouveau "Peat in Progress"

Chez The First Edition, j’ai dégusté l’Inchfad 13 ans d’Hepburn Choice, une version très tourbée d’un whisky distillé à Loch Lomond, avec de forts arômes de tourbe aromatique, vanille, quelques arômes floraux et légèrement herbacés.

Quelques uns des nouveaux embouteillages de chez Acla Da Fans

Acla proposait plusieurs embouteillages de Shinanoya, qu’ils ont récemment commencé d’importer. Le Speyburn 2004 single cask  était très bon, intense, riche, avec une douce mais relativement intense influence du sherry, sur le raisin sec, mandarine, miel, fruits exotiques et un peu de cannelle. Très bon et juteux. Le Tomatin 10 ans single cask était un autre bon whisky sherry, plus intense et épicé que le Speyburn et moins moelleux. Le Balblair 1997 Single Cask était un whisky très complexe, bien équilibré, sur le miel, des épices douces, un peu de goyave, mandarine et autres fruits exotiques. Très agréable. Le Bowmore 13 ans Old Malt Cask était très tourbé et propre, avec de forts arômes boisés et un peu de bois mouillé. En plus de ces embouteillages pour Shinanoya, j’ai dégusté le Ben Nevis 1998 20 ans pour Liquid Treasures, une version douce, sucrée et un peu douce de cette distillerie. Je n’ai pu résister de déguster le Macallan Concept N°1-2018, une des expressions la plus récente de Macallan pour le Travel Retail. Il était doux, rond, légèrement épicé, sur les fruits cuits, le miel et un peu de cannelle, avec une finale relativement ronde. Pas très complexe, mais agréable à boire. Il était temps de déguster un Royal Lochnagar  1971 Douglas Laing Platinum très doux, riche, légèrement floral et épicé,  avec une belle influence ronde de vieux sherry. Le Laphroaig SMWS 29.128 était un des meilleurs whiskies que j’ai pu déguster pendant la soirée, avec une fumée tourbée complexe, maritime, d’agréables arômes ronds de sherry, qui donnaient un bel équilibre et fruité au whisky. L’Octomore 9.2 pour Travel retail était partiellement maturé dans des fûts de vin rouge. Le whisky était très tourbé, intense, relativement mature pour son âge, avec des arômes de vin rouge épicé. Finalement, j’ai dégusté le  Highland Park 18 ans pour Travel retail : il était moelleux, bien équilibré, doux, et légèrement fumé, sur les fruits secs et cuits, un peu d’orange, de mandarine et raisins secs. Une surprise agréable.

Le Johnnie Walker Ghost & Rare Port Ellen

Sur le pont supérieur, chez House of Single Malts, un certain nombre de whiskies de Diageo étaient présents, dont le Johnnie Walker Port Ellen,  un whisky moelleux à très moelleux, avec une fort présence de whisky de grain, une légère influence maritime et tourbée. On peut sentir le Port Ellen dans ce blend, mais la proportion ne dépasse probablement pas quelques pourcent. On sent également l’âge, même si il reste doux et pas excessivement complexe.

Quelques uns des Whisky-Hood et Riegger's Selection


 
Chez Alexanderweine, Schuller Keller, Fasster et Happyness, je n’ai pas noté la présence de nouveaux whiskies. Par contre, j’ai vu un certain nombre de whiskies intéressant chez Whisky Hood. J’ai commencé par un très bon Clynelish 1995  pour Riegger, cireux, doux  et fruité, avec le sherry bien intégré et pas dominé par le sherry. J’ai ensuite déguster le Peat Bog Sherry Cask de Whisky Cask, un bon whisky, boisé, épicé, maritime et tourbé, légèrement jeune, mais avec une belle influence douce du sherry. Le Whisky Cask Irish sherry était très agréable et très fruité, doux, avec une abondance de mangue, de fruits exotiques et une belle structure.  Un des meilleurs « jeunes » single malt Irlandais que j’ai dégusté.

Je me suis ensuite rendu chez Awico pour y déguster les nouveaux Whisky Chamber. Willy a commencé de me servir un très élégant, complexe, doux et bien équilibré Tormore, relativement subtile, légèrement moelleux et sur des épices douces. Limité à 30 bouteilles, je ne pense pas qu’il restera longtemps disponible. Vaut le détour.  J’ai continué avec deux Lagavulin Quarter Cask, le buai an diabhail of Islay, en commençant par la version en fût de Porto, un malt intense, épicé, maritime, tourbé et fumé, avec le Porto contribuant à une belle douceur à l’ensemble. Le Porto était bien intégré et non dominant. Très bon ! Le fût de Rhum était différent, moins tourbé et maritime, mais plus doux, rond, et vineux également.  Deux Lagavulin bien différents mais très bons. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut déguster des Quarter Casks de cette distillerie. Finalement, j’ai dégusté le Speyside Aingeal 10 ans : un single malt très rond, vineux, légèrement épicé du Speyside, sur le raisin, les épices, de légères notes herbacées et de baies noires. C’est également mon premier Glenfarclas maturé intégralement en fût d’Amarone.

Quelques uns des Whisky Chambers single casks

Je me suis ensuite rendu chez World of Whiskies pour y déguster leurs nouveaux whiskies. Le premier était un Imperial 1997 de Carn Mor de World of Whisky (WoW), un bon whisky, moelleux, délicat, doux, presque sucré, avec de doux arômes herbacés. Le Dalmore 27 ans Carn Mor for WoW était moelleux, très complexe et bien équilibré, modérément floral, épicé et herbacé. Si seulement les versions officielles de la distillerie étaient si bons. L’Edradour 2008 STFC pour WoW était un très bon whisky, relativement très sherry, intense, rond, sur un mélanges de fruits secs et juteux et une touche d’épice L’influence du sherry est forte à très forte, mais sans défaut ou arômes caoutchouteux. D’un excellent fût de sherry. Le Glenfarclas 1998 OB pour WoW était une version relativement sèche et herbacée de cette distillerie. Pas le whisky le plus typique, mais bien fait. Du côté tourbé, j’ai dégusté un Ardmore 2003 for Best 3 star Hotels of Switzerland, légèrement juvénile, léger et frais, modérément tourbé et aromatique, sur une élégante et subtile fumée tourbée.  Le dernier était un Bunnahabhain 7 YO Heavily Peated for WoW , un version très intense et tourbé de cette distillerie, mature, maritime, avec de légers arômes salés et huileux.

Quelques uns des embouteillages exclusifs pour World of Whisky

S’approchant des 20 heures, les bateaux étaient bondés et les déplacements difficiles. J’ai néanmoins réussi à traverser le pont et de m’arrêter au Bar Du Nord à Carouge. Ils avaient plusieurs nouvelles bouteilles, dont un Linkwood 40 ans pour Sestante et un vieux Balvenie « As we get it » 106 Proof, que je dégusterai plus tard à la maison.  Le Tamnavulin 22 ans OB 45% était un excellent vieux style de sherry du Speyside, avec une légère, mais juteuse et fruitée influence du sherry, d’agréables arômes floraux ronds et un peu de miel. Très bon. Le Blair Atholl 80 Proof était un bon whisky herbacé, floral, rond, légèrement aromatique et amer, très différent du style actuel. J’ai conclu par le Glen Grant 25 ans pour Mainardi embouteillé dans les années 1970s ou début des années 1980 : un Glen Grant très élégant, subtile, moelleux et fruité, avec de belles épices douces, fruits secs et confits.

Un joli carousel plein de raretés au The Bar du Nord

Chez Glenfahrn, je n’ai pas vu de nouveaux embouteillages depuis Zürich, à l’exception des Claxton’s qui seront dégustés séparément. Ils avaient également plusieurs whiskies de grain. Murray McDavid était si populaire que je n’ai pu les approcher !

les Claxton's single malt chez Glen Fahrn.

La fatigue faisant son effet, j’ai fait mon dernier arrêt chez Ramseyer’s Whisky Connection pour y déguster un très bon, riche, intense, floral et relativement complexe Aberlour 12 ans de The Maltbarn. Embouteillé brut d’un fût de bourbon, il était agréable de déguster une version bourbon de cette distillerie. Le Glenrothes 22 ans de Maltbarn offrait un contraste saisissant : il était moelleux, légèrement tendre, avec un peu de tabac et de légers arômes fruités. J’ai mieux apprécié le Glenburgie 23 ans embouteillé pour Ramseyer, un très agréable whisky, complexe, intense, modérément floral et herbacé, avec un équilibre remarquable et des épices douces. Un bon rapport qualité –prix. Merci Markus.

Une partie de la selection de Ramseyer's Whisky Connection

 

Sur ce, il était temps de prendre le train du retour.

J’ai fortement apprécié ce salon à Lucerne et le nouveau bâteu, le Diamant, était très agréable, avec son pont large.  Vers 19-20h, les bateaux était si encombrés que je n’ai pu visité tous les stands, tels que le Trésour du Chai. Ma seule remarque était le nombre limité de crachoirs !

A l’année prochaine !
Patrick, 26 avril 2019.