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Whisky Schiff Luzern, 30 Mars-01 Avril 2017

http://www.whiskyschiff-luzern.ch/

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Comme l’année passée, je me suis rendu à l’événement le vendredi afin d’éviter la foule dense et compacte du samedi

Même si l’événement a été déplacé à la fin du mois, un certain nombre de nouveautés ne sont pas arrivés à temps.

La distillerie mobile de Lüthy

Un beau soleil nous invitait au salon et se déplacer entre les stands à 17.00 était aisé. Afin de maintenir mes habitudes, j’ai commencé par le stand d’Acla da Fans et par un vieux Speymalt 1974 embouteillé par Gordon & MacPhail. Ce vieux Macallan était agréablement floral, riche, intense et relativement épicé, sur des arômes doux et ronds de raisins et fruits sec. Une belle façon pour commencer.

Le BenRiach 1977 PX finish 34 ans était riche et moelleux, avec un mélange d’épices, d’aromes boisés qui contrastent avec les arômes doux et fruités.  Même si le Speymalt était embouteillé à 40%, il semblait plus intense que le BenRiach.

Il s’ensuivit d’une dégustation de la nouvelle gamme de Bowmore pour le Travel Retail, a commencé par le Bowmore 10 ans, très doux, légèrement marin, avec une abondance de raisins et autres fruits secs. Pas des plus complexes, mais agréable. Le 15 ans est élaboré avec des futs de bourbons de premier remplissage, ce qui contribue a des arômes boisés et vanillées, avec un peu de gingembre, ainsi que sur de la fumée tourbée et des arômes marins. L’influence du sherry était plus douce sur le 18 ans que le 10 ans, mais plus complexe et relativement caoutchouteux.

La nouvelle gamme de Bowmore travel retail cheu Acla da Fans, ainsi que quelques uns de leurs embouteillages.

Le nouveau Laphroaig Four Oak était faible en intensité, et ressemblait presque à de l’eau de mer tourbée. Même si il est fait mention de fûts de chêne européens, l’influence du sherry, si il y en a, était des plus discrètes. Le Laphroaig Brodir Batch 2 avait une légère influence douce-sucrée, sur de forts arômes épicés et boisés. Relativement fumé et rugueux. Il semblait également jeune.

Je me suis rendu ensuite chez World of Whisky pour y déguster quelques versions officielles du groupe Chivas, a commencé par le Longmorn Distiller’s Choice 40%. Un whisky doux, rond, floral, légèrement épicé et herbacé, avec d’agréables aromes doux et fruités. Relativement bon et intense pour ses 40%. World of Whisky/ Waldhaus am See  a réussi à obtenir un Glenlivet Single Cask sherry pour eux. Ce Glassachoil 14 ans était doux, épicé, intense, fruité, sur les raisins et fruit secs, un peu de fruits tropicaux et de baies rouges.

Le Glenlivet single cask pour World of Whisky

J’ai passé passablement de temps chez Monnier, car je n’avais pas eu le temps de les visiter l’année passée. Le Bruichladdich 11 ans Spécial Bottling pour le whiskyschiff était relativement acidulé, légèrement tourbé et minéral. Relativement atypique. L’Inchgower 33 ans 1982 Dark Sherry de Jacques Wieber était très moelleux et doux, dominé par des arômes de caramel salés. J’ai également dégusté un bon Caol Ila 16 ans d’âge de Valinch & Maillet, un whisky tourbé et goudronneux sur un sherry relativement doux. Un whisky avec un bon rapport qualité-prix. J’ai saisi l’opportunité de discuter avec Davide Romano, le co-fondateur de l’embouteiller indépendant Valinch & Maillet, une compagnie fondée fin 2015 et qui a embouteillé jusqu’à maintenant 26 ans fûts de leur stocks. Alors que Davide vient du domaine financier, son partenaire est un vétéran de Ian Mcleoads/Glengoyne. Apparemment, ils ne rencontrent pas de difficultés de trouver des fûts, mais par contre,  en trouver un de bonne qualité est une tache ardue.

Quelques uns des embouteillages récents de Jack Wiebers (en haut) chez Monnier et Davide de l'embouteilleur indépendant de Valinch & Maillet (en bas).


Je suis ensuite retourné sur le stand de World of Whisky pour y déguster quelques embouteillages pour le Waldhaus am See. Le Glenlossie 1997 19 ans Signatory Cask 1132 était très bon, doux, moelleux, fruité à très fruité, sur le melon, le cassis, la groseille et la mirabelle. Simplement excellent et avec un très bon rapport qualité-prix. Un des meilleurs Glenrossie récent que j’ai dégusté ces dernières années. Le Cambus 1976 40 ans Waldhaus am See était un excellent whisky de grain, doux, moelleux, fruité à très fruité, sur les céréales cuites, des épices subtiles, un peu de pêche et d’abricots. Très bon et bon marché comparé au Cambus 40 ans Special Release. Le Glen Garioch 1990 26 ans Waldhaus am See était intense, épicé à très épicé, relativement aromatique et sur le gingembre. Le Caol Ila 1995 21 ans Waldhaus am See m’avait laissé une excellente impression, intense, avec une fumée tourbée complexe, séche, et maritime, sans rugosité, mais avec une belle douceur.

Un des embouteillages exclusifs de World of Whisky/Waldhaus am See

Chez Lateltin, l’importateur suisse de Springbank, j’ai vu la dernière bouteille de Local Barley sur l’armoire et j’ai poliment laissé passé devant moi. Malheureusement, cette personne était là pour acheter cette bouteille que je souhaitais acquérir. Néanmoins, j’ai eu au moins eu l’occasion de le déguster et je l’ai bien apprécié. Certains on mentionné son prix élevé (£125 ou 145 CHF en Suisse). Ce prix semblait correct, sachant qu’il était produit à partir de bere barley, un ancien type d’orge à 2 rangées, qui a un rendement à l’hectare et en alcool inférieur aux orges modernes. Le whisky était frais, très gras-cireux, relativement salé et intense, sur la vanille et un peu de melon. Un style qui m’a laissé une bonne impression. Par contre, le nouveau Springbank 12 ans brut de fut 54.2% était moins à mon goût, avec de forts arômes de caoutchouc. J’ai également pu déguster le nouveau Kilkerran 8 ans Cask Strength qui est actuellement mis en bouteille. Le whisky est légèrement tourbé, relativement épicé, boisé et cireux, avec un peu de gingembre, de brise marine, une touche d’agrumes, dont un peu de mandarine.

Deux embouteillages officiels de Springbank

L’Arran Bodegas Tradiction 14 ans et un nouveau Arran vendu en coffret avec une bouteille de sherry Pedro Ximinez de 20 ans d’âge. Il était très doux, marqué par le raisin, relativement épais et sur le raisin sec. L’influence du PX était forte à très forte, et bien qu’il dominait le whisky, il n’était pas désagréable.

Le whisky suisse Säntis proposait un petit single cask de Säntis sherry finish, qui était une combinaison du tourbé Dreiflatigkeit avec du Säntis non-tourbé maturé dans des ex-fûts de bière. Même si la combinaison de whisky tourbé et non-tourbé semblait fonctionnait, je trouvais que les arômes de houblon ne se mariaient pas trop bien avec les arômes richement végétaux et légèrement caoutchouteux de l’affinage en sherry.

La gamme de Säntis single malts

Sur un autre stand, la plupart des nouveaux embouteillages de Teeling étaient disponibles. Ayant l’occasion de déguster le Revival Port et Rum finished en fin d’année passée, je ne pouvais résister  à déguster le nouveau Teeling 24 ans avec 3 ans de maturation en ex-futs de Sauternes. Le whisky était moelleux à très moelleux, doux, fruité, avec de légers arômes sirupeux, avec un peu de raisin blanc et de cassis. Même si je ne suis pas un grand fan des affinages en fûts de Sauternes, je trouvais que cela fonctionnait très bien avec ce whisk(e)y. Lors de ma discussion avec le Marketing Manager de Teeling, Hugh Mac Gabhann, ils ont commencé de produire dans leur nouvelle distillerie il y a deux ans et 600,000 de litres d’alcool (pot still de triple distillation) furent produit l’année passée. Pendant l’été, une partie de la production fut élaborée avec de l’orge tourbée à 64 ppm. Un partie de whisk(e)y fut également produite avec du seigle. Ils ont planifiés également de produire du single pot still.

Un très bon Teeling 24 ans Sauternes cask finish

Johnett est un single malt Suisse distillé dans le canton de Zoug. Par le passé, j’avais dégusté les embouteillages et j’ai profité de cette occasion d’y déguster leur nouveau single cask (fût N°74) maturé dans un fût de bourbon. Un whisky bien équilibré et très doux, plus épicé et complexe que les versions standard, avec de légers arômes fruités. Très buvable. Plus loin, chez Whisky Universe, j’ai dégusté le Wemyss 1989 26 ans Cream of the Crop distillé à Glen Garioch, un très bel exemple de cette distillerie, relativement tourbé et minéral, moelleux, cireux et herbacé, sur le miel et avec un peu de fumée minérale et aromatique. Délicieux et un whisky à déguster, en particulier pour tous les fans de cette distillerie.

Un Johnett single cask bourbon

The First Edition avaient plusieurs nouveaux whiskies que je n’avais pas dégusté, a commencé par un Benriach 1989 floral, doux, relativement complexe et légèrement fruité. Très bon. Le Glen Garioch 1991 était aromatique à très aromatique, modérément épicé et légèrement austère. Relativement bon. L’Ardmore 1996 était très doux, non-tourbé et relativement monolithique. Mon dernier verre sur ce stand fut le plus cher de ma soirée (50 CHF pour 1 cl). Il s’agissait du Port Ellen 1983 sherry de leur série Author : un excellent whisky, très tourbé, maritime, intense, fumé, sur une combinaison de sherry doux et sec, un peu de fruits rouges, de fruits secs, d’orange et de mandarine. Une belle combinaison entre la tourbe et le sherry.

Le Port Ellen sherry 1983 et la plupart des embouteillages The First Editions

Chez Alexander Weine, j’ai dégusté le nouveau Wolfburn Northland. Un bon whisky, relativement huileux, légèrement minéral et poussiéreux, avec une fraiche influence boisée et de vanille. Moins complexe et épicé, mais plus boisé que l’Aurora. Les étiquettes de Lady of the Glen sont désormais imprimés en fontes plus épaisses, mais restent néanmoins difficiles à lire. Le Speyside Dark Sherry 22 ans n’est pas un whisky anonyme du Speyside, mais de la distillerie Speyside. Il était très bon, doux et moelleux, floral  à très floral, avec un peu de raisin et fruits secs, diverses épices et une touche de caramel mou. Bien fait et sans caoutchouc. Je n’avais pas trop apprécié les jeunes versions de cette distillerie, mais je trouve que ce whisky mature bien avec l’âge, comme par exemple, avec Littlemill. L’Aultmore 23 ans de Lady of the Glen était un de mes préférés du jour, très complexe, doux et moelleux, avec une attaque initiale douce et tendre, avant de gagner en intensité et de délivrer de très bons arômes  de melon, melon mielleux, un peu de banane et de fruits tropicaux. Woaw. Un whisky a savouré.  Dans la gamme Ultimate Van Wees, la majorité des nouveaux produits est d’environ 7-8 ans d’âge, c’est pourquoi mon choix s’est porté sur le Blair Athol 1988, un whisky riche, robuste, relativement fumé et épicé, mais avec une finale relativement amère-aromatique et trop caoutchouteuse à mon gôut.

Un excellent Aultmore 23 ans de the Lady of the Glen

 

Chez Cadenhead’s, plusieurs versions affinées en fût de vins étaient présentent. Sur recommandation, je me suis laissé tenté par le nouveau Dufftown 38 ans. Un whisky qui a besoin de temps pour respirer. Un whisky relativement tendre et extrêmement moelleux Agréable, mais semblait fatigué (à moins que cela fut moi).

le stand de Whisky Hood, avec la nouvelle série Circus sur l'armoire en haut à gauche

Chez Whisky Hood, la nouvelle gamme Circus était disponible et j’ai opté pour le Springbank 15 ans Port Matured embouteillé pour Awico, un fanatique bien connu de Springbank. Même si je ne suis pas un fan d’affinage en fûts de Porto, la maturation complète dans de type de fût apportait douceur et fruité sur un très bon vieux style de Springbank, relativement fumé et minéral, sur la brise marine et des arômes doux. Bonne sélection Willy !

Pour clore la soirée, je me suis arrêté chez the Stillman. Malheureusement, suite à différents problèmes, la plupart des nouveaux embouteillages ne sont pas arrivé, mais le Springbank 1998 18 ans sherry y est parvenu. Un très bon Springbank, doux, maritime et complexe, bien équilibré et fruité. Le dernier verre fut un bon Glenrothes 26 ans de Single Malts of Scotland embouteillé ces années. Une version florale et parfumée, élégante et légèrement fruitée.

Un très bon Springabnk sherry cask chez the Stillman

Après 6.5 heures passées à Lucerne, il était temps de prendre le train du retour. J’ai fortement apprécié cet événement, car j’ai pu y déguster un grand nombre de nouveaux produits, de rencontrer et de discuter avec plusieurs amateurs de whiskies et des détaillant très sympas. Entre 19h et 21h, la circulation entre les stands était difficile, sans quoi, elle était relativement bonne. L’eau était disponible en quantité, mais seulement peu de stands disposaient de crachoirs. Cela devrait être fourni par les organisateurs, car les bateaux peuvent devenir occupés et chauds.

L’événement était bien organisé et le prix d’entrée correct (15 CHF +3 CHF pour le verre) et le prix de la plupart des whiskies que j’ai dégusté entre 3 et 8 CHF par cl. Les frites et le whiskyburger que j’ai mangé à la sortie étaient également fort bons.

Même si le temps passer sur les bateaux fut long, je n’ai pu déguster toutes les nouveautés, ni visiter tous les stands, en particulier les quelques nouveaux whiskies suisses tels que le Langatun Sherry finish Cask Strength ou les nouveaux Rügger ou Telser (Lichtenstein). Parmi les embouteilleurs indépendants,  j’ai observé un trou dans les whiskies de 10 à 20 ans d’âge, car les nouveaux embouteillages soit  jeunes à très jeune (6-8 ans) ou relativement vieux (>20 ans).

Slainte
Patrick, 07 Avril 2017