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Revue de l’année whisky 2011
L’année 2011 fut riche en divers événements.
Le plus surprenant étant certainement la renaissance du whisk(e)y irlandais, en particulier du Pot Still, avec les excellents whiskies de Middleton, l’expression brut de fût du Redbreast et le Power’s John Lane.

Au cours du 19eme et début 20eme Siècle, le whiskey irlandais était considéré comme le meilleur whisky au monde et commandait  des prix supérieurs à son homologue écossais. Ces nouveaux produits permettront-ils au whiskey Irlandais de regagner une partie de sa notoriété ? Peu de temps après ce lancement, le whiskey irlandais va perdre son Independence, avec l’annonce toute récente de l’offre de rachat de l’indépendant irlandais par le géant américain Beam. Le whisky irlandais est désormais entre les mains des américains, français (Pernod  Ricard propriétaire d’irish distillers) et britanniques (Diageo propriétaire de Bushmills).

Au sujet des whiskies du monde, j’ai eu la chance de passer quelques jours dans le Kentucky et d’y visiter un certain nombre de distilleries. L’industrie américaine est très dynamique, avec la création de nombreuses distilleries artisanales et d’expérimentations diverses (p.ex., le projet de Buffalo Trace avec différents arbres). C’est également un miroir de ce qui se passe dans d’autres pays européens (p. ex., la Suisse). Au moins, les distillateurs du monde essaient d’innover alors que les écossais restent fort conservatifs.

Lors de mon dernier périple écossais, j’ai eu le privilège de visiter la distillerie de Loch Lomond. Certains critiques la qualité des ses produits, mais ils se vendent aussi bien voir mieux que des marques plus célèbres et ils n’hésitent pas à innover, avec de nouveaux types de levures ou la distillation de malt en continu.

Pourquoi les distilleries se limitent uniquement à la « distillers yeast » ? Il est clair qu’ils veulent maintenir la consistance de leur produits, mais pourquoi pas essayer de faire de petites productions avec un type de levure différent, comme certains distilleries le font avec le production de malt non-tourbé/tourbé  (p. ex., Knockdhu ou Caol Ila)?

En parlant de résurrection, cela fait 10 ans que Bruichladdich a rouvert ses portes. Après 10 ans de provocation et d’innovation, le Bruichladdich Ten vient d’être lancé, permettant enfin d’obtenir une continuité dans la gamme,  et pour les produits Port Charlotte et Octomore un peu plus tard ? La mode de l’ACEing semble être révolue, mais l’innovation continue, avec par exemple leurs single malts issus d’orge d’une ferme unique. Sous quelle forme va prendre la renaissance d’Annandale ? Attendons et souhaitons leur bonne chance.

Si on se préoccupe des rumeurs, alors Glen Keit devrait sortir de son sommeil. La nouvelle distillerie d’Huntly semble quant à elle être dans un état de léthargie. Lors de mon passage au mois de Septembre, aucune trace d’activité était visible. Tamdhu respire à nouveau, grâce à ses nouveaux propriétaires, Ian MacLeod, mais les dernières aires de maltage Saladin ont trépassé.

2011, l’année de collectionneurs ?
En mai 2011, j’ai publié un article sur les collections de whisky. Par coïncidence ( ?). des articles ou reportages similaires sont apparus dans Whisky Advocate (précédemment Malt Advocate), sur la télévision (CNBC) ou la presse régionale (NZZ). Les prix pour les vieilles bouteilles atteignent des sommets et les «Whisky Market Index » sont en progression constante (à l’opposé de la bourse des marchés financiers). Est-ce que le plateau va être atteint en 2012 ? Je  doute, car les Brora, Ardbeg des années 70, Bowmore des années 60 sont des joyaux du passé qui ne seront certainement plus jamais reproduits.
En parallèle, le nombre de spéculateurs croît et certains produits fort recherchés (p. ex., Port Ellen Annual Release) sont vendus avant leur mises sur les étagères.
Les Prix ? Si on parle des vieux Glenfiddich ou Highland Park 50 ans, alors, il faut avoir un très gros porte-monnaie. Même si vous vous intéressez aux versions un peu plus jeunes (p. ex. Glenfiddich ou Bunnhahbhain 30 ans), les prix sont particulièrement élevés. Sachant qu’une boîte peu coûter £35 à la distillerie, pourquoi ne pas vendre l’emballage en option afin que l’amateur intéressé seulement au contenu puisse économiser £50 sur le prix final (et économiser de la place dans son armoire).

A bon entendeur, les producteurs ne pourrait-il pas se mettre d’accord sur les formats standard ? Cela faciliterait le rangement des bouteilles dans nos armoires et celles des détaillants.

 

La littérature sur le whisky prolifère
Jusqu’à présent, j’ai acheté quasiment l’intégralité des ouvrages publiés sur le sujet. Mais cette année, les livres comment de s’accumuler et de nouvelles publications sont attendues pour 2012. Au moins, on aura l’embarras du choix.

Point remarquable, même si la quantité augmente, la qualité est généralement très bonne et la plupart fort instructifs, si l’on excepte certaines compilations d’articles de wikipedia vendues à des prix exorbitants.  Le livre qui a créé la surprise était «  101 whiskies to try before you die» de Ian Buxton, qui s’est vendu d’avantage que tous les autres ouvrages sur le whisky réuni. La recette ? Une sélection de whiskies à prix corrects. Félicitations Ian !

Embouteilleurs indépendants
Les embouteilleurs indépendants ont embouteillé un certain nombre de whiskies remarquables, parmi lesquels un certain nombre de malts âges de distilleries considérés par certain comme deuxième choix (p. ex., Tomatin, Caperdonich ou Bunnhahbhain). Le nombre d’indépendants est en hausse, avec un certain nombre de détaillants lançant leurs propres gammes. Pour l’acheteur potentiel,  il est facile de se sentir perdu. De plus, un certain nombre d’indépendants partage un même fut ou mettent en bouteilles des malts de la même distillerie et du même millésime (p. ex., Tomatin 1976). Vous êtes perdus ? C’est normal…

Ne s’agit-il que d’une impression, mais la plupart des expressions âgées des indépendendants commencent à « montrer » leur âge avec un sentiment de fin de stocks ?

Les vieilles compagnies d’embouteilleurs indépendants tels que Gordon & MacPhail ou Cadenhead’s ont des programmes de remplissage leur permettant d’assurer la continuité d’apport en nouveaux whiskies. La question reste ouverte pour les plus petits qui n’achètent que des fûts matures. Si les ventes de whiskies (single malts ou blends) continuent de progresser, le nombre de fûts en circulation sur le marché va s’assécher.
Avec la situation économique en Europe et dans d’autres pays tels que le Japon, les prévisions de vente pour 2011-2015 ne sont elles pas trop optimistiques ? Dans ce cas, un « whisky loch » (surstock) n’est pas loin.

Foires au whisky
Comme avec les embouteilleurs indépendants, il me semble que le nombre de foires et salons dédiés au whisky ne fait que de croître, car tout un chacun veut organiser son propre événement afin d’attirer de l’attention (publicité) et d’en tirer des bénéfices économiques. Avec les distillateurs devant payer leurs stands et mettre à disposition des bouteilles, il n’est pas étonnant que l’offre est parfois limitée. Heureusement, à certainement évènements tels que les Whisky Schiff ou Limburg, on paye pour chaque cl consommé et dans ce cas, les organisateurs n’hésitent pas à ouvrir de belles bouteilles. L’autre exception notoire est le Whisky Show London, auquel j’ai participé pour la première fois. Avec l’entrée, la dégustation est libre de tous les whiskies standard et premium, avec les Super premiums payants. Un excellent évènement que je recommande chaudement.

 

Et pour terminer, Whisky-news sera toujours disponible en 2012, sans publicité, avec plus de notes de dégustations, des reportages et des distilleries in focus supplémentaires. Le nombre de lecteurs continue d’augmenter et j’espère que vous continuerai d’apprécier son contenu.

Patrick

 

www.whisky-news.com ©08 Jan 2012