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Voyage whisky au Japon

Pour la gallerie photo, cliquez ici

Partie 1:

Après avoir visité la majorité des distilleries de malt d’Écosse, quelques distilleries de Bourbon et une distillerie en Suisse, l’envie de visiter des distilleries au Japon était très forte. Devant me rendre au Japon, j’ai saisi l’opportunité de prolonger mon séjour de quelques jours, non seulement pour y visiter des distilleries, mais également certains bars, dont la sélection de vieux Single Malt est peut-être plus importante que dans son pays natal. Puisqu’il s’agissait de mon premier séjour au Japon,  j’en profite pour y décrire le récit de mon voyage dans ce pays particulier.

Jour 1 et 2 : Zurich-Tokyo-Yamazaki-Kyoto
Après 12 heures de vol,  l’atterrissage s’est fait en douceur sur l’aéroport  de Tokyo Narita à 09.00. Mon plan initial était de me rendre directement depuis Tokyo pour Sapporo afin d’y visiter la distillerie de Yoichi sur l’ile d’Hokkaido. Malheureusement, en raison de l’isolement de la distillerie, il n’était pas possible de s’y rendre et de retourner sur Tokyo le même jour. C’est pourquoi, j’ai décidé de visiter d’abord la distillerie de Yamazaki, située à proximité de l’ancienne capitale du Japon, Kyoto.

Vue du Mont Fuji lors du vol Tokyo-Osaka

Mon vol avec Jetstar de Tokyo à Osaka s’est bien passé, avec atterrissage à l’heure. Malheureusement, lorsque je me suis rendu au guichet de train JR, pour me rendre pour Yamazaki, j’ai découvert que l’aéroport de Kansai-Osaka n’était pas le même que l’aéroport d’Osaka. Je me trouvais à 60 km au Sud du centre d’Osaka, dans la direction opposée à Yamazaki. De plus, le conseiller était incapable de m’offrir une solution, autre que de me rendre à la gare principale d’Osaka et de se renseigner là-bas. Par chance, Yamazaki se trouve sur la ligne fréquentée entre Osaka et Kyoto. Malgré ce contre-temps, je suis arrivé à l’heure à mon rendez-vous. J’étais à 15.00 à la réception de la distillerie !

Après toutes ces émotions, Yoshio Myojo, general manager et blender chez Suntory m’a guidé pour la visite de la distillerie de Yamazaki.

La première impression de la distillerie


Yamazaki était la première distillerie de whisky au Japon, construite en 1923 par Taketsuru. Depuis sa fondation, la distillerie fut agrandie, rénovée et reconstruite. Avec l’exception des alambiques présents dans les jardins, il ne reste plus rien de la distillerie d’origine. La distillerie est impeccablement propre, moderne, avec chaque section verrouillée par des portes.  

La distillerie est équipée de deux mash tuns, dont un avec une impressionnante capacité de 18 tonnes. Le mash est ensuite transféré dans l’un des 8 washbacks en bois ou l’un des 10 en acier inoxydable et la levure ensuite ajoutée.

L'énorme mash tun avec le petit en arrière-fond

 

Les washbacks en bois

Alors qu’en écosse la majorité des distilleries n’utilise qu’un seul type de levure, Suntory souligne l’importance d’ajouter une combinaison de levure à bière pour générer un distillat élégant et fruité. La première fermentation dure entre 65 et 75 heures, avant d’être distillé dans une paire d’alambiques. La salle des alambiques originelle dispose de paires d’alambiques (spirit et wash stills), qui sont tous différentes. Certains ont des wash stills avec un refroidissement par worm tubs (serpentins) alors que les autres sont refroidis par des condensateurs, en plus de formes différentes.  Pour les spirit stills, c’est un mélange d’alambiques en forme d’oignon, de lanterne, avec ou sans balle et un lyne arm droit ou descendant. La salle des alambiques, avec ses deux rangées d’alambiques est une vue impressionnante, ressemblant à la salle des alambiques de Glenrothes (surnommée la Cathédrale). Non seulement la vue est impressionnante, mais les reflets dorés des alambiques donne l’impression qu’ils sont plaqués or.

Les wash stills de Yamazaki, tous de formes différentes ou les lynes armes avec des angles différents

 

Et les spirit stills


Yamazaki n’utilise pas seulement de l’orge non-tourbée récoltée partout dans le monde, mais également de l’orge très tourbée (40 ppm). L’échantillon de Yamazaki très tourbé âgé d’environ 15 ans est un whisky doux et fruité, avec une tourbe intense, sans le côté sec associé à certains whiskies d’Islay.
La distillerie remplis quelques fûts sur site, alors que la plupart des fûts sont maturés hors site. Le chai que j’ai visité ressemblait fortement à un bunker suisse pour avions. La distillerie emploie environ 50 employés, dont la plupart travaillant sur la ligne d’embouteillage, que je n’ai pas pu malheureusement visiter. La distillerie fonctionne 7 jours par semaine. La production est contrôlée par ordinateur. Deux personnes par shift assurent la production du whisky.

Depuis l’avènement du whisky Highball en 2008, l ‘intérêt pour la whisky a connu une forte croissance au Japon et Suntory n’arrive pas à satisfaire la demande des consommateurs. Pour la plupart des consommateurs japonais, consommer un Highball n’était pas assimilé à boire du whisky. Alors que le whisky était considéré comme une boisson pour les grands-parents, les jeunes le considère désormais comme une boisson tendance.

A l'intérieur d'un chais en béton


Suntory est fière d’avoir son Yamazaki 2013 Sherry élu comme meilleur whisky du monde par Jim Murray. Néanmoins, la compagnie préfère mettre en évidence la qualité de l’ensemble de ses produits, en insistant que chaque produit est un produit de haute qualité pour chaque produit de sa gamme.

Après la visite de la distillerie, je fus convié à la dégustation de plusieurs expressions (échantillons) de la distillerie, incluant un Yamazaki Mizunara d’environ 30 ans qui était délicieusement doux, fruité, sirupeux et complexe, issu d’une maturation dans un fût de chêne japonais. La complexité du whisky était remarquable et j’ai adoré son côté doux et fruité. D’après Yoshio, la maturation dans des fûts de Mizunara est un processus lent qui a besoin au moins de 30 ans pour développer tout son potentiel. Si seulement j’avais pu avoir une bouteille entière de ce Mizunara !

Comparé au Mizunara, l’échantillon issu d’une maturation exclusive en fût de chêne américain était plus crémeux, propre, moins fruité et complexe, mais également d’avantage sur la vanille. La version maturée en fût de chêne européenne (environ 25 ans) était très foncée, presque noire, avec d’intenses notes de sherry, sur des fruits secs et noirs, du chocolat noir et de grains de café torréfiés. En bouche, quelques notes tanniques et boisées astringentes sont discernables, associées avec d’agréables notes fruitées. Très bon.


Après quoi j’ai pu dégusté in Yamazaki d’environ 15 and maturés dans des fûts de chêne français (sessile oak). Ce whisky a maturé pendant 13 ans dans un fût d’ex-bourbon avant de passer 2 ans dans le fût de chêne français. Ce fût apporte une douceur supplémentaire au whisky, sans toutefois le dominer. Un échantillon particulier était un Yamazaki d’environ 15 ans dont les têtes de fûts étaient composées de bois de cèdre. Le bois de cèdre est un bois tendre, et si les douves seraient faites de ce bois, le distillat s’en échapperait.
Le parfum du bois du cèdre est immédiatement apparent, accompagné de notes de lavandes, aussi bien au nez qu’en bouche, ce qui rend ce whisky unique et difficile de comparer avec les autres Yamazakis.  Sur ces bonnes impression et dégustation de Yamazaki, j’ai continué ma route pour Kyoto.


Partie 2 :

Jour 2


Depuis la distillerie de Yamazaki, j’ai pris le train pour Kyoto, déposé mes affaires à l’hôtel à proximité de la gare, avant de me rendre au Bar Calvador. Bar Calvador est relativement facile à trouver, avec le logo du bar clairement visible depuis la rue. Comme la plupart des bars au Japon, il est petit, avec quelques tables, relativement obscure, mais avec des sièges confortables et un mur de bouteilles. La spécialité du Bar Calvador est le Calvados, mais la sélection de whiskies est importante, en particulier, dans la gamme Manager’s Dram.

Hiroyuki Takayama et son Bar Calvador à Kyoto


Pour mon premier whisky au Japon, j’ai sélectionné le Glendullan Manager’s Dram, un whisky très doux, bien équilibré, doux et fruite. Un excellent vieux style de Glendullan. Le deuxième fut l’Aberfeldy Manager’s Dram, un whisky du même type que le Glendullan, mais plus lourd et mielleux. Le Mortlach Manager’s Dram avait une influence plus modérée du sherry que les deux précédents, relativement épice et végétal, dans un style proche de la nouvelle gamme de Mortlach. Mon dernier Manager’s Dram était le Benrinnes. D’habitude, j’ai des problèmes avec le cote savonneux, parfume et caoutchouteux de cette distilleries, mais celui-ci avait des notes viandes et soufrée bien contenues et avec de belles notes maltées, ainsi que quelques épices. Un des meilleurs Benrinnes que j’ai dégusté jusqu’à présent. Les Manager’s Drams étaient initialement un fut de whisky sélectionné par les manageurs des distilleries de Diageo depuis une de leurs distilleries de malt et vendues exclusivement aux employés de production du groupe pour Noel.

Parmi les autres bouteilles, plusieurs vieux embouteillages pour la Scotch Malt Whisky Society (SMWS) étaient disponibles et mon choix s’était porte sur le 14.1, la première version de la distillerie de Talisker. Distille en 1976 et embouteille 8 ans plus tard, le whisky était vif, intense, épicé, poivré, relativement tourbé et maritime. Le whisky était également relativement doux, peut-être en raison de son long séjour en bouteille. Pour continuer avec la tourbe, j’ai dégusté un excellent Ardbeg 1976 cask 2396 embouteillé pour Velier, avec de délicieux arômes doux et fruité du sherry en symbiose avec d’intenses notes médicinales and tourbées. Délicieux.

Les whiskies dégustés au Bar Calvador


Le suivant whisky d’Islay était un Laphroaig 10 ans 43% d’une bouteille de 1.14L. Le nez était relativement tourbé, médicinal et sur les agrumes, principalement du pamplemousse, alors qu’en bouche, il était relativement tourbé et maritime, avec moins d’agrumes qu’au nez.


Sur recommandation du propriétaire, Hiroyuki Takayama, j’ai également dégusté le Talisker 25 ans du millésime 1975, le premier Talisker 25 ans officiel embouteillé par Diageo. Il s’agissait d’un très bon Talisker, intense, relativement tourbé, maritime et épicé, avec une importante influence du sherry.
Mon dernier whisky de la soirée fut un Brora 1972 29 ans Douglas Laing Platinum 240 bouteilles, qui me fût gracieusement offert, car il s’agissait du dernier cl de la bouteille. Le whisky était très intense et tourbé, sec et fermier, avec des notes de racines prononcées (bâton de réglisse). Un Brora diablement tourbé. Merci Hiroyuki Takayama.

Ma première visite d’un bar au Japon fut des plus plaisantes, avec d’excellents whiskies dégustés. Au niveau des prix, ils étaient, à mon avis très corrects, avec les Manager’s Dram aux environs de 2000 Yens (20 euros) pour 3 cl et environ le double pour l’Ardbeg.

Sur recommandation du propriétaire, je me suis rendu au Bar K6, situé à proximité (environ 300 m) pour y prendre un léger souper. A ma surprise, les repas étaient tous occidentaux et mon choix s’était porté sur d’excellents spaghetti carbonara. Au niveau des whiskies, la sélection de single malts était très importante, mais composée presque exclusivement d’embouteillages récents. J’ai réussi néanmoins à trouver un Glenmorangie Culloden très sherry, complexe et fruité, ainsi qu’un Glen Garioch 1989  Friends of the Oak, relativement minéral et tourbé. Il s’agissait d’un embouteillage pour l’embouteilleur japonais Accorn. La tête de fût Yamazaki Owner’s Cask estampillée ayant retenu mon attention, je demande au serveur si il y a eu encore en dégustation. Le serveur sort de l’établissement et peu de temps après, revient avec une bouteille. Le whisky était excellent, très doux, soyeux, floral et très sherry. Malheureusement, il n’y avait pas de bouteilles à vendre.

Le Glenmorangie 1971 Culloden au Bar K6 à Kyoto


Jour 2 :
Il s’agissait d’une journée culturelle sans whisky, afin de profiter du riche patrimoine culturel de Kyoto, l’ancienne capitale de l’archipel, avec un certain nombre de bâtiments listés patrimoines culturel d’importance mondiale par l’UNESCO. Brièvement, j’ai visité le temple zen de Tenrzuji et ses renommés jardins de Sogenchi dans la banlieue de Kyoto, avant de me rendre à Kenkuiran et son temple doré, Ninjo-Jo, un ancien château impérial, un tour dans le quartier de Gion réputé pour ses geishas et ses boutiques, ainsi que d’autres temples. Après une journée très intense et active, avant de prendre le bus pour l’aéroport de Kansai vers Osaka, où j’y ai passé une courte nuit.

Quelques vues de Kyoto et environs


Jour 3 :

En vol en direction de Hokkaido


Ma journée commença de très bonne heure, avec le réveil à 5.10 pour prendre le vol de 6.25 en direction de l’ile d’Hokkaido et de son aéroport New Chitose- Sapporo. Le vol fut très agréable et l’atterrissage s’est fait sur une piste recouverte d’un épais manteau neigeux. Je pris ensuite le train pour Otaru en passant par Sapporo, avant de prendre le train local pour Yoichi. Le paysage entre Otaru et Yoichi est superbe, entre collines enneigées et mer.

Vue du train entre Otaru et Yoichi: entre collines recouvertes de neige et la mer.

Finalement, vers midi, je suis arrivé à la distillerie de Yoichi. Avec ses bâtiments en brique foncées et ses toits rouges vifs enneigés, la vue était magnifique. Malheureusement, un certain nombre de bâtiments étaient fermés, dont la mash house ainsi que la boutique « raw cask », qui vend des bouteilles de Yoichi single casks à brut de fût uniquement pendant la période estivale. La distillerie ne produit pas au milieu de l'hiver et de l'été, mais depuis 2008, la production est en hausse.

Une première vision de la distllerie de Yoichi

 

Néanmoins, j’ai pu visiter la salle des alambiques au repos, un chais, une réplique de la maison de Taketsuru, le fondateur de la distillerie, et le musée Nikka, avec un certain nombre d’ouvrages ayant appartenu à Taketsuru. A l’intérieur du musée se trouvait le bar Nikka, ou l’on pouvait déguster la plupart des embouteillages Nikka, y compris les embouteillages exclusifs pour la distillerie (distillery only) pour un prix modeste. Les mesures étaient de 1.5 cl, avec un prix variant entre 750  et 1600 yens pour les whiskies que j’avais dégustés.

Le Distillery Only "Decades" range


J’ai commencé par les Yoichi décades, une gamme exclusive pour la distillerie et embouteillés à 55%. Le Yoichi 2000s était un assemblage de futs sélectionnés dans la période 2000 et 2009. Je ne me souviens plus en détails de ce whisky, mais il était intense, frais, rond et moyennement tourbé. Le 1990s (futs entre 1990 et 1999) était légèrement fumé, doux, floral et fortement influencé par le sherry, avec quelques notes de caoutchouc. Le 1980s issu d’une sélection de fûts de la période 1980-1989 est le plus vieux Yoichi actuellement disponible (plus de 25 ans). Le profil aromatique était très différent des autres, très complexe, riche, combinant des arômes modérément tourbés et sherry. Excellent.
Les autres embouteillages « distillery only » étaient des variations de Yoichi 12 ans 55%. Le « sherry and sweet » est effectivement une version très douce, avec une belle influence ronde du sherry et juste une touche de fumée tourbée. Le « woody and vanillic » fut une surprise pour moi. Je m’attendais à quelque chose de boisé et épicé, alors que le whisky était très doux, légèrement crémeux, sur la pêche, l’abricot et la vanille, avec un profil aromatique me rappelant fortement un Bourbon. Surprenant, mais très bon. Le «peaty and salty » était une version très tourbée, sèche et goudronneuse, avec une touche salée. Un whisky que j’ai fort bien apprécié.

Variations du Yoichi 12 YO distillery only


Toutes ces expressions, sauf peut-être le « sherry and sweet » étaient disponibles dans le magasin de la distillerie, très affairé et moderne. En terme de prix, les 12 ans étaient vendus pour ¥6'680 la bouteille de 500 ml et le plus cher, le Yoichi 1980s pour ¥37'800 les 500 ml (environ 280 euros).

Diverses vues de la distillerie Yoichi


Pour information, aucun tour en anglais n’était disponible, mais quelques informations audio étaient disponibles à certains endroits. On peut déplorer dans le musée le manque d’information en anglais. L’entrée était gratuite et certains whiskies étaient offerts en dégustation gratuite au deuxième étage du restaurant. Sur ce, il était temps de prendre le train du retour pour l’aéroport et prendre mon vol pour Tokyo.


Jour 4 :
Par chance, j’avais un souper d’affaire à Roppongi, juste en face du bar Cask Strength. Le bar était moderne, grand, très joli et avec une impressionnante collection de whiskies, combinant très vieilles bouteilles et embouteillages récents, principalement écossais, mais également quelques bourbons.

Cask Strength: un très large choix de whiskies: Scotch, Bourbon, irlandais, et japonais malts et blends.


Je me suis intéressé initialement à un vieux Dufftown 8 ans de la fin des années 1970s-début 1980, mais le prix étant quelque peu dissuasif (4'000 yens les 3 cl), je lui ai préféré un Black and White Springcap des années 1960s. Le prix était relativement élevé (environ 4'500 yens pour 1.5 cl), mais il était clair que ce Black and White était dans une autre ligue que les récents Black and White. Le nez était riche, légèrement tourbé, sur un vieux style de fumée grasse, sur les fruits noirs, riches et fruité, légèrement minéral et avec un peu d’humus. Vraiment très bon. 

Un bon vieux Brora 1972 à Cask Strength


Mon whisky suivant fut un excellent Brora 1972 29 ans Douglas Laing Platinum 228 bouteilles, plus rond et moins tourbé que la version dégustée à Bar Calvador. A 4'000 yens les 3 cl, c’était une excellente affaire, considérant les prix actuels de ces bouteilles. D’autres blends étaient très tentants, en particulier un très vieux Haig and Haig, mais à 15'000 yens le verre (3cl), j’avais pris la décision de visiter un autre bar dans la même région de Tokyo, le bar Wodka Tonic.

La discrète entrée à Wodka Tonic.

Même avec l’aide de Google maps, je n’ai pas réussi à trouver l’entrée de ce bar et c’est grâce à l’aide du cuisinier d’un restaurant voisin que j’ai réussi à trouver les escaliers conduisant à l’entrée de Wodka Tonic. Le bar était relativement petit, mais bien rempli et disposant d’une sélection imposante de whiskies, des vieux comme des récents. J’étais impatient de déguster le Clynelish 1965 pour la compagnie américaine Whyte and Whyte. Ce whisky était intense et épicé, légèrement minéral et fumé. Très bon! Je n’ai pas pu également résister au Highland Park 100 proof avec l’étiquette St-Magnus. Le whisky était intense, épicé à très épicé, salé, légèrement maritime, avec un peu d’agrumes et de légères notes douces de mandarine.

Le bar Wodka Tonic


J’a ensuite dégusté plusieurs whiskies japonais, à commencer par le Karuiazawa 1981 31 ans pour Shinanoya, un whisky excellent, doux, riche, bien équilibré, sur les épices, la mandarine et les oranges. Le Karuizawa 1984 29 ans pour The Whisky Exchange était plus amer, sur le chocolat noir, avec quelques grains de café torréfiés et plus marqué par le sherry.  Mon dernier whisky de la soirée fut un Yoichi 20 ans Single Cask distillery only, qui était modérément tourbé, légèrement salé, avec quelques douces notes fruitée provenant du fût de sherry. Avec son choix très divers de whiskies avec des prix corrects, Wodka Tonic est définitivement une bonne adresse à Tokyo.

La plupart des whiskies dégustés pendant mon passage à Wodka Tonic

 

Jour 5 :
Il s’agissait de ma dernière journée complète à Tokyo et j’en ai profité pour visiter quelques magasins qui m’étaient recommandés. Pas trop loin de mon hôtel se trouvait shinanoya Shinjuku. La sélection de whiskies était très bonne, avec probablement plus de 400-500 single malts, mais avec une sélection succincte de whiskies japonais. Même des embouteillages européens confidentiels,  tels que Acla Selection, y étaient disponibles. A  Tanakaya  Mejiro, la sélection était de taille comparable, mais également avec quelques vieux embouteillages. Pas trop loin de là se trouvait le whisky bar The Crane. D’après le live « Drinking in Japan » de Chris Bunting, je m’attendais à un bar avec des prix surfaits, mais cela n’était pas là, considérant le type de whiskies disponibles à la dégustation.

le bar The Crane


Lorsque vous rentrez dans le bar, vous découvrez un petit bar obscur, avec quelques tables, mais une collection de single malts impressionnante, avec une paroi rempli de single malts embouteillés pour la plupart dans les années 1970 et 1980. C’est comme voyager dans le temps !
Mon premier whisky fut un excellent Glen Garioch tourbé et aromatique embouteillé en 1987 par Duthie pour le 30eme anniversaire de Samaroli, une bouteille que je n’avais jamais vu précédemment.
Plusieurs versions de Clynelish 12 ans 56.9 for Edward et Edward étaient disponibles, et mon choix s’était porté sur la rare version short cap. Un très bon Clynelish distillé dans la vieille distillerie de Brora, léger, légèrement minéral et relativement épicé. Le Dufftown 8 ans (bouchon en liège) était doux, très fumé, relativement épais et sirupeux, avec un peu d’humus et une belle influence du sherry. Très bon.

Whiskies dégustés pendant la nuit. Une belle sélection de single malts.


Pour le deux centième anniversaire de la distillerie, un fût de sherry d’Oban fut sélectionner pour la série Manager’s Dram.  Il s’agissait de mon premier Oban sherry et ce whisky était excellent avec des arômes doux et riche de sherry, légèrement minéral, relativement salé et avec un peu de fumée tourbée. Un whisky à déguster absolument. Pas trop loin d’Oban se trouve Skye et sa distillerie Talisker. Le Talisker 1957 21 ans de Cadenhead’s était en très bon Talisker sherry, doux, sirupeux, sur les oranges, les fruits noirs, le chocolat noir, agréablement épicé et maritime. Très bon, mais un peu tannique en finale. Le Caol Ila 15 ans 57% (étiquette ovale orange) était une version très propre et tourbée, minérale, relativement sèche et goudronneuse, sur une tourbe complexe.
Au Crane, la gamme complète (6, 8 et 10 ans) de Glen Mhor officielle (Mackinlay) était disponible et j’ai dégusté le 6 ans, sur recommandation du propriétaire et d’un de ses amis. Ce whisky était très léger, sur la fumée minérale, relativement douce et herbacée, avec quelques gouttes de miel et d’agréables notes de fruits frais. Meilleur que le Glen Mhor officiel embouteillé  plus tard (celui avec la bouteille en forme de bouteille « Jura »).
L’Ardbeg 1965 28 ans 54.4% de Cadenhead’s était la bouteille préférée de Norimichi Tsurumi, le propriétaire du bar (pour information, Tsurumi signifie la grue (Crane en anglais), d’où le nom du bar The Crane). Il s’agit d’un vieux style d’Ardbeg, sur des notes complexes et riches de sherry, relativement minéral et combiné avec un vieux style de fumée tourbée complexe, le tout bien intégré et équilibré. Superbe.


Par la suite, j’ai demandé au designer du site web du Crane présent dans le bar, quel était son whisky préféré. Une de ses deux bouteilles préférées était le Linkwood 1957 12 ans 56.9% pour Giacone. Bien que je ne sois pas trop impressionné par production actuelle de cette distillerie, ce whisky était superbe. Ce malt était très riche, intense, épais, sirupeux, fruité, sur une abondance d’épices, l’orange, la mandarine, l’humus, les fruits secs, de la fumée tourbée et sur le chocolat. Un style proche des meilleurs Macallan de cette période. Un whisky de rêve et difficile de croire qu’il n’a que 12 ans. Une expérience mémorable!

Je n’ai pu m’empêcher de déguster également le Talisker 1957 20 ans de Cadenhead’s. Cette version était plus intense et poivrée que le 21 ans et plus léger sur le sherry, mais de même qualité. Comme verre de bienvenue, on m’a servi un Glen Grant 42 ans 70 proof, très riche et fruité, relativement épicé et sans notes boisées apparentes. Un tour de force avec un whisky distille certainement dans les années 30 ou 40. Finalement, j’ai craqué pour le Springbank 1966 24 ans Western Highland. Un excellent whisky sherry, légèrement tourbé, fruité et plus intense que les Springbank 1966 Local Barley issu d’une maturation en ex-futs de bourbon.

Mon dernier whisky à Tokyo


Apres ce marathon de whisky et une agréable discussion avec le propriétaire et son ami, il était temps pour moi de quitter ce lieu et de visiter le dernier bar sur mon programme, le bar Argyll, à proximité de Shinjuku. Ma visite dans ce bar fut brève, car la sélection était limitée et composée exclusivement d’embouteillages récents, sans compté une abondance fumée de cigarettes. Sur ce, je suis rentré à mon hôtel pour une bonne nuit de sommeil avant de m’envoler pour la maison.

Going home


Mon premier voyage pour le Japon fut bref, mais une expérience mémorable et je me réjouis de mon prochain voyage à destination du pays du soleil levant.


Bien que mon séjour fût court, la préparation fut lourde, en particulier pour trouver les horaires et identifier l’emplacement exact des bars à Tokyo. J’ai fait une utilisation intense de google maps et streetview, mais même avec cela, j’ai souvent eu des difficultés pour trouver l’entrée des bars et il est arrivé plus d’une fois que je suis passé devant l’entrée sans l’apercevoir. Prenez toujours avec vous l’adresse du bar en japonais.


D’une façon générale, au Japon et dans les bars, la plupart des serveurs et propriétaires ne parlent pas anglais ou très peu. Néanmoins, j’ai toujours réussi à me débrouiller, parfois avec l’aide de traducteurs en ligne. Dans la plupart des bars, il y a un frais de couvert, généralement d’environ 1000 yens ou un pourcentage de la facture, alors ne soyez pas surpris si il y a une ligne supplémentaire sur votre facture. Le paiement par carte de crédit était accepté dans tous les établissements que j’ai  visités et la mesure standard est de 3 cl. La plupart du temps, j’ai demandé une demi-mesure (half-shot). En terme de prix, les whiskies étaient entre 2000 et 25'000 yens (pour les Springbank Western Highland). Les prix semblent élevés, mais pour l’amateur de whisky, ces prix sont raisonnables pour des whiskies rares et vieux, et en Europe, le prix dans les bars serait certainement (nettement) supérieur, si vous pouvez les trouver.

Slainte,

Patrick, Février 2015

Informations :
Distillerie de Yamazaki , http://www.suntory.com/factory/yamazaki/
5-2-1 Yamazaki, Mishima-gun, Shimamoto-cho 618-0001, Osaka Prefecture, Japan
Tel: 075-962-1423
Ouvert: 09:30 to 17:00.
Réservation obligatoire. Gratuit. Audio guide en anglais, francais et chinois disponible.
Shop avec les produits Beam Suntory. Pas d'embouteillages exclusifs pour la distillerie


Distillerie de Yoichi http://www.nikka.com/eng/distilleries/yoichi/index.html
Hokkaido Yoichigun Yoichimachi Kurokawacho 7-6, Japan
Phone : +81 135 23 3131 Fax : +81 135 23 2202
Gratuit. Tours seulement en japonais
Ouvert: 09:00 à 17:00
Magasin avec nombreux single malts disponibles exclusivement à la distillerie.


Bar Calvador, www.calvador.jp
2F Wakabayashi BLD. Teramachi Nijo sagaru NakaGyo-ku, Kyoto 604-0932 JAPAN
Ouvert: 19.00 à 01.00. Fermé le jeudi.
Tel: 075 - 211 - 4737

Bar K6  http://ksix.jp
481 Higashiikesucho, Nakagyo-ku | 2F Vals Bldg., Kyoto 604-0922, Kyoto Prefecture

The Crane, http://www.the-crane.com
Akebono Building (1st floor), 2-3-3 Ikebukuro, Toshima-ku, Tokyo, 171-0014, Japan
Japan ?171-0014
Tel: 03-5951-0090
Ouvert: 18.00 jusqu'au matin.

Wodka Tonic, http://wodkatonic.tokyo
Tokyo, Minato, Nishiazabu, 2 Chome−25−11
 Tel 03-3400-5474
Ouvert: 18.00 jusqu'au matin, tous les jours

Cask Strength, http://cask-s.com
Main Stage Roppongi B1F 3-9-11 Roppongi Minato-ku Tokyo, 106-0032, Japan
Tel : +81 3-6432-9772 Mail : info@cask-s.com
Ouvert: 18:00 jusqu'au matin, tous les jours