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Berner Whisky Messe
Berne, Suisse, 8-9 Septembre 2016

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Le Kursaal

La Berner Whisky Messe est mon premier événement whisky de la deuxième partie de l’année.  Cet événement, situé dans la capitale suisse est désormais à sa troisième édition. J’ai saisi l’occasion de le visiter le premier jour. La Kursaal est à moins de 20 minutes à pied de la gare et le prix de l’entrée est fixé à 15 CHF, verre de dégustation compris. Les whiskies se paient au verre.
Par rapport à l’année passée, il y a quelques nouveaux venus et le nombre de nouveautés était considérable. J’ai essayé d’en déguster le plus grand nombre.

Comme toujours, ma visite commence chez Acla da Fans, qui avait une impressionnante palette de nouveautés. J’ai commencé par le « Extra Old Irish ». Un whisky propre, doux, légèrement épicé et intense.  Un profil aromatique différent des versions plus âgées qu’ils avaient embouteillés. Le nouveau « Irish Single Malt  27 year old » Acla Selection était beaucoup plus doux, rond et fruité, relativement malté et un peu crémeux. Plus rond et moelleux, mais également moins fruité que les précédents versions 5 ou 6. Le Pogues est un nouveau blend irlandais officiel du groupe de musique du même nom. Agé de 3 ans et 1 jours d’après l’étiquette arrière, ce whiskey est très doux. Facile à boire, légèrement fruité et sur les fruits du verger.  Bon et avec une belle maturité. Changement de style avec le Tennessee Whiskey 13 ans de The Whisky Agency. Un bourbon doux et moelleux, sur une abondance d’épices, de la mélasse, orange, cannelle, muscade, tannins, un peu d’oranges amères et de pêche. Un bon vieux whiskey, avec un peu d’amertume, mais sans être trop boisé ou tannique.

La plupart des Irlandais et le Tennessee Whisky d'Acla Da Fans

Le nez du Bruichladdich 1990 25 ans sherry edition était agréablement moelleux, rond et fruité, avec un soupçon de brise marine, devenant relativement caoutchouteux et mou en bouche. Les arômes caoutchouteux devenaient plus intense après l’ajout d’eau. Le Cragganmore 27 ans pour The Whisky Agency était très agréable, floral, moelleux, doux, légèrement herbacé et aromatique, bien équilibré et complexe. Le Glen Keith 20 ans de The Whisky Agency était moins complexe, plus propre et avec un peu d’houblon. Le Glenfarclas 18 ans est un nouvel embouteillage officiel pour le Travel Retail. Il était doux, moelleux, relativement  doux et fruité, avec un peu d’épices, cuir, orange et mandarine. Un whisky facile à boire et complexe.  Le Glenrothes 20 ans Acla Selection était très bon : intense, rond, malté, légèrement floral et cireux, sur les fruits secs, un peu d’épices et d’agréables arômes de mandarine et d’orange. Le Speyside Single Malt 44 ans d’Acla Selection était un excellent whisky d’une distillerie non-mentionnée, avec une complexité remarquable, relativement intense, sur des fruits variés et un peu de baies. Ces Speyside de 1973 et 1975 ne déçoivent généralement pas et celui-ci ne fait pas exception.

Les deux nouveaux Bowmore et le Bruichladdich 1990 25 ans

J’ai bien apprécié le côté salin et tourbé du nouveau Bowmore 1988, par contre j’ai eu plus de peine avec le côté parfumé et lavande en bouche. Le nouveau 10 ans pour le Travel Retail est issu d’un assemblage de fût de sherry Olorso et de vins (Wine casks)  est une version très douce et sucrée de Bowmore, sur les fruits secs, les bonbons, la fraise et des arômes vineux.   Même si l’étiquette est à méprendre avec le Devil’s cask, le profil aromatique est bien différent. Un Winesky pour ceux qui aiment leur whiskies très doux et vineux.

les deux embouteillaged d'Awico (sur la droite) et une partie de la gamme The Whisky Chamber

Je me suis rendu ensuite chez Awico et Willy, qui importent l’embouteilleur allemand The Whisky Chamber en Suisse. J’ai commencé par un bon Bruichladdich 2006 très rond et sherry, riche, sur des fruits secs, épices, orange et autres fruits, ainsi que quelques aromes caoutchouteux se renforçant avec l’ajout d’eau. Un whisky bien fait.

Sous la marque Awico, le Glenrothes 1996 était très bon, bien équilibré, rond, légèrement floral et épicé, avec un peu de melon, vanille, miel et légers arômes herbacés, qui deviennent légèrement plus fruités et doux après dilution. Le Springbank 2000 Port Wood Private Bottling était un whisky exclusivement maturé dans un ex-fut de Porto. Un très bon Springbank salé, maritime, légèrement fumé, sur l’algue et des arômes légèrement austères, végétaux et vineux venant du Porto bien intégrés. Un Springbank «vieux style ». The Whisky Chamber (TWC) « Tempt the devil XI » était intense, tourbé, maritime, fumé et légèrement sur les racines. Ce whisky est distillé sur la côte sud d’Islay. Très agréable.   J’ai pu également dégusté en avant première le nouveau « TWC Buiar an diabhail”, une version sherry d’un single malt provenant de la même distillerie. Un excellent produit sans notion d’âge, avec une influence modérée et ronde et fruitée du sherry complémentant une fumée tourbée intense et maritime. Ce n’est pas souvent que la tourbe et le sherry s’associe si bien. Merci Willy.

La gamme des embouteillages Signatory pour Waldhaus am See

Chez World of Whisky (WoW, Waldhaus am See), ils ont embouteillés un très bon Linkwood 1997  embouteillés par Signatory. Il était délicieusement doux et fruité, légèrement malté et bien équilibré, avec l’eau augmentant les arômes de fruits tropicaux et mielleux. Le fut voisin embouteillé à brut de fut était plus intense et rugueux, également moins fruité. L’ajout d’eau permet de libérer d’avantage le côté fruité du whisky. L’étiquette du Glenburgie 1995 White Turf est inspirée de la compétition de polo qui se déroule chaque année sur le lac gelé de St-Moritz. Ce whisky était doux, relativement épicé et boisé. Un bon exemple de cette distillerie, mais un peu trop rugueux à mon goût, surtout après avoir dégusté le charmant  Linkwood. Le Tormore 1988 pour WoW était proche du Linkwood, mais plus lourd et cireux. Le Ledaig 2010 WoW était très tourbé, intense, fumé et relativement marin, et avec une maturité remarquable pour son âge. Un whisky qui cache bien son âge et qui devrait plaire à m’importe quel « peat freak ». Une très bonne surprise. Le Balvenie Tun 1509 batch 4 était un très bon whisky boisé, avec une influence ronde du sherry, un peu de vanille, fruits secs et des épices boisées.  L’Highland Park Valkyrie était une version relativement fumée et jeune de cette distillerie. Le packaging était plus séduisant que le contenu. L’Octomore 8.1 était un relativement bon  whisky tourbé, maritime, relativement propre, sur l’algue et la fumée tourbée, mais relativement moins tourbé que les précédentes versions (série 7.x).

Un nouveau Säntis single cask

Chez Säntis Malt, j’ai dégusté leur nouveau single cask., un whisky de 7 ans d’âge maturé dans un ex-fut de Porto et bourbon. Le profil est différent de la gamme de base, moelleux, plus aromatique et légèrement austère, avec d’agréables arômes boisés, ainsi que de légers arômes vineux et épicés provenant du fût de Porto.

 Agréable, mais je l’aurais préféré sans Porto.

Quelques uns des Cooper's choice chez the Stillman's

Chez The Stillman’s, j’ai commencé avec les nouveaux Cooper’s Choice (CC), en commençant par une version maltée, ronde, épicé, végétale et légèrement caoutchouteuse de Glenburgie 1997 sherry. Le Laphroaig 2006 sherry finish était très tourbé et boisé, intense, relativement boisé, sur la vanille, avec de légers arômes vineux et un peu de fruits secs. L’influence du sherry était modérée et le whisky relativement « moderne ». Le Ledaig 2000 Sherry matured était plus complexe, élégant et rond, avec des arômes fruités et doux, ainsi qu’un peu de raisins secs et algues. Très bon !

D'autres Cooper's et le très bon Tormore de TWCC chez the Stillman's

Dans sa propre gamme TWCC, j’ai dégusté un Tormore 1995 sur une délicieuse influence du sherry sur un mélange de fruits secs, orange, mandarine avec d’élégants arômes floraux et de bruyère. Un des meilleurs Tormore que j’ai dégusté. Son Peatside est un whisky tourbé de la distillerie de Glenglassaugh. Ce whisky était difficile à juger, car il présente un mélange de fumé tourbée sèche avec des arômes boisés très ronds, malté, floraux et légèrement laiteux.  Ensuite de quoi on m’a offert un verre de Old Perth 21 ans, un blended malt brut de fut de Morrison & Mackay, avec d’élégants arômes floraux et épicés, équilibré, ainsi qu’un sherry légèrement sec, qui résulte en un whisky des plus agréables. Un whisky qui ne doit pas être sous-estimé.

Quelques uns des embouteillages de l'embouteilleur indépendant suisse Sgaile.ch

Sur un autre stand,  il y avait un nouvel embouteilleur indépendant suisse Sgaile.ch. J’ai suivi les recommandations et commencé avec leur Dailuaine 1992, un whisky herbacé, moelleux, relativement fruité et facile à boire. L’Ardmore 2003 très tourbé, aromatique, combiné avec des arômes relativement doux et mielleux. Une version relativement douce d’Ardmore.  Important également Millstone, le single malt de la distillerie Zuidam aux Pays-bas, je n’ai pas pu résister à déguster leur 12 ans Sherry Oak. Lors des derniers Malt Maniacs Awards, cette distillerie m’avait fait forte impression. Le 12 ans était un whisky bien fait, complexe, élégant, sur les épices douces, un peu de cuir, tannins, orange, cannelle et de légers arômes maltés-floraux.

Les single malts Orma

Chez Orma, j’ai dégusté leur 3 nouveaux embouteillages de 2017, en commençant avec leur 11-4, un bon whisky, doux à très doux, relativement malté, avec des arômes vineux bien intégrés. Il s’agissait de la version la plus âgée que j’ai dégusté. Par contre, le Corvatsch edition 13-1 maturé en fut de Porto et ex-Pinot noir manquait d’équilibre, était épicé, poivré et très jeune. Ce whisky fut maturé à Corvatsch, un des sommets du domaine skiable de St-Moritz. Un whisky sorti trop tôt du fût. L’Orma 12-4 Cask Edition était maturé dans des barriques de Pinot noir des grisons. Il était tourbé, viandé (viande séchée des grisons) avec des arômes vineux et poivrés de Pinot.

Le nouveau Wolfburn 128 chez Alexander Weine avec les The Ultimate /Van Wees en arrière-fond

Sur le stand d’Alexander Weine, j’ai dégusté les plus récents Wolfburn, en commençant avec le très bon Klyver #2, un whisky mature, complexe, agréablement fruité et avec des arômes minéraux et mielleux souvent présents dans les vieux whiskies des Highlands. Bien équilibré. La nouvelle édition N°128 était maturée dans des petits futs et le profil aromatique contraste avec le Klyver : Plus jeune, épicé et boisé, d’avantage sur la vanille et un peu rugueux.

Chez le Trésor du Chai, une très bonne surprise: le Tourbé de la distillerie Rozelieures de Lorraine, avec les FEW Barrel collection au fond.

Le Trésor du Chai était le seul stand  de la suisse romande (Lausanne) et proposaient une sélection de single malts français, ainsi que d’un embouteilleur lausannois. Ayant précédemment dégusté un BM (Black Mountain), j’était curieux de déguster le Rozelieures, un single malt de lorraine. Le design de la bouteille est élégant et j’ai choisi le Tourbé Collection. Le whisky était agréablement bon, très doux, malté, légèrement frais, sur une fumée tourbée viandée et goudronneuse. Le tout était bien équilibré et montrait une belle maturité. Dans la collection FEW barrels, le Bruchladdich 1992 était un très bon whisky d’Islay, surprenamment intense et frais, légèrement salé, fumé et tourbé, avec une belle complexité. Beaucoup plus à mon gout que le 25 ans officiel. Chez le Trésor du Chai, on peut s’attendre à voire bientôt sur leurs étagères des single malts alsaciens.

Quelques uns des Maltbarn chez Ramseyer's Whisky Connection, et un de ses embouteillages exclusif.

Finalement, j’ai visité Ramseyer’s Whisky Connection, un détaillant basé à Zürich et importateur de Malt Barn pour la Suisse, en plus de ses propres embouteillages. J’ai commencé par le Maltbarn 1973 Speyside 44 ans embouteillé pour les japonais de Shinanoya. Il s’agissait d’un excellent whisky moelleux, complexe, bien équilibré, avec des arômes ressemblant à un sherry fino. Différent de la version d’Acla da Fans, mais aussi bon. Du même embouteilleur. Du même embouteilleur, le Caol Ila 12 ans sherry (embouteillé en 2017) avait une influence douce et ronde du sherry, modérément tourbé et avec un bel équilibre. J’ai préféré son embouteillage de Caol Ila par Gordon & MacPhail. D’un fût de bourbon, il était relativement plus tourbé et intense, avec une abondance de goudron et de beaux arômes marins. Très bon. Son Single Cask de Kilchoman d’un fut de bourbon était plus jeune que le Caol Ila, également plus boisé et rond, tout en étant plus complexe et mieux équilibré que la plupart de la gamme standard. Mon dernier whisky fut un Highland Park 1990 Ramseyer’s Whisky Connection de Gordon & MacPhail. Egalement d’un fut de bourbon, il était relativement tourbé et fumé, élégant et d’une intensité surprenante. Alors que la plupart des Highland Park s’adoucit passé 15 ans d’âge, celui a gardé l’intensité d’un jeune whisky tout en gagnant la complexité associée à l’âge. Un des meilleurs récent Highland Park que j’ai dégusté. Merci Markus !

Une vue partielle de la salle

Il y avait d’autres stands mais il était tard et mon palais fatigué. Temps de prendre le train du retour !

J’ai fortement apprécié cet événement. La foule étant modérée, il était aisé de se déplacer et donnait une excellente opportunité de discuter avec les détaillants.
A l’année prochaine pour la 4eme édition.
Slainte
Patrick

21 Septembre 2017